- État civil :
- Né le 31 juillet 1754
Décédé le 20 avril 1842
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Pair de France
Première Restauration - Nommé à la Chambre des pairs par Louis XVIII le 4 juin 1814
Cent-jours - Nommé à la Chambre des pairs par Napoléon le 2 juin 1815
Seconde Restauration - Révoqué le 24 juillet 1815, nommé de nouveau pair le 5 mars 1819
Monarchie de juillet - Prête serment à Louis-Philippe (1830)
Pair de France
MONCEY (BON-ADRIEN JEANNOT DE), DUC DE CONEGLIANO, pair des Cent-Jours et pair de France, né à Moncey (Doubs) le 31 juillet 1754, mort à Paris le 20 avril 1842, frère du précédent, s'échappa à quinze ans du collège pour s'engager dans le régiment de Conti. Son père acheta son congé, mais, peu de temps après, le 15 septembre 1769, Bon-Adrien s'engagea de nouveau dans les grenadiers du régiment de Champagne et fit la campagne des côtes de Bretagne en 1773. Son père le racheta une seconde fois et le fit venir à Besançon pour étudier le droit; mais son irrésistible vocation l'emporta encore: il s'engagea dans le corps privilégié des gendarmes de Lunéville, passa, le 20 août 1778, avec son grade de sous-lieutenant, dans la légion de Nassau-Siegen, et devint lieutenant, puis capitaine (12 avril 1791). Partisan de la Révolution, il fut nommé, en octobre 1792, chef du bataillon des chasseurs Cantabres à l'armée des Pyrénées occidentales. Il s'y distingua, notamment à l'affaire des Aludes et à la défense du camp d'Hendaye, et fut légèrement blessé à Roncevaux. Ces brillants faits d'armes lui valurent le grade de général de brigade. Ayant montré, au conseil de guerre tenu en juillet 1794, plus de confiance que le général Muller commandant en chef, il préconisa l'offensive, vit ses idées en partie adoptées, et fut nommé général de division et placé à la tête de l'aile gauche. Il exécuta très heureusement les mouvements qu'il avait conçus, occupa la vallée de Bastian, Fontarabie, Saint-Sébastien, et se distingua au siège de Tolosa. Le 9 août 1794, il remplaça le général Muller comme commandant en chef; il répondit à cette promotion par la victoire de Villanova qui nous livra la Navarre. L'année suivante, après avoir battu les Espagnols sous Tolosa, à Villaréal et à Eyber, il conclut à Saint-Sébastien un armistice, préliminaire du traité de Bâle. L'année suivante, il commanda l'armée des côtes à Brest, puis la 11° division militaire à Bayonne (1er septembre 1796). Partisan de Bonaparte, il passa alors à Lyon, à la tête de la 15e division militaire. Peu de temps après, des rapports de police le signalèrent comme royaliste; les agents des Bourbons le traitaient du moins comme tel et le désignaient, dans leurs rapports, sous le surnom « Laurens 1262 ». Bien qu'il fût étranger à ces menées, le Directoire le destitua (1797). Il vécut deux ans dans une obscure retraite, vint à Paris solliciter la justice qui lui était due, et, à force d'instances, fut rappelé à l'activité le 2 septembre 1799; dans une lettre du 15 novembre suivant, à Berthier, il se plaignait de n'avoir encore reçu ni destination, ni traitement. Cette disgrâce lui fut comptée par les Bourbons en 1814, qui lui en surent autant de gré que s'il l'avait méritée. Au moment de la campagne d'Italie, en 1800, Moncey reçut l'ordre d'amener, à petites journées, 20,000 hommes de l'armée du Rhin par le Saint-Gothard. Après Marengo, il occupa la Valteline, se joignit à l'armée des Grisons, et, à la paix de Lunéville, commanda les départements de l'Oglio et de l'Adda; en 1801, il fut rappelé à Paris pour y exercer les fonctions d'inspecteur de gendarmerie. Après avoir accompagné Bonaparte dans les Pays-Bas en 1803, il fut nommé maréchal de France le 19 mai 1804, grand-cordon de la Légion d'honneur le 2 février 1805, et créé duc de Conégliano le 2 juillet 1808. Pendant ce temps, il resta charge de commandements militaires de seconde ligne. Il prit cependant une part active à la campagne d'Espagne en 1808 et 1809, occupa la province de Valence et se distingua d'une manière particulière à l'assaut de Saragosse où il faillit être tué par un moine. En 1811, il rentra en France oit il eut à organiser des divisions de réserve destinées à l'armée du Nord. Il ne participa pas à la campagne de Russie, qu'il n'approuvait pas, mais reçut, le 14 janvier 1814, le commandement en second de la garde nationale de Paris à laquelle l'empereur confiait l'impératrice et le roi de Rome. En cette occasion, en effet, Moncey montra un réel courage. L'adresse qu'il remit à l'empereur au nom de la garde nationale ne fut pas une vaine déclamation: avec les quelques mille hommes dont il disposait, et qu'il disposa sur les hauteurs de Belleville et des Batignolles, il tint aussi longtemps qu'il put contre l'écrasante supériorité numérique des alliés, et combattit avec une bravoure héroïque sur la place Clichy, où se dresse aujourd'hui sa statue. Après la, capitulation, il rassembla aux Champs-Élysées les débris des troupes et les conduisit à Fontainebleau, d'où il adressa son adhésion au rappel des Bourbons. Louis XVIII le maintint dans ses fonctions d'inspecteur de la gendarmerie, et le nomma chevalier de Saint-Louis et pair de France (4 juin 1814). Lorsque l'empereur débarqua au golfe Jouan. Moncey adressa aux troupes une proclamation leur rappelant simplement le serment qu'elles avaient prêté au roi : il n'en fut pas moins nommé pair, le 2 juin 1815, accepta cette dignité, mais ne prit aucune part à la campagne de Belgique et n'exerça aucun commandement actif. Au retour de Gand, Louis XVIII la raya de la liste des pairs. Nommé. en août 1815, président du conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney, il refusa cette fonction par une lettre au roi restée célébra : « Sire, placé dans la cruelle alternative de désobéir ou de manquer à ma conscience, j'ai dû m'en expliquer à Votre Majesté, Je n'entre pas dans la question de savoir si le maréchal Ney est innocent ou coupable ; votre justice et l'équité de ses juges en répondront à la postérité qui pèse dans la même balance les rois et les sujets. Eh quoi ! le sang français n'a-t-il pas déjà assez coulé?... etc. » Ce refus lui valut une disgrâce; suspendu de ses fonctions, il fut enfermé à Ham. Mais le roi ne l'y laissa pas longtemps, le rétablit, le 14 juillet 1816, dans ses honneur s et dignités, et le rappela à la Chambre des pairs le 5 mars 1819. L'année suivante (5 avril 1820), Moncey devint en outre gouverneur de la 9e division militaire. En 1823, au moment de la guerre d'Espagne, il fut mis à la tête du 4e corps, envahit la Catalogue, battit plusieurs fois Mina, et s'empara de Barcelone et de Tarragone. Après la campagne, il exerça, les fonctions d'inspecteur général. Nommé, en 1833, gouverneur des Invalides, en remplacement du maréchal Jourdan, il occupa ce poste jusqu'à sa mort.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Bon-Adrien Jeannot de MONCEY
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