Enfin un dispositif d'alerte aux tsunamis en Méditerranée !
Deux ans après la publication de son rapport sur les tsunamis, Roland COURTEAU (PS, Aude) organisait, le 23 juin 2009, une audition publique au nom de l'OPECST pour faire le point sur les dispositifs d'alerte aux tsunamis en métropole et en Outre-mer.
A cette occasion, les responsables de la direction générale de la prévention des risques au MEEDDAT, d'une part, et de la sous-direction de la gestion des risques au ministère de l'intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités territoriales, d'autre part, ont annoncé officiellement la création pour le début de l'année 2012 d'un centre national d'alerte aux tsunamis pour l'Atlantique nord-est et la Méditerranée. Ce centre permettra :
- d'alerter, dans les 15 minutes qui suivent un événement sismique potentiellement tsunamigène en Atlantique nord-est ou en Méditerranée occidentale, les autorités de sécurité civile françaises ;
- de confirmer ou d'infirmer l'occurrence éventuelle d'un tsunami, dans les 20 minutes suivantes.
14 millions d'euros seront mis à disposition pour la mise en place et le fonctionnement de ce centre entre 2009 et 2013 par ces deux ministères.
Néanmoins, pour que ce dispositif soit réellement efficace, il faudra augmenter les crédits mis à la disposition de la sécurité civile pour la création d'un réseau d'alerte descendante pour le littoral méditerranéen : à moyen terme, toute la côte méditerranéenne devra faire l'objet de levés bathymétriques entre 0 et 200 m, afin de pouvoir réaliser des modélisations numériques fiables et des cartes d'inondation et d'évacuation des zones habitées précises. Par ailleurs, la mise en place d'un système d'alerte en Méditerranée implique l'installation de marégraphes et de tsunamimètres au large des côtes des pays du Maghreb. La diplomatie française doit donc s'impliquer pour faire progresser ce dossier.
Dans l'Océan Pacifique, un système d'alerte aux tsunamis semblable à celui existant en Polynésie française est progressivement mis en place en Nouvelle-Calédonie ainsi qu'à Wallis et Futuna. Des sirènes ont déjà été installées. En revanche, alors que des crédits existent pour acquérir 8 marégraphes, ces derniers n'ont toujours pas été achetés faute d'accord sur le financement de leur maintenance.
Enfin, la situation reste préoccupante aux Antilles. En effet, en l'absence de stratégie claire des autorités publiques, l'Institut Géophysique du Globe de Paris doit gérer seul la participation de la France à un système régional d'alerte aux tunamis et sans crédits supplémentaires. Il est donc urgent que l'Etat prenne ses responsabilités dans cette région afin que la France respecte ses engagements internationaux.
Contact presse : Sophie de Maistre 01 42 34 36 39 s.demaistre@senat.fr