Bilan à mi-parcours des emplois-jeunes :
la commission des Affaires sociales du Sénat propose des pistes de réflexion pour préparer la sortie du dispositif
Réunie le 11 octobre 2000, la commission des Affaires sociales présidée par M. Jean Delaneau (RI - Indre et Loire), a adopté les conclusions du groupe de travail relatif au bilan à mi-parcours des emplois-jeunes, présentées par M. Alain Gournac (RPR - Yvelines), rapporteur.
Au-delà de son impact quantitatif certain (276.600 emplois-jeunes ont été recrutés au 31 septembre 2000), le dispositif a eu des répercussions immédiates indéniables : les emplois-jeunes sont dans l’ensemble satisfaits de leur emploi, le dispositif a permis aux jeunes les plus en difficulté de se structurer et peut constituer en cela un " sas " vers un emploi durable, le programme a parfois facilité le développement de nouvelles activités en garantissant, du moins de manière transitoire, leur solvabilisation par une aide budgétaire massive.
Pour autant, la commission a souligné les insuffisances persistantes du dispositif : un accès tardif et souvent inadapté des jeunes à la formation, le flou du cadre juridique, l’existence de certains effets pervers pour le secteur marchand, l’ambiguïté des missions effectivement exercées en l’absence d’un réel contrôle, l’incertitude grandissante sur l’avenir du dispositif.
Considérant que le programme " emplois-jeunes " ne pourra finalement être jugé qu’à l’aune des conditions de sa sortie, elle a insisté sur l’urgence à agir en ce sens.
Aussi, la commission a-t-elle présenté des pistes de réflexion pour préparer, avant qu’il ne soit trop tard, la sortie des jeunes du dispositif. Elle suggère notamment l’instauration de " passerelles " pour un retour des jeunes vers les entreprises, au besoin par la transformation de l’aide publique en une " prime " dégressive au recrutement, et le développement systématique du tutorat. Elle propose également une plus grande décentralisation du dispositif afin d’être plus adapté aux réalités du terrain. Elle invite enfin à trouver des solutions adaptées aux spécificités de chaque catégorie d’emplois-jeunes (aides éducateurs, adjoints de sécurité et emplois-jeunes des collectivités locales).