- État civil :
- Né le 10 mai 1770
Décédé le 1er juin 1823 - Liens externes :
- Lettres patentes (institution d'un titre de Pairie) extraites du "Livre de la Pairie" [Archives nationales CC//961]
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Pair de France
Cent-jours - Nommé à la Chambre des pairs par Napoléon le 2 juin 1815
Seconde Restauration - Nommé à la Chambre des pairs par Louis XVIII le 5 mars 1819
Pair de France
DAVOUT (LOUIS-NICOLAS), DUC D'AUERSTAEDT et PRINCE D'ECKMUHL, ministre, pair des Cent-Jours et pair de France, né à Annoux (Yonne) le 10 mai 1770, mort à Paris, le 1er juin 1823, était fils de Jean-François Davout, écuyer, lieutenant au régiment royal-Champagne-cavalerie, seigneur d'Annoux, et de Françoise Adélaïde Minard de Villars. Il entra comme cadet gentilhomme à l'Ecole de Brienne, et en sortit, à quinze ans, sous-lieutenant au régiment de son père (1785). Partisan de la Révolution, il s'engagea dans les volontaires de l'Yonne, fut élu par ses camarades, chef de bataillon du 3e régiment, et envoyé à l'armée de Dumouriez en septembre 1791. Il fit la campagne de Belgique, retint son bataillon dans le devoir lors de la défection de Dumouriez, et fit même tirer sur ce dernier lorsqu'il se rendit au camp autrichien. Destitué comme noble en 1793, il se plaignait de son inaction dans une lettre curieuse à un ami, datée de Ravières (Yonne) le 10 vendémiaire an III; n'étant pas intrigant, dit-il, il court risque, sans le secours de ses amis, de rester dans ses foyers. « On laisse dans l'oubli celui qui a fuit fusiller Dumouriez. Il est vrai qu'il n'y a guère que ceux qui étaient sur les lieux qui connaissent cette particularité. Je me suis contenté d'avoir fait ce que me dictait mon ardent républicanisme. On me laisse ici sous prétexte que j'ai été un ci-devant, mais observe que dès le commencement de la révolution, sans aucun décret, j'ai abjuré ces sottises à l'âge de 19 ans; j'ai remis une pension de 200 livres que l'on m'avait donnée comme cadet-gentilhomme. » Quelques mois après, il fut nommé général de brigade à l'armée de la Moselle, assiégea Luxembourg, passa sous les ordres de Pichegru, et fut fait prisonnier dans Manheim. Bientôt échangé, il défendit Kelh, se lia avec Desaix, et se distingua au passage du Rhin (20 avril 1797). Après la paix de Campo-Formio, il fut envoyé à Toulon, pour organiser avec Desaix l'expédition d'Egypte. Dans cette campagne, il rendit de grands services, et contribua pour une grande part à la victoire d'Aboukir. En revenant d'Egypte, il tomba entre les mains des Anglais, fut interné pendant un mois à Livourne, et, rentré en France, fut nommé général de division (3 juillet 1800), commandant en chef des grenadiers de la garde consulaire (28 novembre 1801), et maréchal d'Empire (19 mai 1804); il fut ensuite promu grand-croix de la Légion d'honneur (8 février 1805), et chef de la sixième cohorte. Mis à la tête du 8e corps de la grande armée (1805), il prit une part brillante aux batailles d'Ulm, et d'Austerlitz; à Iéna, commandant l'aile droite, il soutint avec trois divisions, prés d'Auerstaedt, le choc de l'armée prussienne, et décida la victoire. Son courage ne fut pas moins décisif à Eylau et à Friedland. Nomme duc d'Auerstaedt, le 8 juillet 1808, il gagna à Eckmuhl, par l'habileté et la décision de ses manoeuvres, le titre de prince (28 novembre 1809), fit des prodiges de valeur à Wagram, et fut nommé gouverneur en Pologne, où il se montra obstinément beaucoup plus sévère que ne le voulait l'Empereur. En 1812, il reçut le commandement du 1er corps de la grande armée, battit les Russes à Mohilow, et fut blessé à la Moskowa, après avoir eu trois chevaux tués sous lui. Pendant la retraite, il ramena son corps sur l'Elbe, et établit son quartier général à Hambourg (30 mai 1813), où il résista à toutes les attaques des alliés. Il ne rendit la place qu'au général Gérard, envoyé de Paris par le gouvernement provisoire, pour lui apprendre la chute de l'Empire. Davout se retira dans sa terre de Savigny-sur-Orge. Au retour de l'île d'Elbe, Napoléon l'appela au ministère de la guerre (20 mars 1815). Davout réorganisa l'armée, réunit d'immenses approvisionnements, et fut nommé pair des Cent-Jours (2 juin 1815). Après Waterloo, il commanda l'armée réunie sous Paris; le gouvernement provisoire lui envoya, le 3 juillet, l'ordre de traiter, et, le même jour, il signa avec l'ennemi, à Saint-Cloud, la convention de Paris. Peu après, il annonça à l'armée qu'il avait fait sa soumission au roi, et il remit le commandement au maréchal de Mac-Donald. La convention de Saint-Cloud portait que « personne ne pourrait être recherché ni pour ses opinions ni pour sa conduite politique. » La Restauration n'en tint aucun compte; Davout s'en plaignit amèrement au nouveau ministre de la guerre, Gouvion Saint-Cyr, et demanda en vain à figurer au moins sur la liste de proscription du 24 juillet 1815, à côté de ses anciens compagnons d'armes. Lors du procès du maréchal Ney, il vint encore rappeler, devant la Chambre des pairs, la convention de Saint-Cloud, sans être plus écouté. Il ne parut à la cour qu'on 1818, fut nommé pair de France le 5 mars 1819, et ne se mêla plus guère à la politique. On lui a élevé une statue à Auxerre en 1867.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Louis-Nicolas DAVOUT
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