État civil :
Né le 9 octobre 1757
Décédé le 6 novembre 1836
Pairs de France

Pair de France

    Frère du roi Louis XVIII (roi de France 8 juillet 1815 - 16 septembre 1824).
    Roi de France et de Navarre du 16 septembre 1824 au 29 juillet 1830.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

CHARLES X (CHARLES-PHILIPPE DE BOURBON, COMTE D'ARTOIS), pair de France et roi, né à Versailles (Seine-et-Oise), le 9 octobre 1757, mort à Goritz (Autriche), le 6 novembre 1836, était le 4e fils du dauphin, fils de Louis XV et de Marie-Joseph de Saxe. Confié au duc de la Vauguyon, puis à M. du Coëtlosquet, évêque de Limoges, le comte d'Artois, trop loin du trône pour penser y monter jamais, ne reçut qu'une éducation frivole, et peu d'instruction. Il épousa, le 16 novembre 1773, Marie-Thérèse de Savoie, soeur de sa belle-soeur, la comtesse de Provence, et continua sa vie de plaisirs et d'intrigues galantes, dont son duel avec le duc de Bourbon, à la suite d'un scandale au bal de l'Opéra, ne fut qu'un bruyant épisode (mars 1778). Au moment de la guerre avec l'Angleterre, le comte d'Artois coopéra au blocus de Gibraltar (août 1782). A l'Assemblée des notables de 1787, il fut président d'un bureau, et se montra hostile à toutes les réformes réclamées; son bureau vota à l'unanimité contre la proposition de doubler la représentation du tiers-état; le bureau que présidait le comte de Provence (depuis Louis XVIII) fut le seul qui vota en faveur de cette mesure. Le comte d'Artois devint dès ce moment le champion en vue de l'intégrité des prérogatives royales. Il accepta seulement pour la noblesse l'égalité des charges publiques, mais, après la prise de la Bastille, son attitude menaçant sa sécurité, Louis XVI l'engagea à partir, ce qu'il fit dans la nuit du 16 au 17 juillet 1789, eu compagnie de ses deux fils, les ducs d'Angoulême et de Berry, des trois Condé et de leurs amis. Il gagna Bruxelles, et se rendit de là à Turin, à la cour de son beau-père, fut rejoint par un certain nombre d'émigrés, essaya de soulever le midi, puis tenta, à Mantoue (20 mai 1791), d'obtenir des secours de l'empereur d'Autriche. Après le retour de Varennes et la captivité du roi, il fut mandé à Namur près du comte de Provence, qui prenait déjà le titre de régent, ne s'entendit pas avec lui, et se rendit aux conférences de Pilnitz (août 1791) avec son conseiller ordinaire, le comte de Calonne. Désavoués officiellement par Louis XVI, rappelés en France par deux décrets de l'Assemblée nationale, qui mettait leurs biens sous séquestre, les princes ne firent que hâter les préparatifs de la campagne de 1792. Elle fut désastreuse pour la coalition, et le comte d'Artois n'y prit pas directement part : il devait y commander un corps d'émigrés, qui sur l'ordre formel de Louis XVI, fut licencié avant l'entrée en campagne. Il apprit à Hamm (Westphalie) l'exécution du roi; quelques jours après (février 1793), il partait pour la Russie où l'impératrice Catherine préparait une ligue redoutable contre la France révolutionnaire. Elle reçut magnifiquement le prince français, et lui offrit une épée garnie de diamants que le comte d'Artois rapporta à Hamm, et ne tira pas du fourreau. Appelé, en 1795, par le ministère anglais, à la tête d'une nouvelle expédition en Vendée, il annonça son arrivée à Charette et à Stofflet, et aborda en effet à l'île d'Yeu (29 septembre); mais cédant bientôt à d'autres conseils, il perdit un temps précieux, puis se rembarqua pour l'Angleterre. C'est à cette occasion que Charette écrivit à Louis XVIII la lettre célèbre : « Sire, la lâcheté de votre frère a tout perdu! » Le comte d'Artois alla habiter en Ecosse le château d'Holy-Rood, puis revint à Londres à la rupture de la paix d'Amiens ; il y reçut (février 1800), les jeunes princes d'Orléans, qui revenaient des Etats-Unis et parvint à les réconcilier avec Louis XVIII ; ce fut là qu'il perdit la comtesse de Polastron, « sa dernière faute et son dernier amour »; la comtesse d'Artois mourut à Klagenfurth, en 1806. Les victoires de Napoléon semblaient défendre pour toujours tout espoir de restauration, lorsque le triomphe de la coalition, en 1814, réveilla des espérances. Le comte d'Artois se rendit à Nancy, à la suite des coalisés, et apprit par M. de Vitrolles les chances que l'ambition obstinée de Napoléon rendait à sa maison; bientôt, le retour de l'ancienne dynastie devint le voeu général ; le comte d'Artois partit pour Paris, et y fit une entrée acclamée le 12 avril 1814; on lui prêta alors le mot heureux trouvé depuis par Beugnot : « Rien n'est changé en France, il n'y a qu'un Français de plus. » En octobre suivant, il parcourut les