LE PRESIDENT DE LA POSTE AU SENAT :
LES 35 HEURES N’ENTRAINERONT PAS DE HAUSSE DU NIVEAU DE L’EMPLOI
A LA POSTE
Entendu le 27 janvier par la Commission des Affaires économiques, présidée par M. Jean François-Poncet (RDSE ; Lot-et-Garonne), et le groupe d’études sur l’avenir de La Poste, présidé par M. Gérard Larcher (RPR ; Yvelines), M. Claude Bourmaud, Président de La Poste, s’est exprimé sur :
– la stratégie internationale de La Poste ;
– l’évolution du réseau postal ;
– l’application des 35 heures ;
– le poids des charges de retraite.
l Stratégie internationale
Il a déclaré que pour faire face à la recomposition mondiale du secteur, La Poste française n’envisageait pas de suivre " une logique d’investissement massive " similaire à celle de Deutsche Post qui a investi 15 milliards de francs. La Poste estime être en mesure d’acquérir une " position mondiale " pour une somme sensiblement inférieure.
l Evolution du réseau postal
Interrogé sur sa politique d’aménagement du territoire, M. Claude Bourmaud a dit rechercher des partenariats locaux pour être à même de supporter, dans un environnement concurrentiel, les surcoûts de la présence postale sur l’ensemble du territoire. " Au terme de cette démarche concertée, si La Poste est seule, comment ne pas envisager de fermetures ? " s’est-il interrogé en concluant sur ce sujet.
l L’application des 35 heures
Bien que questionnés à plusieurs reprises sur le coût réel de la mise en œuvre des 35 heures à La Poste, lui-même et M. Martin Vial, Directeur général, n’ont formulé aucune estimation. Au total, il ressort de leurs explications que, si la réduction du temps de travail augmenterait le nombre d’embauches (+30 %), elle n’entraînerait pas, compte tenu des départs en retraite, une hausse du niveau de l’emploi à La Poste.
l La charge de retraite
Refusant de se prononcer, car relevant de la décision politique, sur l’intérêt pour La Poste de se transformer en société anonyme à capitaux publics, M. Claude Bourmaud a reconnu que le grave problème de la charge des retraites des postiers demeurait intact, même si le contrat de plan avait évité que cette charge ne continue à augmenter dans des proportions insoutenables pendant 4 ans.
l La directive postale
A l’occasion de cette audition, les sénateurs ont fermement réaffirmé que la transposition de la directive postale européenne devait faire l’objet d’un véritable débat parlementaire et méritait mieux qu’un amendement à la loi d’orientation d’aménagement et de développement durable du territoire. Il s’agit notamment de préparer les esprits et de mobiliser toutes les énergies pour, d’ores et déjà, anticiper la deuxième phase de libéralisation après 2003.
Tous les intervenants ont insisté sur la nécessité de doter sans délai La Poste d’une stratégie internationale offensive. Le Président de La Poste les a, en définitive, confortés dans cette analyse en estimant que certains acteurs européens étaient prêts à " aller vite et fort " et qu’en ce domaine " à la fin de 1999, la messe et les vêpres seront dites ".