MONTBAZON Charles-Alain-Gabriel de Rohan, duc de Montbazon

Pair de France

MONTBAZON (CHARLES-ALAIN-GABRIEL DE ROHAN-GUEMENDE, DUC DE BOUILLON ET DE), pair de France, né à Versailles (Seine-et-Oise) le 18 janvier 1764, mort au château de Sechrow (Bohême) le 24 avril 1836, émigra avec son père au moment de la Révolution, prit du service dans l'armée autrichienne, et parvint, à la suite des guerres de la coalition, au grade de feld-maréchal lieutenant. En 1805, il commandait dans le Tyrol un corps qui fut coupé de l'armée autrichienne par suite de la marche du maréchal Ney. Le duc de Montbazon tenta de défendre les Alpes tyroliennes, pour forcer les lignes françaises : mais il se heurta à la division Régnier, qui, après l'avoir repoussé, entra avec les fuyards dans Castelfranco le 23 novembre 1805. Le duc dut mettre bas les armes avec 6,000 fantassins, 1,000 chevaux, 12 canons et 6 drapeaux. A la suite de cet échec, il tomba en disgrâce, et ne reçut qu'un commandement secondaire sur les frontières de Turquie. Des lettres patentes d'incolat, en date du 27 novembre 1808, reconnurent son origine princière : mais, ayant refusé de rentrer en France, il fut condamné à mort, en 1809, par la cour spéciale de Paris, en vertu d'un démet impérial relatif aux Français résidant à l'étranger sans autorisation. Néanmoins, lors de la campagne du Danube, il reparut dans les rangs de l'armée autrichienne et fut blessé à Wagram. A la Restauration, le roi le nomma pair de France le 14 novembre 1814. Le duc de Montbazon ne siégea jamais, et quitta définitivement la France (qu'il habita du reste fort peu) en 1830, pour se fixer eu Autriche. Le congrès de Vienne l'avait reconnu duc de Bouillon, titre qui fut confirmé en 1816 par le tribunal de Leipzig. Mais le duc de la Trémoille, le duc de Bourbon et la princesse de Poix obtinrent du tribunal de Liège réformation de ce jugement et restitution des domaines de Bouillon dépendant de cette juridiction.