Radios et chaînes de télévision écoutées par les jeunes, d’une part, et discriminations à l’encontre des jeunes, d’autre part : deux tables rondes passionnantes au menu de la mission du Sénat sur la politique en faveur des jeunes cette semaine
« Quels sont les attentes et les besoins des jeunes d'après l'analyse que vous pouvez en faire et comment les pouvoirs publics pourraient-ils s'adresser plus efficacement à eux ? » a demandé Mme Raymonde Le Texier (soc‑Val‑d’Oise), présidente de la mission, à MM. Laurent Dumay, directeur général d’Ado FM, Jérome Fouqueray, directeur général de Fun radio et Yann Geneste, directeur des chaînes musicales du groupe M6. Pour eux, « les jeunes ont besoin de sincérité, de proximité, de respect mais aussi de repères et d’autorité leur donnant un cadre. Ils ont une forte envie d’explications les aidant à comprendre le monde dans lequel ils évoluent et celui qui les attend. Ils ont envie de dialoguer. Mais attention à l’écueil du jeunisme ! »
Par ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux, y compris les étudiants, à souffrir de pauvreté. Et les jeunes issus de la diversité se plaignent d’une fracture croissante.
Les sénateurs se sont aussi préoccupés des discriminations à l’encontre des jeunes. Ils ont débattu avec Mmes Carole Da Silva, membre du Collège du Haut Conseil de l’intégration, Sihem Habchi, membre du Collège de la Halde et Présidente de « Ni putes ni soumises », Caroline Bovéro, responsable de l'association APASO (Association Prévention Accueil Soutien Orientation) qui coordonne le point d'accès au droit des jeunes, MM. Guillaume Ayné, directeur général de SOS‑Racisme et Pascal Bernard, vice-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH).
Ces intervenants ont relayé les expériences dont ils sont témoins, que les discriminations soient liées à l’âge, à l’origine géographique, au sexe ou à la « race ».
Tous sont persuadés de la nécessité de convaincre les employeurs du fait que la « performance économique durable » est aussi liée à la « performance sociale ». Pour M. Christian Demuynck (UMP‑Seine‑Saint‑Denis), rapporteur de la mission : « Pour un employeur (entreprise, collectivité territoriale, association), la diversité est incontestablement une valeur ajoutée. Comme le suggèrent les intervenants, il faut encourager le parrainage et le tutorat pour jouer « gagnant‑gagnant » : pour les jeunes qui accèdent à leur premier emploi et pour les entreprises dont un certain nombre peinent à recruter ».
Pour Mme Sihem Habchi : « il faut utiliser la diversité pour répondre aux nouvelles demandes du marché du travail, en veillant à ne pas enfermer les filles dans des filières sexe-typées ». Mme Carole Da Silva a insisté sur la nécessité de distinguer discrimination et racisme, ce qui ressortit au champ économique et ce qui relève du champ social. Pour tous, les structures dont la mission est de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes doivent davantage leur faire confiance et mieux les accueillir.
Des propositions concrètes ont été débattues : faut-il évaluer les structures d’insertion ? Faut‑il créer un service public de l’orientation plus fort ? Faut-il créer un service public des stages ?
Mardi 14 avril prochain, la mission entendra notamment Mme Fadela Amara, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville.
Contact presse : Yvelise Lapasin - 01 42 34 22 90 – y.lapasin@senat.fr