Le résumé
Le partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Russie est aujourd'hui suspendu. La crise actuelle, initiée par la Russie avec l'annexion de la Crimée et la crise du Donbass, cristallise aussi des malentendus anciens. La relation de l'Union à la Russie repose depuis 2016 sur cinq principes directeurs ambitieux dont la mise en oeuvre est un défi difficile.
L'impact des sanctions décidées par l'Union en mars 2014 est délicat à évaluer. Il faut faire la part des effets respectifs de la baisse du prix du pétrole et des sanctions européennes sur l'économie russe. Avec les contre-sanctions russes, la fermeture du marché à certains produits européens a pu être compensée par les échanges avec d'autres partenaires de l'Union, mais des secteurs agricoles et agro alimentaires sont touchés et la réalité de l'impact local sur certains producteurs européens ne peut être négligée.
Le blocage de la situation dans le Donbass est dangereux car elle prépare un nouveau conflit gelé en Europe. Pour la nécessaire application des accords de Minsk, le présent rapport préconise de privilégier la progressivité à la logique du « tout ou rien » : en contrepartie d'avancées de la Russie vers une mise en oeuvre progressive des accords, une stratégie de levée graduelle de certaines sanctions pourrait être débattue.
Cette logique d'apaisement suppose que la Russie adresse des signaux positifs permettant d'envisager enfin un règlement politique de la crise du Donbass. Il s'agit de résoudre une situation de guerre dont le bilan de quelque 10 000 morts doit mobiliser toutes les initiatives possibles.
À terme, il importera de reconstruire la confiance entre ces deux puissances voisines et interdépendantes que sont l'Union européenne et la Russie.