Discours de M. le Président du Sénat
Remise du Prix Jean Zay 2015
mardi 16 février 2016
Mesdames les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui dans les salons de la Présidence pour la remise du prix Jean Zay, en présence des membres du jury, parmi lesquels je voudrais saluer tout particulièrement notre collègue Jean-Pierre Sueur.
Beaucoup d’entre nous étaient présents le 27 mai dernier lorsque la dépouille de Jean Zay accompagnée de trois autres héros de la Résistance, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Germaine Tillion, ont fait leur entrée au Panthéon.
La remise de ce prix qui célèbre tout à la fois la laïcité et les valeurs républicaines se situe dans le prolongement de cette célébration.
Jean Zay fut un grand Républicain, un député et un ministre exemplaire qui fit passer sur l’Éducation nationale un souffle nouveau. Son adhésion au radicalisme, son amour de la République, du mérite et de l’humanisme libéral ne faisaient qu’un.
L’égalité des droits était au cœur de son combat, tout comme cet attachement aux valeurs portées par la Révolution française, dont il commémora le 150ème anniversaire en 1939 dans un discours resté célèbre, qu’il prononce, pour reprendre ses mots, « en mémoire de notre première assemblée nationale et de nos ancêtres du Tiers Etat, représentants librement élus, qui firent prévaloir dans notre pays la liberté et l’égalité des droits ».
La défense de la langue française et de son enseignement étaient au cœur de son action lorsqu’il était ministre de l’Education.
Comment ne pas souligner son infatigable combat en faveur de la laïcité et de la loi de 1905, qui est aussi celui qu’incarne le prix Jean Zay qui est aujourd’hui décerné à Patrick Weil pour son dernier ouvrage le sens de la République mais aussi pour sa participation au débat public.
L’égalité des droits, la mémoire de la Révolution, la langue française, la laïcité sont les quatre piliers que vous mettez en lumière, cher Patrick Weil, au travers de votre réflexion, pour définir ce qui fait notre identité nationale républicaine. Vous vous attachez ainsi à montrer ce qui contribue à renforcer notre cohésion nationale.
Vous rejoignez en cela la conclusion de mon rapport que j’avais remis au Président de la République, le 15 avril dernier, selon laquelle « le renforcement de l’engagement républicain et celui du sentiment d’appartenance à la nation étaient indéfectiblement liés ».
Cher Patrick Weil, votre livre est en parfaite symbiose avec la pensée de Jean Zay et c’est la raison pour laquelle nous sommes réunis ce soir non seulement pour décerner un prix mais aussi pour honorer la mémoire d’un Homme qui restera à jamais pour nous un exemple de courage.