La question des migrants appelle une vraie mobilisation de la part de l’UE et de ses États membres. Tel est le message que la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, présidée par M. Jean Pierre Raffarin (Les Républicains, Vienne), a souhaité faire passer en adoptant le rapport « L’Europe au défi des migrants : agir vraiment !» de M. Jacques Legendre (Les Républicains, Nord) et M. Gaëtan Gorce (Socialiste et Républicain, Nièvre), présenté à la presse ce mercredi 14 septembre.
Revenant sur l’afflux massif de réfugiés auquel l’UE a été confrontée en 2015 et en 2016, le rapport met l’accent sur la grave crise politique qu’il a provoquée, du fait des désaccords entre les États membres et de leur difficulté à appliquer les décisions prises, qu’il s’agisse d’aider les pays en première ligne ou de se répartir les demandeurs d’asile. Si l’accord passé en mars dernier entre l’UE et la Turquie a pour l’instant permis d’endiguer ce flux exceptionnel, la question migratoire n’est pas pour autant réglée et devrait constituer un phénomène durable, compte tenu des facteurs qui l’alimentent. Les effets de cette crise ne sont pas sans conséquence au sein même des pays de l'Union, suscitant, à l'instar du dossier de Calais, des débats récurrents.
Or, la réponse européenne tarde à produire ses effets, comme l’illustre la lenteur des relocalisations. Un sursaut et une volonté politique forte sont nécessaires pour mener à bien les chantiers engagés et tenir les engagements pris. Dans le contexte difficile que traverse actuellement l’UE, ce sont la crédibilité du projet européen et la survie de l’espace Schengen qui sont en jeu.
Au-delà des priorités que constituent l’urgence humanitaire, tant dans les pays tiers que sur le territoire européen, et le renforcement des frontières extérieures, l’UE et les États membres doivent s’efforcer d’agir à la source des migrations en œuvrant par la diplomatie à la prévention et à la résolution des crises, en coopérant plus étroitement avec les pays d’origine et de transit à la gestion des flux irréguliers et au démantèlement des réseaux de passeurs et par un soutien significatif au développement de ces pays. Pour les rapporteurs, il n’y a pas de réponse unique, il convient donc d’agir simultanément dans plusieurs directions.
Enfin, le rapport invite à l’élaboration d’une véritable politique migratoire définie par la loi, permettant de définir en toute transparence, et selon les besoins du marché du travail, les voies légales d’accès à notre territoire et de substituer à l’immigration irrégulière une gestion ordonnée et contrôlée des flux.
Consulter le billet de l’Espace presse consacré au débat sur l’accueil des réfugiés en France et en Europe.
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