Le mercredi 22 juillet 2015, la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, présidée par Mme Catherine MORIN-DESAILLY (UDI-UC, Seine-Maritime) a entendu une communication de Mme Colette MELOT (Les Républicains, Seine-et-Marne) et de M. Jacques-Bernard MAGNER (Socialiste et républicain, Puy-de-Dôme) consacrée à « l’an II des ÉSPÉ ».
Cette communication faisait suite au rapport publié en juin 2014 par la mission d’information sur « L’an I des ÉSPÉ : un chantier structurel ». Un an plus tard, alors que les premiers étudiants formés par les nouvelles ÉSPÉ (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) se retrouveront devant les élèves dès la rentrée de septembre 2015, la commission de la culture a souhaité faire le point.
- Les deux co-rapporteurs ont estimé que l’autonomie budgétaire des ÉSPÉ devait être confortée au sein des universités au travers notamment de la généralisation des contrats d’objectifs et de moyens (COM) et de l’assimilation des ÉSPÉ à des « centres de ressources budgétaires » pour leur conférer une véritable capacité de gestion qualitative, notamment de leur masse salariale
- La participation de professionnels « de terrain » aux équipes pédagogiques des ÉSPÉ a bien progressé mais les concours demeurent, dans certains cas, encore trop peu professionnalisés
- Chaque ÉSPÉ a développé un projet propre d’articulation avec la recherche, largement dépendant de la situation existante et notamment de l’antériorité de la recherche en éducation. Mais cet adossement à la recherche demeure encore insuffisant
- La grande mobilisation pour la transmission des valeurs de la République à l’école, consécutive aux attentats des 7 et 9 janvier derniers, a exercé un effet déclencheur bénéfique : plusieurs ÉSPÉ ont pris conscience qu’elles étaient dans l’incapacité de dispenser des enseignements solides sur les thèmes de la laïcité et du vivre ensemble et travaillent à l’enrichissement de leur offre.
- Le dispositif des « emplois d’avenir professeur » (EAP), récemment mis en extinction pour être remplacé par un dispositif d’apprentissage, devra rapidement être évalué.
- S’agissant de la formation continue des professeurs, les progrès sont encore trop maigres. Les ÉSPÉ ont incontestablement un rôle à jouer mais la question des moyens obère encore largement leur capacité d’action en ce domaine et elles restent très dépendantes des « commandes » du rectorat : 8 académies (sur 26) donnent des moyens à l’ÉSPÉ pour la formation continue dans le 1er degré, et seulement 7 en ce qui concerne le 2nd degré.
Juliette ÉLIE
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