État civil :
Né le 9 août 1736
Décédé le 13 mai 1818
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

CONDÉ (LOUIS-HENRI-JOSEPH DE BOURBON, PRINCE DE), pair de France, né à Chantilly (Seine-et-Oise) le 9 août 1736, mort à Paris le 13 mai 1818, fils unique du duc de Bourbon, ancien premier ministre de Louis XV, et de la princesse Caroline de Hesse-Rhinfels, reçut une instruction sérieuse, et écrivit, dès sa jeunesse, une Vie du grand Condé. Nommé à seize ans grand-maître de la maison du roi, il épousa la même année Mlle de Rohan-Soubise, morte en 1760, et fit la campagne de la guerre de Sept ans. En 1762, il battit le duc de Brunswick; Louis XV fit transporter au château de Chantilly les canons, trophées de cette victoire. La paix, signée en 1763, ne le laissa pas inactif : il s'opposa aux réformes que M. de Saint-Germain, épris de la discipline prussienne, voulait introduire dans l'armée. «Il existe en Europe, disait-il à ce sujet, une noble race de soldats que l'on peut mener au bout du monde avec des paroles, que l'on punit ou que l'on récompense d'un regard; si vous l'avilissez, ce soldat, à ses propres yeux, irez-vous encore lui parler d'honneur et de gloire? Croyez vous que ce soit à coups de bâtons qu'à Rocroy et à Fontenoy l'on ait précipité nos Français sur les vieilles bandes espagnoles, et sur les colonnes anglaises? Contentons-nous d'être Français comme on l'était dans ces temps-là. » Il protesta, en 1771, coutre les parlements Maupeou, secourut ses tenanciers dans la disette de 1775, et fit exécuter d'importants travaux, ponts, routes, etc. en Bourgogne, dont il était le gouverneur. Protecteur des savants et des artistes, il avait pris Chamfort pour secrétaire, et créé à Chantilly un cabinet d'histoire naturelle sous la direction de Valmont de Bomare. Ce fut lui qui remit en 1784, le prix décerné par l'académie de Dijon pour l'éloge de Vauban, au capitaine du génie Carnot. Président du deuxième bureau de l'Assemblée des notables en 1787, il parla en faveur des économies à réaliser et des réformes à tenter; mais le mouvement de la Révolution avant vite dépassé ses prévisions, il sortit de France après la prise de la Bastille, gagna la Belgique, puis se rendit à Turin Après l'échec des projets de contre-révolution dans le midi, il se fixa à Worms, où le rejoignirent bientôt de nombreux officiers démissionnaires. L'Assemblée constituante ayant, par décret du 16 mars 1791, confisqué six cent mille livres de rente que l'état payait à sa famille en échange du Clermontois, et l'ayant sommé de rentrer en France, il refusa, vendit ses bijoux et son argenterie, et, avec le concours pécuniaire de l'impératrice de Russie, équipa un corps de 5.000 hommes, qui resta en observation sur le Rhin pendant la campagne de 1792, et passa plus tard à la solde de l'Autriche. En 1793, après avoir proclamé Louis XVII, Condé coopéra aux opérations de l'armée de Wurmser, et montra une grande bravoure personnelle à Haguenau et à Berstheim. Réduit à l'inaction en 1794, parce que son armée manquait d'approvisionnements et de munitions, bien que passée à la solde de l'Angleterre, Condé, noua, en 1795, des intrigues avec Pichegru; mais Wurmser, dont le concours était indispensable au succès du plan arrêté, refusa de s'y prêter, et le secret fut vendu au Directoire par un agent infidèle, Montgaillard. Entraîné bientôt dans la retraite de l'armée autrichienne devant le général Moreau, Condé se fit battre à Ober-Kamlach (13 août 1796), sauva l'armée autrichienne à Biberach (2 octobre), et, après le traité de Campo-Formio, n'eut plus qu'à faire appel à la générosité du czar Paul 1er. Il établit son quartier-général dans la Pologne russe, fit avec l'armée du czar la campagne de 1799, après laquelle son corps rentra à la solde du cabinet de Londres. Destiné d'abord à l'Italie, il fut envoyé en Bavière, et, après les négociations qui suivirent la bataille de Hohenlinden, fut définitivement licencié. Le prince de Condé se retira (juin 1801) en Angleterre, où il vécut, dans l'ancienne abbaye de Malmesbury, des secours que lui allouait le gouvernement britannique. Là, il épousa la princesse de Monaco, née de Brignole, qui l'avait suivi dans sa vie errante, et qu'il perdit en 1813. L'assassinat de son petit-fils, le duc d'Enghien, vint attrister ses premières années d'exil. La Restauration le ramena en France (3 mai 1814); à la nouvelle du débarquement de Napoléon au golfe Juan, bien qu'âgé de quatre-vingts ans, il refusait de s'éloigner sans avoir livré bataille. A la seconde Restau ration, pair de droit comme prince du sang, il fut réintégré dans ses anciennes charges de grand-maître de la maison du roi et de colonel-général de l'infanterie française, et reçut le titre de protecteur de l'Association paternelle des chevaliers de Saint-Louis. Il mourut trois ans après, dans sa résidence du Palais-Bourbon, et fut enterré à Saint-Denis dans le caveau des rois de France.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Louis-V-Henri-Joseph de Bourbon CONDÉ

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr