État civil :
Né le 29 mars 1769
Décédé le 26 novembre 1851
Liens externes :
Lettres patentes (institution d'un titre de Pairie) extraites du "Livre de la Pairie" [Archives nationales CC//962]
Pairs de France

Pair de France

Exclu de la Chambre en application de l'article 68 de la Charte constitutionnelle d'août 1830, il est de nouveau nommé à la Chambre le 13 août 1830.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

SOULT (NICOLAS-JEAN DE DIEU), DUC DE DALMATIE, pair des Cent-Jours, pair de France et ministre, né à Saint-Amans (Tarn) le 29 mars 1769, mort au château de Soultberg (Tarn), le 26 novembre 1851, « fils du sieur Jean Soult, notaire, et de demoiselle Brigitte Grenier », fut destiné par sa famille au notariat ; mais il montra si peu d'aptitude pour cette carrière que son père le fit engager (16 avril 1785) dans le régiment Royal-infanterie. Son esprit de discipline, son intelligence, son sang-froid le firent remarquer des officiers, et, le 1er juillet 1791, le maréchal Luckner le nomma officier instructeur du 1er bataillon du Bas-Rhin, dans lequel il était déjà sous-officier de grenadiers. Elu, dans ce même bataillon, adjudant-major le 1er juillet 1792, Soult montra un grand enthousiasme pour la Révolution, prit part au combat d'Uberfelsheim le 29 mars 1793, et devint capitaine le 20 août suivant. Appelé, le 19 novembre de la même année, à l'état-major de l'armée de la Moselle, il fut chargé par Hoche de l'organisation d'une division d'infanterie, et fut nommé adjudant général par les représentants en mission, Lacoste et Baudot. De Met servisse, il adressa (mars 1794) ses états de service à Bouchotte, ministre de la Guerre, en ajoutant : « Ma conduite politique a été et sera toujours celle d'un sans-culotte, qui cherche à pénétrer ses concitoyens des bienfaits de la Révolution et du bonheur d'un peuple qui, en brisant ses fers, a exterminé les tyrans et les despotes. » Bouchotte confirma la nomination le 5 avril, et Soult, adjudant général chef de brigade le 14 mai suivant, fut, après le siège de Fort-Louis, nommé chef d'état-major de la division d'avant-garde de l'armée de Sambre-et-Meuse. Sa conduite à Fleurus (26 juin), où il rallia les troupes de Marceau et soutint Lefebvre, lui valut peu après, le 11 octobre, le grade de général de brigade. Il prit ensuite part au siège de Luxembourg, et contribua au succès d'Altenkirchen, le 4 juin 1796, à la tête de la brigade d'infanterie légère de la division Lefebvre. Au combat de Wetzlar (15 juin), il couvrit l'aile gauche et résista aux assauts des grenadiers de Verneck. Il se distingua ensuite à Friedberg, à Wurtzbourg, au passage du Rhin. A l'armée du Danube en 1799, il remplaça Lefebvre grièvement blessé, déploya à Stoekoch (25 mars) une bravoure inutile, mais parvint cependant à exécuter une retraite honorable. Nommé général de division le 4 avril 1799, il pacifia les petits cantons suisses et rétablit les communications entre Lecourbe et Masséna. En juin, il défendit les lignes de l'Albis, et, le 25 septembre, à Zurich, il surprit Hotze, qui fut tué et dont les soldats furent coupés de l'armée ennemie. Mis alors à la tête de trois divisions, il poursuivit Souvarow du côté de Glaris ; mais le général russe parvint, par des prodiges d'audace, à échapper à Soult, à Mortier et à Molitor. Appelé à l'armée d'Italie le 13 décembre 1799, et placé sous les ordres de Masséna, Soult prit une part glorieuse à la défense de Gênes ; il couvrit, le 23 avril 1800, la position de Saint-Pierre d'Arecia, enleva, le 13 mai, les hauteurs de Monteforcia et, blessé deux jours après à l'attaque de Montecretto, tomba entre les mains des Autrichiens. Rendu à la liberté après Marengo, il fut chargé du commandement militaire du Piémont, et eut alors l'heureuse idée de transformer en gendarmes les bandes d'insurgés qui parcouraient les vallées des Alpes. Le 21 février 1801, il prit