Quatre scénarios pour l'évolution de GDF et d'EDF discutés au sénat
Évolution séparée, fusion d'EDF et de GDF, fusion par métiers séparés (production, transport, distribution), séparation n'interdisant pas une fusion ultérieure, tels sont les quatre scénarios[1] que Gérard Larcher, Président de la Commission des Affaires économiques du Sénat, a soumis, mercredi 26 juin, aux débats d'un colloque sur le thème « énergie : quelle politique française pour la nouvelle législature ? », organisé au Palais du Luxembourg.
Gérard Larcher a également estimé que, pour adapter les deux entreprises publiques à la nouvelle donne énergétique, il fallait « se hâter mais pas se précipiter ».
« Après cinq mois de surplace, on peut se donner quelques mois... notamment pour développer le dialogue social et évaluer de manière incontestable la valeur d'EDF » a‑t‑il déclaré, position partagée par le Président du groupe d'étude sur l'énergie, le Sénateur Henri Revol.
Soutenant le principe de la stratégie de croissance internationale des deux opérateurs, il s'est toutefois demandé si sa mise en œuvre par EDF avait toujours été suffisamment prudente, singulièrement lors de ses derniers investissements en Argentine.
Extraits de l'allocution d'ouverture prononcée par M. Gérard Larcher
au colloque « Énergie : Quelle politique française pour la nouvelle législature? »
C'est pourquoi, il nous faut imaginer un schéma d'évolution pour EDF et GDF.
On peut distinguer, à mon sens, quatre choix principaux : la « voie gémellaire », « le mariage arrangé », « le ménage à trois » ou « la réconciliation amoureuse » ?
Convient‑il de poursuivre dans la voie gémellaire d'un développement parallèle et indépendant d'EDF et de GDF ? Ce modèle est-il viable ? Il est celui sur lequel on raisonne habituellement. L'état major de GDF semble en être convaincu. D'autres en doutent et affirment que, lancé dans le bain concurrentiel avec ses seules forces, GDF n'aurait pas la taille suffisante pour conserver son indépendance. La question du contrôle « amont » est, en tout cas, posée.
' Une fusion des deux opérateurs -ou « mariage arrangé »- est-elle pour autant envisageable ? Les défenseurs de cette solution font valoir qu'elle permettrait de constituer un opérateur multi‑énergies disposant d'une taille critique incontestable... On peut douter de l'acceptabilité d'une telle stratégie au regard des règles européennes du droit de la concurrence et s'interroger sur le prix qu'il y aurait alors à payer. Mais pour des acteurs sociaux majeurs et de grands observateurs du secteur, c'est dans l'unification totale ou partielle que résiderait la solution. Qu'en pensez-vous ?
f La fusion par métier dans une sorte « de ménage à trois » qui séparerait, horizontalement, chacune des deux entreprises en trois entités chargées respectivement de la production, du transport et enfin de la distribution d'électricité et de gaz. Ce pourrait être une forme de compromis. Mais ne présenterait‑elle pas toutefois l'inconvénient de retarder (au‑delà du raisonnable) l'adaptation de GDF ?
" Peut-être vaudrait-il mieux alors recourir à un modèle « mixte » qui permettrait de transformer dans des délais raisonnables GDF en société anonyme publique pour lui permettre de tenter l'aventure de la conquête dans l'indépendance, quitte à rapprocher ultérieurement certaines de ses activités de celles d'EDF dans le cadre d'une forme « de réconciliation amoureuse » si la séparation complète n'apparaissait pas, en pratique, satisfaisante ?
Je soumets à votre appréciation ces différents scénarios et serais heureux qu'ils puissent contribuer à animer nos réflexions au cours de cette journée.