départements de l'est et du midi, où sa bonne grâce et un réel esprit d'à-propos lui concilièrent vite les coeurs. En apprenant le débarquement de l'île d'Elbe, Louis XVIII l'envoya à Lyon, qu'il quitta dès que fut connue l'occupation de Grenoble ; il suivit le roi à Gand, puis, pendant la seconde Restauration, devint le représentant de la monarchie telle que le comprenait la « Chambre introuvable de 1815 », en opposition avec le régime constitutionnel adopté par Louis XVIII; aussi dut-il se démettre du commandement général des gardes nationales de France; mais l'assassinat du duc de Berry, et l'avènement du ministère Villèle (14 décembre 1821), lui rendirent bientôt l'influence momentanément perdue. Il avait soixante six ans quand il succéda à son frère, le 16 septembre 1824. L'espoir qui accompagne toujours un règne nouveau, des mesures de clémence, quelques mots heureux, la concession au duc d'Orléans du titre d'Altesse royale, et la restitution de ses biens, semblèrent ouvrir une ère nouvelle de conciliation. Mais l'influence de « la Congrégation » reparut vite dans la présentation des lois sur le sacrilège et sur le milliard d'indemnité. Le sacre du roi à Reims (29 mai 1825) excita les railleries de la presse libérale, et la présentation d'un projet de loi l'établissant le droit d'aînesse les cérémonies du jubilé, le projet de « loi d'amour » contre la presse, contribuèrent encore à agiter les esprits. La garde nationale, à une revue passée par le roi, le 29 avril 1827, ayant crié : « Vive la Charte à bas les ministres ! » fut licenciée, la censure fut rétablie, la Chambre dissoute et une nombreuse fournée de pairs fut appelée à neutraliser l'opposition de la Chambre haute. Les élections nouvelles forcèrent le ministère de M. de Villèle à se retirer; il fut remplacé le 4 janvier 1828, par le ministère Martignac, qui, dans l'esprit du roi, ne devait être qu'une concession passagère à l'esprit libéral. Les complaisances du nouveau cabinet ne désarmèrent point l'opposition; mis en échec à la Chambre sur une simple question de priorité, M. de Martignac se retira, et, sur l'avis de M. Royer-Collard « que, dans l'état de division des esprits, le roi pouvait composer son conseil sans crainte d'avoir à se dire qu'il eût pu mieux choisir », Charles X se laissa aller à son secret désir de résistance, et forma le ministère Polignac (8 août). Ce ministère fut très mal accueilli par l'opinion ; mais le roi avait pris son parti et, à l'ouverture de la session législative (2 mars 1830), il déclara, qu'il était résolu « à surmonter les obstacles que de coupables manoeuvres pourraient susciter à son gouvernement ». L'adresse des 221 répondit à cette parole imprudente, en refusant au ministère le concours de la Chambre, qui fut immédiatement prorogée, puis dissoute (21 avril). Le succès de l'expédition d'Alger (juin et juillet 1830) ne parvint pas à calmer les esprits, et la nouvelle Chambre, élue les 23 juin et 3 juillet, ramena les 221. Charles X refusa la démission des ministres, et des ordonnances rétablissant la censure et modifiant le régime électoral furent décidées en principe. Sur l'assurance qu'elles n'excédaient point les limites de la Charte, Charles X les signa le 25 juillet, à Saint-Cloud, en disant : « Plus j'y pense, plus je suis convaincu qu'il est impossible de faire autrement. » La révolution éclata dans Paris et y fit des progrès rapides ; lorsque, le 29, le roi accorda aux instances de M. de Sémonville, la révocation des Ordonnances, il était trop tard. Le 31 juillet, la famille royale dut songer à sa sûreté, gagna Trianon, puis Rambouillet; là, le roi nomma le due d'Orléans lieutenant-général du royaume (2 juillet), et se décida à abdiquer en faveur de son petit-fils, le due de Bordeaux. Ce ne fut qu'à la nouvelle que dix mille parisiens marchaient sur Rambouillet, que le vieux roi consentit à s'éloigner ; il prit le chemin de Cherbourg, s'embarqua le 16 août, sur un navire américain, et, escorté par deux bâtiments de guerre français, mouilla, le 17, devant Porstmouth, et débarqua à Cowes trois jours après. Il revint habiter le château d'Holy-Rood ou il avait déjà vécu des années d'exil; puis la rigueur du climat le conduisit à Prague, où l'empereur d'Autriche mit à sa disposition une partie du château du Hradschin. En 1836, il décida de se fixer à Goritz, en Styrie, et s'y installa le 8 octobre; atteint par le choléra le 1er novembre, Charles X succomba le 9, et fut enterré, le 11, dans l'église du couvent des Franciscains.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles-Philippe de Bourbon CHARLES X

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