RAMPON Antoine-Guillaume, comte Rampon

Pair de France

RAMPON (ANTOINE-GUILLAUME, COMTE), membre du Sénat conservateur, pair de France en 1814, pair des Cent-Jours et pair de France, né à Saint-Fortunat (Ardèche) le 16 mars 1759, mort à Paris le 2 mars 1842, s'engagea à 16 ans dans le régiment Royal-Comtois; à son congé, il revint chez lui, mais, en 1791, il reprit de nouveau du service dans Un bataillon des volontaires de l'Ardèche, y devint lieutenant, et fit la campagne de Nice en 1792, sous les ordres du général Anselme. L'année suivante, à l'armée des Pyrénées-Orientales, il se distingua à Prats-de-Mollo, à Peyrestortes et fut fait prisonnier à Collioures. Rentré en France à la paix (1795) et promu adjudant général, il fit partie de l'armée d'Italie (1796), dont Bonaparte venait de prendre le commandement, et, le 11 avril, avec la 32^e demi-brigade, défendit la redoute de Moutélézino contre les 10,000 Autrichiens d'Argenteau. Il reçut à cette occasion les félicitations du Directoire, et fut nommé général de brigade le 21 germinal au IV. Il se distingua ensuite à Lodi, à Roveredo et à Arcole, où il repoussa une contre-attaque d'Alvinzi, prit part à l'expédition d'Egypte, commanda à la bataille des Pyramides les grenadiers de la division Kléber, qui brisèrent l'élan des Mamelucks, occupa Suez au début de l'expédition de Syrie, fut nommé général de division le 6 pluviôse an VII, et se distingua aux batailles du Mont-Thabor et d'Héliopolis. Après le départ de Bonaparte, il commanda les provinces de Damiette et de Mansourah, défendit les redoutes qui couvraient Alexandrie, et, après la capitulation du 2 septembre 1801, fut ramené en France. Favorable au 18 brumaire, nommé, sur la présentation du premier Consul, membre du Sénat conservateur le 7 nivôse an IX, il reçut, de Bonaparte, le 28 prairial an X, un sabre d'honneur, et devint grand ofticier de la Légion d'honneur (25 prairial au Appelé, en 1805, au commandement de la garde nationale des départements du Nord, et chargé d'y veiller à l'organisation des recrues, il obtint, l'année suivante, la sénatorerie de Rouen, et fut créé comte de l'empire le 26 avril 1808. Après la retraite de Russie, il fut mis à la tête d'un corps d'armée en Hollande et, lors de l'invasion, défendit la place de Gorcum, qui ne capitula qu'à la dernière extrémité. Il envoya alors son adhésion à la restauration des Bourbons, qui le nommèrent pair de France le 4 juin 1814. Sans emploi actif jusqu'aux Cent-Jours, il fut envoyé, après le retour de l'île d'Elbe, commissaire extraordinaire de l'empereur dans la 4° division militaire, mais ne prit aucune part à la campagne de Belgique. Il avait été nommé pair par l'empereur le 2 juin 1815. Rayé de la liste des pairs, à la seconde Restauration, il fut rappelé à la Chambre haute le 5 mars 1819. Grand croix de la Légion d'honneur le 22 janvier 1825, il adhéra en 1830 au gouvernement de juillet, qu'il soutint jusqu'à sa mort.