État civil :
Né le 6 décembre 1766
Décédé le 1er mars 1841
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

BELLUNE (CLAUDE-VICTOR PERRIN, DUC DE), pair de France, né à Lamarche (Vosges), le 6 décembre 1766, mort à Paris, le 1er mars 1841, entra comme tambour à 15 ans (16 décembre 1781) dans le 4e régiment d'artillerie en garnison à Auxonne, et quitta l'armée en 1789, pour se marier et prendre une maison de commerce à Valence. Alexandre Dumas a prétendu depuis, dans La jeunesse de Napoléon, que le duc de Bellune fut à ce moment épicier et ménétrier. Le duc le menaça d'un procès en diffamation, mais Dumas maintint ce qu'il avait écrit et le procès n'eut jamais lieu. A l'appel des volontaires de 1792, Victor reprit du service dans le 3e bataillon de la Drôme, alla aux frontières et devint rapidement adjudant-major. Etant passé à l'armée d'Italie, il fut mis à l'ordre du jour après le combat de Coarara, se distingua au siège de Toulon (1793) en s'emparant des hauteurs de Pharon et de la redoute anglaise dite le Petit-Gibraltar, où il fut blessé, et fut nommé adjudant-général. Il passa à l'armée des Pyrénées-Orientales à la fin de 1793 avec le grade de général de brigade, et eut une grande part aux sièges de Collioure et de Roses. La paix conclue le 22 juillet 1795 avec l'Espagne le ramena à l'année d'Italie sous les ordres de Schérer; il fut placé à l'avant-garde, se signala à Borghetto, puis, lorsque Bonaparte remplaça Schérer, se battit bravement à Loano, à Dego et à Mondovi, fut cité de nouveau à l'ordre du jour, et fut un des auxiliaires les plus braves et les plus précieux du général en chef à Lonado, à Castiglione, à Roveredo, à la Favorite, etc. Il suivit le maréchal Lannes dans sa marche sur Rome, battit les troupes papales sur le Série, prit Faienza, surprit An-cône et déjoua, un complot tramé par la République de Venise. Après le traité de Campo-Formio, il fut appelé au commandement du département de la Vendée, où sa modération ramena un moment le calme, et où le Directoire le maintint malgré le désir exprimé par Bonaparte de l'emmener avec lui en Egypte, et bien qu'il eût demandé de son côté a être compris dans l'armée préparée contre l'Angleterre. Appelé en Italie en 1798, à la tête d'une division, il accomplit en un an des prodiges de valeur dans la campagne malheureuse du général Moreau; mais Bonaparte étant revenu à la tête de l'armée d'Italie, Victor commanda l'avant-garde aux trois journées de Marengo, et reçut un sabre d'honneur en souvenir de son héroïque conduite à cette mémorable bataille. Envoyé, le 25 juillet 1800, comme lieutenant du général en chef à l'armée gallo-batave, il fut nommé (février 1805) ambassadeur en Danemark, rentra dans le service militaire actif au moment de la campagne de Prusse (1806), fut blessé à Iéna, peu après fait prisonnier par une troupe de partisans, échangé, puis à la tête du 1er corps, détermina le succès de la bataille de Friedland, qui lui valut le bâton de maréchal de France. Après Tilsitt, il fut, pendant quinze mois, gouverneur de Berlin, crée duc de Bellune le 10 septembre 1808, et envoyé en Espagne la même année à la tête du 1er corps d'armée, Il battit les Espagnols à Spinosa, Sommo-Sierra, Madrid, Uclès et Medelin, fut moins heureux à Talavera, investit Cadix, mais quitta le blocus de cette place pour rejoindre la grande armée en Russie (1812), où il eut le commandement du 9e corps. En 1813, il était à la tête du 2e corps qui décida la victoire de Dresde et prit part à tous les combats de la campagne d'Allemagne. De retour en France, il organisa la défense de l'Alsace et disputa à l'armée russe le passage des Vosges, battit l'ennemi à Saint-Dizier (27 janvier 1814), et le délogea de Brienne à la baïonnette. A Craonne (7 mars), où il commandait l'ayant garde, il fut gravement blessé à la tête, et dut résigner le commandement. Le duc de Bellune offrit ses services aux Bourbons dès leur rentrée en France, reçut d'eux le gouvernement de la 2e division militaire, la croix de Saint-Louis (2 juin 1814) et la pairie. Il suivit le roi à Gand, et fut nommé l'un des quatre majors-généraux de la garde royale (septembre 1815); il accepta en outre la présidence de la commission chargée d'examiner la conduite des officiers pendant les Cent-jours, et déploya dans cette fonction une rigueur qui lui fut vivement reprochée; dans le procès du maréchal Ney, il vota la mort. Appelé, le 10 janvier 1816, au gouvernement de la 16e division militaire, et, en 1821, au gouvernement supérieur des 6e, 7e, 8e et 19e divisions, il fut nommé, le 14 décembre de la même année, ministre de la guerre, et resta jusqu'au 10 octobre 1823 à ce poste où il fit preuve de médiocres talents administratifs ; if fut un instant major-général de l'armée d'Espagne (1823), mais revint en France et remit son portefeuille à la suite des bruits soulevés par les marchés Ouvrard. Il commanda le camp de Reims en 1825, et, encore major-général de la garde en 1830, se montra tellement hostile à la monarchie de Juillet, qu'on l'accusa de menées légitimistes, et qu'il n'échappa à l'arrestation qui le menaçait que parce qu'il fut prévenu à temps par le maréchal Soult, son ancien compagnon d'armes, alors ministre. Il était grand officier de la Légion d'honneur du 25 prairial an XII, et grand cordon du 15 ventôse an XIII. Il termina ses jours dans la retraite.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Claude-Victor Perrin BELLUNE

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr