Le résumé
L'aide publique au développement (APD) accordée par la France aux pays d'Amérique latine suscite parfois des interrogations. En effet, ces territoires ne correspondent pas à une zone d'influence traditionnelle de la France, malgré une présence sur le continent américain. Cette zone ne représente pas non plus un enjeu direct de sécurité et les échanges commerciaux avec la France y sont relativement limités. Enfin, ces pays ont pour la plupart déjà atteint un niveau de développement important, qui les classe dans la dernière catégorie des pays pouvant bénéficier d'APD. Certains sont même de « grands émergents ». Pourtant, l'Amérique latine représente plus de 20 pourcents de l'aide publique au développement de la France, au sens de l'OCDE.
De même, l'année France-Colombie a permis de mettre en lumière l'évolution fulgurante de ce pays. Il y a dix ans encore, son image était celle d'un pays submergé par la violence et les cartels de la drogue ; elle est aujourd'hui la troisième économie d'Amérique latine et un des pays de la zone dont les finances publiques sont les mieux gérées. Elle est aussi, sans que cela soit connu, l'un des premiers bénéficiaires de l'aide française et la troisième contrepartie de l'Agence française de développement, avec un encours de près de deux milliards d'euros.
Ainsi, afin d'étudier l'aide de la France en Amérique latine et d'en évaluer le coût, tout en examinant spécifiquement les actions entreprises en Colombie, vos rapporteurs spéciaux se sont rendus à Bogotá et Medellín du 27 au 31 mars dernier. Le présent rapport retrace leurs conclusions.