Au moment où la Villa Médicis est, en quelque sorte, fermée pour travaux, puisque le " concours de recrutement " est suspendu en 2001, pour en permettre le réaménagement, M. Yann Gaillard, sénateur ( Ratt. RPR, Aube), rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, s’interroge sur le sens l’institution.
Créée par Colbert en 1666, l’Académie de France à Rome a fait la gloire de la culture française.
Deux siècles après sa réinstallation dans le cadre somptueux de la Villa Médicis, et trente ans après que, à la suite de Malraux, on lui eut assigné la double mission d’accueillir des artistes, des créateurs, des historiens d’art ou des restaurateurs, et d’organiser des expositions, le mythe est bien vivant. Il ne s’écoule guère d’années, sans que quelque personnage public n’y fasse allusion comme d’un moyen de favoriser la création.
Or, à côté du mythe, il y a des réalités, moins glorieuses, des pensionnaires déçus, des expositions peu fréquentées, un bâtiment et des jardins rarement ouverts, en dépit de toutes les compétences et les bonnes volontés que mobilise l’institution.
L’argent public qui y est consacré, ne serait-il pas mieux employé ailleurs, dans des temps où Rome n’est plus, et depuis longtemps, un foyer vivant de la création contemporaine ?
Telle est, notamment, la question que pose le rapport de la commission des finances du Sénat.