Du 22 au 26 mars, une délégation de 7 parlementaires français a participé, à l’invitation du Parlement de l’Équateur, à la 128e Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP). Présidée par Mme Michèle André, sénatrice (socialiste), la délégation comprenait Mme Chantal Guittet, députée (socialiste), MM. Serge Janquin (socialiste) et Patrice Martin Lalande (UMP), députés, ainsi que Mme Josette Durrieu, sénatrice (socialiste), MM. Robert Del Picchia (UMP) et Hervé Maurey, (centriste) sénateurs.
D’un programme dense qui portait sur des questions aussi diverses que le commerce équitable et les financements innovants du développement, la contribution des réseaux sociaux à l’amélioration des processus démocratiques ou encore le combat des parlementaires pour la défense des élus emprisonnés ou victimes de mauvais traitements pour raisons politiques, on retiendra tout particulièrement les débats suivants :
Tout d’abord le thème général de l’Assemblée proposé par le Parlement hôte : « D’une croissance débridée à un développement maîtrisé "Buen vivir" : nouvelles approches, nouvelles solutions ». Ce thème du « Buen vivir » – intégré dans la Constitution de l’Équateur – a été retenu afin de permettre aux parlementaires de participer à la réflexion sur les nouveaux objectifs de développement durable de l’après 2015. Mme Michèle André a fait valoir que la recherche d’une vie meilleure est une préoccupation universelle puisqu’il s’agit de partager les mêmes biens publics mondiaux et que la lutte contre les inégalités criantes du monde actuel est de l’intérêt de tous. Elle a plaidé pour une intégration de l’emploi dans les stratégies de développement et pour une mise en œuvre universelle du droit à un emploi décent. La nécessité s’impose désormais d’adjoindre aux objectifs économiques et sociaux des objectifs environnementaux en matière de climat, de développement des énergies renouvelables et de biodiversité.
Mme André a par ailleurs participé, avec Mmes Guittet et Durrieu, aux travaux de la Réunion des Femmes Parlementaires consacrés notamment aux violences faites aux femmes. Ces travaux ont conduit à l’adoption de la « déclaration de Quito » dans laquelle les parlementaires condamnent « la violence sexuelle qui constitue l’une des formes de violence les plus répandues contre les femmes, dans la sphère tant publique que privée », appellent « à des mesures urgentes et efficaces pour garantir aux femmes leur droit à l’intégrité physique et psychique et à une vie exempte de peur et de violence » et expriment leur « indignation face à ces actes ignobles » en s’associant « aux appels publics destinés à mettre fin à l’impunité ».
M. Serge Janquin a participé à l’élaboration d’une résolution sur la crise des réfugiés syriens. Sur son rapport, l’Assemblée a également adopté une résolution sur le rôle des parlements dans la mise en œuvre du concept de « responsabilité de protéger ». Dans ce texte, elle demande aux parlements de veiller à ce que leur gouvernement veille, à l’intérieur des frontières nationales et partout dans le monde, à protéger les populations contre le génocide, le nettoyage ethnique, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Elle appelle les parlements, comme les gouvernements, à mener au besoin, conformément à la Charte des Nations Unies, une action résolue pour prévenir ou faire cesser ces crimes. Elle leur demande de promouvoir la ratification universelle du Statut de Rome de la Cour pénale internationale afin de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient trop souvent leurs auteurs.
Philippe Bourassé
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