Lieux de mémoire : comment ne pas les oublier, selon la commission des finances
Au nom de la commission des finances du Sénat présidée par M. Jean Arthuis (UC-UDF, Mayenne), M. Charles Guené (UMP, Haute-Marne), rapporteur spécial de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation », rend publiques les conclusions des travaux de contrôle relatifs à l'entretien des lieux de mémoire [1] .
Les associations d'anciens combattants ont régulièrement fait état de la détérioration, quand ce n'est pas de la profanation, de cimetières européens civils mais également de nécropoles militaires en Algérie. Elles ont également constaté le mauvais entretien de nombreuses sépultures militaires à l'étranger.
C'est dans ce contexte que le rapporteur spécial s'est efforcé, d'une part, de contrôler l'état des lieux de mémoire et, d'autre part, de s'assurer de l'adéquation entre les moyens attribués et la mission d'entretien, de rénovation et d'édification du patrimoine de mémoire (nécropoles nationales, mémoriaux, carrés militaires communaux et carrés militaires à l'étranger). Il s'est rendu dans les nécropoles en Algérie, notamment sur le carré marin de Mers el Kébir, en Macédoine et en Grèce.
M. Charles Guené considère que, si les services remplissent leur mission avec dévouement, les moyens figés depuis 6 ans ne permettent plus, dans l'état actuel des travaux en attente, d'entretenir dans des délais raisonnables les lieux de mémoire. Il constate que, même si les principes régissant les sépultures sont différents, le Commonwealth consacre annuellement 31 euros par tombe pour l'entretien quand la France n'en dépense que 8 euros.
Il préconise le regroupement dans le même service des différents intervenants et une meilleure coordination en cas de délégation à une autre administration. Il engage, également, l'Etat à réfléchir à l'existence et, le cas échéant, à la définition d'une véritable politique de mémoire, notamment en ce qui concerne l'avenir de certains sites oubliés des familles et des associations.
Enfin, la commission a souhaité, se référant à l'exemple étranger et pour résoudre les nombreux problèmes soulevés par l'organisation actuelle, que soit étudiée la création d'une fondation ou d'un établissement public chargé des lieux de mémoire liés aux combats de la Nation.
[1] Consultez le rapport en ligne : http://www.senat.fr/noticerap/2007/r07-065-notice.html
Contact presse : Olivier Graftieaux 01 42 34 25 38 o.graftieaux@senat.fr