le commandement du corps d'occupation d'Otrante. Recommandé par Masséna à Bonaparte, qui ne le connaissait encore que de réputation, il devint colonel général de la garde consulaire le 5 mars 1802, puis, l'année suivante, commandant du camp de Saint-Omer. Il annonça à ses troupes la proclamation de l'empire en leur disant « que le bonheur de la France était assuré pour jamais ». Créé maréchal d'empire le 19 mai 1804, grand-cordon de la Légion d'honneur le 13 pluviôse an XIII, et chef de la 4e cohorte, il fut mis, le 1er septembre 1805, à la tête du 4e corps de la grande armée. Ce fut alors qu'il accomplit, à la tête de ses troupes, en franchissant le Danube et le Lech et en battant deux fois les Autrichiens, à Landsberg et à Memmingen, cette marche de 72 heures dont on ne trouve que de très rares exemples dans les annales militaires. Après Ulm et Ollobrünn, il « mena la bataille » à Austerlitz, suivant l'expression de Napoléon. Il tenait la parole donnée à l'Empereur, à qui les troupes voulaient élever une statue colossale au camp de Boulogne, en 1804 : « Sire, prêtez-moi du bronze, je vous le rendrai à la première bataille. » A la paix de Presbourg, Soult eut le commandement de Vienne. Lors de la rupture avec la Prusse, il prit une part importante à la victoire d'Iéna, poursuivit Kalkrenth et Blücher, et força ce dernier, de concert avec Bernadotte, à mettre bas les armes. Devenu commandant du 3e corps pendant la campagne de Pologne, il attaqua l'arrière-garde de Benningsen, maintint ses positions à Eylau, repoussa l'ennemi à Doctorow, attaqua les Russes à Heilsberg, et entra de vive force à Koenigsberg le 14 juin. Après Tilsitt, il fut commissaire de l'empereur pour la délimitation des nouvelles frontières, gouverneur de Berlin, et créé due de Dalmatie. Le 29 juin 1808, il fut envoyé en Espagne, prit le commandement du 2e corps, entra dans Burgos avec les fuyards, repoussa Blake, et poursuivit John Moor jusqu'à la Corogne, où l'armée anglaise perdit son général et son matériel de campagne et dut se rembarquer. Appelé ensuite au commandement de l'armée de Portugal, il battit la Romana (4 mars 1809), s'empara de Braga, puis d'Oporto, et, croyant la campagne terminée, espéra, dit-on, que l'empereur lui donnerait la trône que la fuite du roi de Portugal avait laissé vacant. Il commit alors la faute de ne pas marcher sur Lisbonne avec les secours de et fut surpris par l'arrivée des Portugais de Beresford et des Anglais de Wellesley, qui le forcèrent à abandonner Oporto, ses équipages et une partie de l'artillerie. Après avoir fait lever le siège de Liego, en Galice, il combina un plan de campagne avec Ney. Mais les deux maréchaux ne purent s'entendre, et la province fut perdue. Napoléon, mis au courant, plaça, le 15 juillet 1809, Ney et Mortier sous les ordres de Soult, et ordonna au duc de Dalmatie de réunir toutes ses forces pour s'opposer à la marche prudente de Wellington. Au moment où Soult débouchait dans la vallée du Tage, Victor venait de livrer l'indécise bataille de Talavera. Wellington dut battre en retraite précipitamment, craignant d'être coupé. Son arrière-garde fut même compromise au passage de l'Arzobizpo, le 8 août. Nommé, le 16 septembre, major général des armées françaises en Espagne, en remplacement de Jourdan, Soult prépara la victoire d'Ocana, détermina l'invasion de l'Andalousie, s'empara de Grenade et de Séville, et renvoya à Paris les drapeaux français que la capitulation de Baylen avait livrés à l'Espagne. Lorsque l'empereur eut partagé l'Espagne conquise en gouvernements militaires indépendants du roi Joseph, Soult reçut le titre de gouverneur et de général en chef de l'armée d'Andalousie (14 juillet 1810). Dans cette situation, il dirigea une expédition contre les Anglais débarqués dans la province de Murcie et poussa activement le siège de Cadix. Appelé, en octobre 1810, sur les frontières de