Le résumé
La crise sanitaire a donné une nouvelle dimension à la politique d'hébergement d'urgence. 200 000 personnes sont aujourd'hui prises en charge, dont 74 000 dans des hôtels, pour un budget supérieur à 2,4 milliards d'euros en 2020.
Philippe Dallier, rapporteur spécial des crédits relatifs au logement et à l'urbanisme, a examiné comment cette politique est conduite et financée, près de cinq ans après avoir conduit un précédent travail sur le même sujet.
Les associations ont intensifié leur action pendant la crise sanitaire, sous l'impulsion des pouvoirs publics qui ont décidé une mise à l'abri des personnes les plus précaires. Toutefois la budgétisation ne suit toujours pas et les ouvertures de crédits importantes en cours d'année n'ont pas suffi à régler toutes les dépenses. La même situation risquant de se produire en 2021, il est nécessaire qu'un collectif budgétaire apporte les financements nécessaires, en refondant ensuite la budgétisation sur une estimation précise des besoins.
Si de nombreuses places nouvelles ont pu être mobilisées en 2020, la question de leur pérennisation se pose désormais, notamment pour les places en hôtel qui ne permettent pas un accompagnement suffisant. Par ailleurs, la politique d'hébergement souffre d'une connaissance insuffisante de ses publics ainsi que de difficultés techniques au niveau de l'accueil et de l'orientation.
Enfin cette politique ne peut plus se concevoir de manière isolée et elle doit comprendre une dimension sanitaire. En revanche, les limites entre cette politique et celle de l'asile, qui concerne des publics différents, devraient être mieux tracées.