CAFFARELLI Marie-François-Auguste, comte Caffarelli

Pair de France

CAFFARELLI (MARIE-FRANÇOIS-AUGUSTE, COMTE DE), frère du précédent, pair de France, né au Falga (Haute-Garonne), le 7 octobre 1766, mort à Leschelles (Aisne), le 23 janvier 1849, fut destiné dès sa jeunesse à la carrière des armes. Il servit d'abord comme sous-lieutenant dans les troupes sardes, qu'il quitta, en 1791, au moment où la guerre était imminente entre le Piémont et la France, revint en France, et s'engagea, comme simple dragon, dans l'armée du Roussillon, contre les Espagnols. Après plusieurs actions d'éclat, il gagna successivement les grades de lieutenant, de capitaine, et, en l'an II, d'adjudant général. Après le 18 brumaire, le premier consul le choisit comme colonel de la garde des consuls, puis en fit un de ses aides de camp. Devenu général de brigade après Marengo, il accompagna Bonaparte en Belgique (an XI), fut promu membre et commandeur de la Légion d'honneur en l'an XII, et fut ensuite envoyé à Rome pour déterminer le pape à venir en France sacrer le nouvel empereur. Au retour, en 1805, il fut nommé gouverneur du château des Tuileries, général de division et président du collège électoral du Calvados, dont un de ses frères était préfet. Il commanda une division à Austerlitz, obtint (8 février 1805) la croix de grand officier, puis le grand cordon de la Légion d'honneur; il fut appelé, la même année, au ministère de la Guerre du royaume d'Italie, qu'il conserva jusqu'en 1810, époque à laquelle il passa à l'armée d'Espagne. Le 15 janvier 1809, Caffarelli avait reçu de Napoléon le titre de comte de l'Empire avec une dotation de 25,000 francs sur les domaines d'Altkloster, situés en Hanovre. Gouverneur de la Biscaye en 1811, il contribua, le 22 octobre 1812, avec le général Souham, commandant l'armée du Portugal, à faire lever le siège de Burgos, et remporta plu sieurs victoires sur les troupes espagnoles et britanniques. Ramené eu France par les événements de 1814, Caffarelli accompagna jusqu'à Vienne Marie-Louise et le roi de Rome; puis rentré en France en janvier 1815, il accepta de Louis XVIII la croix de Saint-Louis et le commandement de la 13^e division militaire. Pendant les Cent-jours, il commanda la 1^re division militaire (Paris); puis il se rendit à l'armée de la Loire, fut licencié comme ses compagnons d'armes, mis en disponibilité, et bientôt à la retraite. Après la l'évolution de Juillet, Caffarelli fut nommé pair de France (19 novembre 1831); il devint secrétaire de la Chambre haute en 1832, à la place du duc de Trévise, qui se rendait à Saint-Pétersbourg comme ambassadeur, et fut chargé (1840) du rapport sur le projet de loi relatif à la translation des dépouilles mortelles de Napoléon: « La demande de fonds qui vous est présentée, dit-il à ce sujet, ne saurait être considérée comme une question d'argent. Nous n'hésitons pas à vous proposer l'adoption pure et simple du chiffre demandé, et nous ne doutons pas qu'en cas d'insuffisance la Chambre des pairs ne fût prête à voter des crédits supplémentaires qui pourraient encore vous être soumis. En vous proposant, à l'unanimité, de vous associer au projet du gouvernement, nous avons pensé qu'il était superflu de rappeler ici tout ce que fit l'empereur Napoléon pour le bonheur et la gloire du peuple français. Le souvenir en est vivant encore dans cette enceinte où siègent tant de témoins de sa gloire et de compagnons de ses travaux.» Il rentra dans la vie privée à la révolution de 1848.