Mme Marie-Christine Blandin, présidente de la commission de la culture, s’est entretenue, le 1er décembre 2011, avec des représentants du personnel de La Tribune de l’avenir de leur titre, dont les difficultés financières se sont traduites par une mise sous protection de la justice (procédure de sauvegarde), depuis le 5 janvier 2011, et par l’annonce par sa direction, la semaine dernière, d’une demande de placement en redressement judiciaire. Dans ces conditions, il reviendra au tribunal de commerce, dont la décision est attendue pour le 19 décembre 2011, d’examiner les offres de reprise du journal.

La Tribune est aujourd’hui le deuxième quotidien national d’information économique et son indépendance éditoriale est très largement saluée par la communauté des professionnels de l’économie et des marchés financiers, le journal n’étant pour l’heure adossé à aucun groupe industriel ou puissance financière extérieur au secteur de la presse. Sa disparition porterait, dès lors, un coup particulièrement redoutable au pluralisme de l’information économique dans notre pays, plus que jamais indispensable dans le contexte actuel de crise économique et financière que connaît la zone euro.

En présence de plusieurs membres de la commission de la culture, dont MM. David Assouline, sénateur de Paris, André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine, et Michel Le Scouarnec, sénateur du Morbihan, les représentants du personnel ont souligné que le titre avait fourni, depuis trois ans, des efforts considérables en vue de redresser sa situation financière. Ses besoins de financement sont, aujourd’hui, estimés à quelques millions d’euros afin de lui permettre de poursuivre son activité dans l’attente d’un plan de reprise ambitieux et respectueux de son identité et de son indépendance éditoriales.

La commission de la culture du Sénat interpelle, par conséquent, le Gouvernement sur la nécessité d’apporter au journal des garanties financières lui permettant d’assurer la poursuite de ses activités jusqu’à la présentation d’un plan de reprise soutenable, le cas échéant via l’ouverture d’une aide exceptionnelle de sauvegarde dans des délais qui tiennent compte de l’urgence de la situation. Face aux menaces qui pèsent sur le pluralisme de la presse quotidienne d’information politique et générale, les pouvoirs publics doivent faire preuve de responsabilité. 

Alix Ollivry
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