Catherine Morin‑Desailly (UDI-UC ‑ Seine-Maritime), présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, qui avait souligné l’urgence d’une sortie de crise il y a plus de deux semaines, se félicite de la fin de la grève qui a affecté i-Télé depuis plus d’un mois.
À regret, elle a néanmoins constaté que : « Par sa durée, ce conflit revêtait une ampleur inédite. Par son impact social, c’est avant tout un gâchis humain, qui laisse les personnels légitimement meurtris. La chaîne en sort durablement affaiblie et la question de son avenir reste entière . »
Ainsi, Catherine Morin-Desailly estime que la mise en place d’un comité d’éthique rénové ne représente que l’application pure et simple de la loi sur l’indépendance des médias promulguée il y a quelques jours et ne constitue qu’une réponse très partielle aux préoccupations exprimées sur sa ligne éditoriale.
Chaîne d’information dès sa création, i-Télé ne peut pas évoluer vers un modèle mêlant information et divertissement sans que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), garant du respect des engagements pris par les éditeurs de programmes, ne vérifie préalablement que l’intérêt du téléspectateur soit intégralement préservé. C’est pourquoi la direction d’i-Télé doit rapidement remédier aux manquements dénoncés par le Conseil.
À plus long terme, Catherine Morin-Desailly constate que les préoccupations éthiques relatives à la programmation de la chaîne ne doivent pas masquer les graves inquiétudes quant à sa viabilité économique sur la durée. Elle souligne que la situation d’i‑Télé ne constitue qu’une triste illustration des conséquences des mutations en profondeur du monde des médias.
Soucieuse que le Sénat prenne toute sa place dans ce débat, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication procédera très rapidement à l’audition du représentant du personnel, de la direction et du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Juliette ELIE
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