À l’issue des annonces du secrétaire d’État aux transports Alain VIDALIES sur les suites que le Gouvernement entend donner au rapport de Philippe DURON sur les trains d’équilibre du territoire, Hervé MAUREY (UDI-UC - Eure), président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, regrette que le Gouvernement « botte en touche ».
Si le Gouvernement partage le constat de nombreux dysfonctionnements (inadaptation de l’offre, piètre qualité de service, baisse de la fréquentation), connus depuis longtemps, il fait encore une fois la démonstration de son incapacité à exercer, dans les faits, la fonction d’autorité organisatrice de transport, en reportant à mai 2016 la prise des décisions relatives à l’avenir de ces trains.
Les trains d’équilibre du territoire sont ainsi une nouvelle fois maintenus dans la situation d’incertitude qui les caractérise depuis la fin 2013, date d’échéance (reportée déjà à deux reprises) de la convention triennale signée entre l’État et la SNCF à laquelle l’offre de ces trains aurait dû être profondément remaniée.
Cet attentisme est particulièrement préjudiciable au secteur ferroviaire et à la SNCF, dans la mesure où elle laisse ces trains se déliter progressivement, au moment de la libéralisation, dès cet été, du transport par autocar.
Hervé MAUREY craint que ce délai soit en fait destiné à permettre à l’État de se désengager au profit des nouvelles régions à l’issue des élections de décembre prochain.
En ce qui concerne les crédits annoncés pour le renouvellement des matériels roulants, le président de la commission constate là aussi qu’il s’agit d’une annonce en trompe-l’œil, puisqu’aucun calendrier précis n’est avancé. Quant à l’acquisition déjà engagée des 34 rames, elle était imposée par l’obsolescence caractérisée de certains matériels qui ne pouvaient plus circuler à partir de 2015. Elle ne traduit donc aucunement un engagement particulier de l’État en faveur de ces trains.
Le président Hervé MAUREY regrette vivement cette situation, d’autant que des solutions existent, telles que l’ouverture à la concurrence. Il est paradoxal que le Gouvernement persiste à s’y refuser, en totale contradiction avec les échéances européennes, alors qu’il vient d’organiser la mise en concurrence des modes ferroviaire et routier.
Ali SI MOHAMED
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