Lors de sa réunion du 25 juin 2015, la commission des affaires européennes du Sénat, présidée par M. Jean BIZET (Les Républicains – Manche) a examiné le rapport présenté par M. Claude HAUT (Socialiste et Républicain – Vaucluse) et M. Michel RAISON (Les Républicains – Haute-Saône) sur la situation du secteur laitier après les quotas qui ont pris fin le 1er avril 2015.


Pour les auteurs du rapport, la France a besoin d’une stratégie de filière qui fixe un cap et valorise ses atouts. Ses choix technologiques (poudre de lactosérum) ont été judicieux et ses indications géographiques sont un outil formidable dans la compétition laitière mondiale. C’est un enjeu crucial dans la négociation commerciale internationale en cours.

Le rapport souligne le contraste entre les ambitions et les objectifs affichés dans de nombreux pays de l’Union européenne et la situation française caractérisée par un grand pessimisme et de nombreuses craintes : crainte de la concurrence, crainte de la volatilité des prix, crainte de ne pas disposer des bons produits, crainte de déprise laitière… Pendant que l'Allemagne cherche des marchés, la France continue de chercher des subventions ! Telles sont les orientations divergentes que prennent les deux premiers producteurs laitiers européens.

Le rapport relève les dynamiques laitières qui vont creuser les écarts entre régions. « Dans les régions fragiles, on ne fermera pas d’usines mais on n’investira pas », disent les industriels. Même le basculement vers les régions à fort potentiel laitier exige des investissements lourds qui ne sont nullement acquis.

Devant les doutes exprimés par la Commission elle-même sur l’efficacité des dispositifs actuels pour faire face à des situations de déséquilibre, les rapporteurs souhaitent le maintien d’un cadre de régulation raisonnée qui puisse servir de mécanisme d’alerte et de gestion des volumes en cas de nécessité.

Au travers de ce rapport, la Commission des affaires européennes du Sénat interpelle tant le Gouvernement que la profession agricole elle même pour prendre une orientation stratégique déterminante avant que le « géant endormi » que sont les USA ne fragilise le fleuron de l'agroalimentaire national.

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