Le résumé
En application des dispositions de l'article 57 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF), MM. Michel Charasse et Adrien Gouteyron, respectivement rapporteurs spéciaux des crédits de l'aide au développement et de ceux des affaires étrangères pour la commission des finances du Sénat, ont effectué au Niger, du 23 au 26 août 2005, une mission de contrôle du soutien français au dispositif nigérien de gestion de la crise alimentaire.
La situation au Niger se caractérise par une malnutrition infantile, endémique, amplifiée par une grave crise alimentaire.
La réponse à la crise alimentaire a eu deux phases. La première phase, qui s'est déroulée de novembre 2004 à juin 2005, a été marquée par une pénurie d'aide. Le dispositif nigérien de gestion de la crise alimentaire, soutenu financièrement, depuis le début, seulement par la France et l'Union européenne, s'est trouvé en juin 2005 dans l'incapacité de se procurer, auprès du marché de la sous-région, les quantités de céréales nécessaires pour faire face à la pénurie. A cette période, la gestion de la crise est entrée, du fait de l'activisme de certaines ONG, dans une seconde phase, celle de l'emballement des acteurs internationaux.
Le cavalier seul de certaines organisations internationales et ONG, préférant mener des opérations « offshore », pour mieux se faire valoir sur le terrain, a fragilisé le dispositif nigérien de gestion de la crise alimentaire. Les deux rapporteurs spéciaux appellent, au contraire, à conforter ce dispositif, irremplaçable, en contribuant à reconstituer son stock de réserve.
La France, dont les contributions directes hors Europe pour la seule gestion de la crise alimentaire de 2005, ont dépassé les 10 millions d'euros, a été encore une fois au rendez-vous. Elle a été le plus gros bailleur de fonds bilatéral dans la gestion de cette crise.