Le Président de la Ligue de football professionnel devant la commission des affaires culturelles du Sénat : pourquoi obliger le téléspectateur à payer deux abonnements pour suivre l'intégralité du championnat ?
Réunie le mardi 21 janvier 2003 sous la présidence de M. Jacques Valade, président, la commission des affaires culturelles a entendu M. Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel.
M. Thiriez a rappelé le contexte de crise dans lequel il avait été élu à l'unanimité et a présenté les trois grands chantiers qu'il avait engagés pour moderniser le football français : améliorer les ressources, réformer les structures et rétablir l'éthique et le fair play dans le secteur.
Évoquant d'abord les ressources, il a souligné les qualités du système de répartition français, à la fois centralisé et solidaire, qui permet à l'ensemble des 40 clubs professionnels de bénéficier des recettes provenant des droits télévisés suivant une grille de répartition adoptée à l'unanimité. A cet égard il s'est félicité du montant de l'offre de 480 millions d'euros faite par Canal plus, soulignant qu'elle permettrait en outre de financer le football amateur à hauteur de 15 millions d'euros, ainsi que l'ensemble des disciplines sportives à travers la taxe de 5 % (24 millions d'euros) destinés au FNDS.
Sans vouloir se prononcer sur les conséquences de l'exclusivité sur le paysage audiovisuel français, qui relève du CSA, il a noté que celle-ci présentait l'avantage pour le téléspectateur de ne pas être contraint de souscrire deux abonnements pour suivre l'intégralité du championnat.
Concernant les structures, il a appelé de ses vœux des réformes législatives visant à diminuer les charges sociales qui pénalisent les clubs français par rapport à leurs concurrents européens en provoquant le départ de leurs meilleurs joueurs.
Il a insisté sur sa volonté de moraliser le football, de rétablir le « beau jeu », persuadé que le football professionnel, du fait de l'influence qu'il exerce sur les jeunes, se devait d'offrir un spectacle exemplaire.
Répondant aux très nombreuses questions des commissaires, il s'est notamment inquiété des effets de la jurisprudence Malaja, souhaitant que la reconnaissance d'une « exception sportive » permette d'éviter à l'avenir les excès d'une dérégulation à tout va qui serait fatale au système français de formation des jeunes joueurs.
Défenseur résolu du droit à l'information, il a confirmé que serait garanti l'accès libre et gratuit des journalistes de la presse écrite et de la radio aux enceintes sportives.
Interrogé sur l'opportunité de limiter les salaires des joueurs, il s'est enfin déclaré hostile à leur plafonnement, qu'il juge inapplicable, mais partisan d'un encadrement de la masse salariale globale.