Portugal, pour y favoriser par une diversion la marche de Masséna, il entra en Estremadura le 1er janvier 1811, s'empara de Badajoz le 11 mars, livra, le 16 mai, a Beresford, l'indécise bataille de l'Albuéra, s'empara d'Olivença le 21 juin, débloqua Ronda le 23, et occupa le camp de Ballesteros le 17 octobre. Lors de la campagne de Russie, Napoléon restitua au roi Joseph le commandement supérieur des armées françaises en Espagne et lui donna Jourdan comme major général. Soult fut froissé de ce choix, et accusa Joseph auprès de l'empereur de vouloir suivre l'exemple de Bernadotte ; la dépêche tomba entre les mains de Joseph, qui à son tour prétendit que le duc de Dalmatie voulait se créer en Andalousie un pouvoir in dépendant. Napoléon répondit de Moscou qu'il avait trop de choses sérieuses sur les bras pour s'occuper de pareilles pauvretés. Après la prise de Badajoz et la bataille des Arapiles, Soult refusa de concourir à la défense da Madrid, et proposa de porter la guerre en Andalousie. Rappelé par un ordre formel, il concentra son armée à Grenade et battit en retraite sans se laisser inquiéter par l'ennemi ; il eut même, non loin de Valence, avec le roi Joseph, une entrevue dont le résultat fut la retraite des Anglais après le retour offensif de l'armée de Portugal et la rentrée momentanée du roi à Madrid. Soult rejoignit la grande armée en mars 1813, comme commandant du 4e corps, et assista à Lutzen et à Bautzen. Après le désastre de Vittoria, Napoléon envoya Soult « au-devant des Anglais », et le nomma commandant en chef dans le midi de la France. Le 25 juillet, le maréchal chercha vainement à dégager Pampelune et Saint-Sébastien. Après être resté plusieurs mois sur la défensive, menant plusieurs contre-attaques contre l'armée coalisée, il livra les doux batailles d'Orthez et de Toulouse (27 février, 10 avril 1814), qui, bien qu'indécises, ouvrirent la France aux Anglais. Ce ne fut que le 12 avril que le duc de Dalmatie reçut les dépêches du gouvernement provisoire l'informant des événements de Paris; il refusa d'y adhérer jusqu'à ce que l'empereur les lui eût confirmés, et afficha ensuite un royalisme exagéré. Nommé, en juin 1814, gouverneur de la 1re division militaire, grand-cordon de Saint-Louis le 24 septembre, il demanda, le 17 septembre, l'érection d'un monument expiatoire en l'honneur des victimes de Quiberon, suivit, le 21 janvier 1815, un cierge à la main, la procession pour l'anniversaire de la mort de Louis XVI, déploya contre Exelmans une rigueur impitoyable, et, nommé ministre de la Guerre en remplacement du général Dupont, le 3 septembre 1814, provoqua , le 18, le séquestre de toutes les propriétés de la famille Bonaparte, et fit conférer à des émigrés des grades élevés dans l'armée, Le 8 mars 1815, il signa une proclamation où Buonaparte était qualifié d'aventurier et d'usurpateur, et dut donner sa démission de ministre le 12 mars. L'empereur, au retour de l'île d'Elbe, le nomma (9 mai) major général de l'armée, en remplacement de Berthier, et pair de France le 2 juin. Mais Soult montra peu d'aptitude pour ses fonctions de major général. Après Fleurus et Waterloo, il rallia à Laon les débris de l'armée, assista, le 26 juin, au conseil de guerre de la Villette, et, après la capitulation de Paris, se retira dans la Lozère, chez la général Brun, puis dans son pays natal, à Saint-Amans. Compris dans l'ordonnance royale du 24 juillet 1815, il publia un mémoire dû, dit-on, à la plume de Manuel, et dans lequel on remarque ce passage: « L'armée entière sait bien que je n'eus jamais qu'à me plaindre de cet homme et que nul ne détesta plus franchement sa tyrannie. » Banni le 12 janvier 1816, il vécut trois ans dans le duché de Berg, dont sa femme était originaire. Rentré en France en vertu de l'ordonnance du 26 mai 1819, il fut réintégré, le 9 janvier 1820, dans sa dignité de maréchal. Le 6 juin suivant, il reçut