Un escalier monumental
Pour construire l'escalier d'honneur, en 1800, Chalgrin détruit l'ancienne galerie qui occupait le premier étage de l'aile ouest du Palais.
Le style néoclassique, dont Chalgrin est un fervent adepte et qui introduit « le goût de l’antique dans les ouvrages d’art », s’exprime par excellence dans le nouvel escalier du palais.
Ce dernier, majestueux, d’une seule volée, est partagé dans sa moitié par un unique palier de repos. La voûte en berceau, soutenue par des colonnes d’ordre ionique, s’orne de caissons et de rosaces. De part et d’autre, des piédestaux portent des statues en plâtre des grands hommes de la révolution et de l’épopée napoléonienne. L’ensemble est remarquable par la pureté de ses lignes.
L'escalier, composé de 48 marches, est décoré de six lions antiques en pierre s'inspirant des lions égyptiens des fontaines de Rome (d’où la curieuse amorce de tuyau dans leur bouche). Deux autres lions, ornant initialement l'extrémité supérieure de l'escalier, ont été déposés en 1854 à l'occasion de la création d'une galerie de communication entre les salles du premier étage et le musée du Luxembourg alors situé dans l'enceinte du palais du Luxembourg. Ils ont été ultérieurement replacés dans le prolongement de l'escalier d'honneur, au début du vestiaire des sénateurs.
La balustrade en encorbellement date du Second Empire, la série des tapisseries des Gobelins de la fin du XIXe siècle et le tapis rouge a été mis en place en 1958.
En revanche, les deux bas-reliefs aux extrémités représentant Minerve entourée de génies ailés et réalisés par les sculpteurs Ramey et Duret sont d'origine.
Le tapis, aux motifs rouge et or dont le dessin reprend les motifs de la voûte et de la frise sculptée, n'est mis en place qu'en 1958.
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L'escalier en images
Les décors de l'escalier
Voûte
Début du XIXe siècle
La voûte en berceau, d'une longueur de presque 29 mètres, est soutenue par des colonnes d'ordre ionique. Elle est richement décorée de caissons et rosaces en plâtre, de six modèles différents, œuvres du sculpteur Bouchard (1875-1960).
Bas-relief
Début du XIXe siècle
Deux bas-reliefs, situés l'un au-dessus de la porte conduisant aux salles du premier étage, l'autre répété sur la face opposée, terminent la voûte.
Réalisés par les sculpteurs Duret (1804-1865) et Ramey (1754-1838), ils représentent Minerve et ses attributs, encadrée de deux génies ailés lui présentant des couronnes de chêne et de laurier.
Tapisseries de l'Escalier d'Honneur
Huit tapisseries tissées par les Gobelins décorent les parois latérales du grand escalier du Palais du Luxembourg. Quatre d'entre elles sont présentées ici. Elles ont comme source d'inspiration, une tapisserie du XVIIe "L'enlèvement d'Elie" d'après Simon Vouet. Présentées par la Manufacture des Gobelins lors de l'Exposition universelle de 1889, elles sont disposées dans l'escalier d'honneur du Sénat en février 1890.
L'Ara rouge
Paul-Alfred de Courzon (1820-1895)
Manufacture des Gobelins (381x215cm)
Le Chevreuil
1888-1889
Alexandre Rapin (1839-1889)
Manufacture des Gobelins (383x213cm)
La Statue
1880-1884
Paul-Jean Flandrin (1811-1902)
Manufacture des Gobelins (385x215cm)
Le Héron
1879-1884
Jean-Joseph Bellel (1816-1898)
Manufacture des Gobelins (387x215cm)