CASABIANCA Raphaël, comte de Casabianca

Pair de France

CASABIANCA (RAPHAEL, COMTE DE), frère du précédent, membre du Sénat conservateur, pair en 1814, pair des Cent-jours et pair de France, né à Vescovato (Corse), le 27 novembre 1738, mort à Bastia (Corse), le 28 novembre 1825, d'une ancienne famille noble de l'Ile, prit d'abord du service comme capitaine dans les troupes de Louis XV chargées de soumettre la Corse, séjourna deux ans en France (1770-1772), et revint suivre sa carrière dans son pays, où il devint capitaine et major de grenadiers au régiment provincial corse, lieutenant-colonel (1779), puis colonel, et fut un des quatre députés chargés d'aller remercier l'Assemblée constituante d'avoir reconnu la réunion de la Corse à la France. Colonel du régiment de Berry, il passa à l'armée du Nord, commanda l'aile droite au siège de Mons, et, malgré une conduite héroïque, forcé de battre en retraite, exécuta contre les uhlans qui le harcelaient un retour offensif resté légendaire. Promu au grade de maréchal de camp, il fut envoyé à l'armée des Alpes, commanda l'avant-garde de l'armée de Montesquieu, et suffit, par sa bravoure, à balayer les Piémontais jusqu'au petit Saint-Bernard. Envoyé à Ajaccio, afin de réunir les détachements désignés pour l'expédition de Sardaigne, il débarqua à Cagliari, et allait investir la place, lorsque l'insubordination d'un corps de Marseillais obligea les Français à se rembarquer. Quand les Anglais eurent répondu à l'appel de Paoli, Casabianca, commandant, avec 600 hommes de garnison, à Calvi, ville presque dépourvue de fortifications, sans munitions et sans vivres, soutint trente-neuf jours de siège, un bombardement qui brûla la plus grande partie de la ville, et ne capitula que lorsqu'il ne lui resta que quatre-vingts hommes exténués; il avait été, pendant ce siège, nommé général de division. 11 rejoignit l'armée d'Italie, fut appelé au commandement des Alpes-Maritimes, envoyé en Corse pour y rétablir la domination française, nomme commandant du Liamone et, plus tard, de Gênes. Le Directoire l'envoya ensuite réprimer des mouvements séditieux à Rennes. Nommé membre du Sénat conservateur le 4 nivôse an VIII, membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII, grand officier du même ordre le 25 prairial suivant, il fut créé comte de l'Empire le 26 avril 1808. A la première Restauration, le roi le nomma pair de France le 4 juin 1814, et lui donna la croix de Saint-Louis (21 décembre suivant). Au retour de l'île d'Elbe, l'empereur le fit entrer à son tour à la Chambre des pairs, le 2 juin 1815; il on fut exclu à la seconde Restauration, puis réintégré par ordonnance royale du 21 novembre 1819. Admis à la retraite comme général de division, le 1^er septembre 1817.