MOLITOR Gabriel-Jean-Joseph, lieutenant-général comte Molitor

Pair de France

MOLITOR (GABRIEL-JEAN-JOSEPH, COMTE), pair des Cent-Jours et pair de France, né à Hayange (Moselle) le 7 mars 1770, mort à Paris le 28 juillet 1849, « fils de M. Molitor, négociant résidant à Hayange, district de Briey, et de Mme Marianne Poupart », s'engagea comme volontaire au bataillon de la Moselle en 1791, et, nommé capitaine par ses camarades, fit avec ce grade la campagne de 1792; il prit part, comme adjudant général, à la campagne de 1793 et de 1794 à l'armée de la Moselle, fut nommé par intérim au commandement d'une brigade, assista à la bataille de Kaiserlautern, à celle de Woerth et à la victoire de Geissberg qui sauva Landau. Il passa ensuite successivement sous les ordres de Pichegru, de Moreau et de Jourdan, fut blessé au siège de Mayence, assista au siège de Kehl, et, nommé définitivement général de brigade le 30 juillet 1799, fut envoyé en Suisse, où il eut de nombreux combats à livrer contre l'armée austro-russe de Souwarow ; il se distingua notamment au pont de Noeffels (1^er octobre 1799). Affecté à l'armée du Rhin l'année suivante, il franchit ce fleuve le 1^er mai, s'empara de Moeskirch et de Feldkirch, et occupa les Grisons. Il reçut le grade de général de division, et, à la paix d'Amiens, commanda la 7^e division militaire à Grenoble. Appelé, en 1805, à la tête d'une division de l'armée d'Italie, il contint à Coldiers (29 octobre 1805) l'aile droite des Autrichiens et marcha ensuite sur Vienne. Après le traité de Presbourg, il devint gouverneur de la Dalmatie, repoussa les attaques de la flotte russe, et délivra. Lésina et Raguse. En 1807, il fut investi du commandement civil et militaire de la Poméranie, et fut créé, en récompense de ses services, comte de l'Empire le 29 juin 1808. 11 était grand officier de la Légion d'honneur depuis le 25 juillet 1806 ; l'empereur lui accorda en outre une dotation de 30,000 fr. Durant la campagne du Danube, en 1809, il se distingua à Aspern et à Wagram, en 1810 il commanda le cercle hanséatique, en 1811 la Hollande, où il resta jusqu'en 1813, tint tête à l'insurrection et lutta énergiquement contre la marche des alliés : il avait été fait grand-croix de l'ordre de la Réunion le 3 avril 1813. En 1814, il passa sous les ordres de Macdonald, protégea la retraite de l'armée, et commanda le 11^e corps d'armée jusqu'à l'abdication de Fontainebleau. Il adhéra au retour des Bourbons, et fut nommé, par le roi, chevalier de Saint-Louis, grand-croix de la Légion d'honneur et inspecteur d'infanterie. Au retour de l'île d'Elbe, l'empereur le plaça à la tête des gardes nationales de l'Alsace et le fit gouverneur de Strasbourg et pair le 2 juin 1815. La seconde Restauration lui retira tous ses emplois: mais le maréchal Gouvion-Saint-Cyr le rappela en 1818, avec le titre d'inspecteur général d'infanterie. Molitor prit part à la campagne d'Espagne en 1823, comme commandant du 2^e corps, occupa Valence, Murcie, Grenade, Malaga, Carthagène, battit Ballesteros à Campillo de Arenas, et fut nommé maréchal, puis pair de France le 9 octobre 1823. Il prêta serment au gouvernement de Juillet qui lui confia le commandement des 8^e et 9^e divisions militaires, et le poste de gouverneur des Invalides en 1847. Après la révolution de février, le prince Louis-Napoléon, devenu président de la République, le fit grand chancelier de la Légion d'honneur le 23 décembre 1848. Le comte Molitor mourut huit mois après.