une gratification de 200,000 francs, puis le collier du Saint-Esprit, à l'occasion du sacre de Charles X, et, le 5 novembre 1827, un siège à la Chambre des pairs. Il y vota pour le ministère, et s'occupa d'affaires industrielles, particulièrement des charbonnages d'Alais. La baronne du M ... raconte dans ses mémoires (inédits) qu'au jubilé de 1826, il suivit la procession sans lever les yeux de son livre; comme le cardinal de la Fare lui en témoignait son admiration : « Cela vous paraît peut-être extraordinaire, dit-il, mais je puis assurer à Votre Eminence que cela est parfaitement sincère. » Soult se rallia avec empressement au gouvernement de juillet, qui lui rendit, le 13 août 1830, son siège à la Chambre des pairs, dont l'article 68 de la nouvelle Charte l'avait dépossédé. Nommé ministre de la Guerre dans le cabinet Laffitte, le 17 novembre 1830, en remplacement du maréchal Gérard, il remplit ces fonctions jusqu'au 18 juillet 1834, avec la présidence du conseil depuis le 11 octobre 1832. L'arrestation de la duchesse de Berry, l'expédition de la Belgique, la loi sur les associations, l'énergique répression des mouvements républicains d'avril 1834 marquèrent son passage aux affaires. Son inexpérience des formes parlementaires et la rudesse de son langage sont restées légendaires : en défendant, en 1831, le cumul de ses deux traitements de maréchal et de ministre, il déclara qu'on ne lui ôterait le premier « avec la vie »; dans une autre discussion, il dit « qu'il y a des choses que quand on les fait, qu'il ne faut pas le dire.». Après les journées d'avril 1834, Soult dut quitter le ministère, Le 25 avril 1838, Louis-Philippe le nomma ambassadeur extraordinaire du France en Grande-Bretagne pour assister au couronnement de la reine Victoria. Bien accueilli par Wellington et par la population de Londres, il retrouva son prestige, et le roi songea à lui, quand le cabinet Molé succomba sous les coups de la coalition : « Maréchal, lui dit-il, l'eau se trouble, il faut pêcher des ministres.» Soult était devenu trop ami de l'Angleterre pour partager les idées belliqueuses de M.Thiers; mais l'avortement des combinaisons ministérielles de ce dernier et l'émeute du 12 mai le firent entrer dans le nouveau cabinet avec la présidence du conseil et le portefeuille des Affaires étrangères. Il s'y montra timide et indécis, alors que l'opinion publique réclamait énergiquement une intervention en faveur du vice-roi d'Egypte ; l'affaire de la dotation du duc de Nemours le força bientôt à se retirer. L'échec du ministère du 1er mars 1840 et de la politique belliqueuse de Thiers le ramena de nouveau aux affaires. Le 29 octobre 1840, il entra dans le cabinet Guizot avec le portefeuille de la Guerre. Il consentit à la soumission de Méhémet-Ali, au traité des Détroits, et à l'indemnité Pritchard. Dans la discussion du projet des fortifications de Paris, il prononça 22 janvier 1841) un grand discours en faveur des forts détachés et contre l'enceinte continue. Mais une lettre pressante du roi le fit adhérer au projet du gouvernement, qui fut voté (1er février) par 237 voix contre 162. Il quitta, pour cause de santé, le ministère de la Guerre le 9 novembre 1845, mais garda jusqu'en 1846 la présidence du conseil, et reçut, le 26 septembre 1847, le titre honorifique de maréchal général. Il vécut alors dans la retraite et mourut dans son château princier de Soultberg, peu de jours avant le coup d'Etat de décembre. Le maréchal Soult a laissé des Mémoires dont le 1er volume a paru en 1854, et une célèbre galerie de tableaux acquise à peu de frais, pendant les guerres de la péninsule, et parmi lesquels figurait la Conception de la Vierge de Murillo, achetée depuis par le musée du Louvre prés de six cent mille francs.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Nicolas-Jean de Dieu SOULT

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