Une " transparence contrainte " du gouvernement sur l’exécution budgétaire 2000 qui n’est pas à la hauteur des attentes du Sénat et ne correspond pas à la réalité économique
M. Philippe MARINI (RPR, Oise) rapporteur général de la commission des finances du Sénat, réagissant au communiqué de presse du gouvernement présentant les premiers résultats de l’exécution budgétaire pour 2000 en a regretté la diffusion tardive à la commission des finances du Sénat et déploré le laconisme.
Il a ainsi dénoncé le satisfecit que " s’auto-accorde " le gouvernement sur sa gestion de l’exercice 2000 alors qu’aucun élément précis n’est fourni quant à la nature des crédits budgétaires annulés, au mode de comptabilisation des recettes non fiscales ou à l’évolution du solde des Comptes spéciaux du trésor.
Il rappelle qu’une fois de plus le gouvernement a, en fin d’année, " piloté " le niveau du déficit budgétaire à des fins de lissage " optique " de son évolution : le niveau affiché pour 2000 ( 194 milliards de francs) se situe ainsi pratiquement à mi-chemin entre celui de 1999 ( 206 milliards de francs) et celui annoncé pour 2001 ( 186 milliards de francs).
M. Philippe MARINI confirme par ailleurs l’estimation du niveau du déficit économique pour 2000 qu’il avait faite au cours de la discussion du collectif de décembre dernier et qui l’avait conduit à le chiffrer à 185 milliards de francs contre un niveau de 209,5 milliards de francs figurant dans le texte du gouvernement que l’Assemblée nationale avait voté. Au vu du résultat maintenant présenté par le gouvernement (194 milliards de francs) et compte tenu du report arbitraire par celui-ci de 15 milliards de francs de recettes non fiscales de l’exercice 2000 sur 2001, il juge même sa propre estimation prudente par rapport à la réalité partiellement avouée par le gouvernement.
En tout état de cause M. Philippe MARINI déclare ne pas pouvoir se satisfaire de cette transparence en " trompe l’œil " et largement contrainte.