PROJET DE LOI adopté le 23 mars 2000 |
|
N°
108
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000 |
|
||
PROJET DE LOI MODIFIÉ PAR LE SÉNAT organisant une consultation de la population de Mayotte |
||
Le Sénat a modifié, en première lecture, le projet de loi, dont la teneur suit : |
||
Voir les numéros : Sénat : 237 et 270 (1999-2000). |
Article 1er
Une consultation sera organisée avant le 31 juillet 2000
afin que la population de Mayotte donne son avis sur l'accord sur l'avenir de
Mayotte signé à Paris le 27 janvier 2000 et publié au
Journal officiel
de la République française le 8
février 2000.
Un projet de loi prenant en compte les
résultats de cette consultation sera déposé au Parlement
avant le 31 décembre 2000.
Article 2
Sont admis à participer à la consultation les électeurs inscrits sur les listes électorales de Mayotte.
Article 3
Les électeurs auront à répondre par " oui "
ou par " non " à la question suivante : " Approuvez-vous l'accord sur
l'avenir de Mayotte, signé à Paris le 27 janvier 2000 ? ".
Le
corps électoral se prononcera à la majorité des suffrages
exprimés.
Article 4
Les dispositions suivantes du code électoral (partie
législative) sont applicables à la consultation :
- livre
Ier, titre Ier : chapitres Ier, II, V, VI et VII, à l'exception des
articles L. 15-1, L. 52-1 (deuxième alinéa), L. 58, L. 66, L.
85-1, du I de l'article L. 113-1 (1° à 5°) et des II et III de
l'article L. l13-1 ;
- livre III, titre II, chapitre Ier : article L.
334-4.
Pour l'application de ces dispositions, il y a lieu de lire : "
parti ou groupement habilité à participer à la campagne "
au lieu de : " candidat " et de : " liste de candidats ".
Les bulletins
portant la réponse " oui " et ceux portant la réponse " non "
sont imprimés sur des papiers de couleurs différentes.
Article 5
Il est institué une commission de contrôle de la consultation, présidée par un conseiller d'Etat désigné par le vice-président du Conseil d'Etat. Cette commission comprend en outre deux membres du Conseil d'Etat ou des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel désignés par le vice-président du Conseil d'Etat et deux magistrats de l'ordre judiciaire désignés par le Premier président de la Cour de cassation.
Article 6
La commission de contrôle a pour mission de veiller
à la régularité et à la sincérité de
la consultation.
A cet effet, elle est chargée :
1° De
dresser la liste des partis et groupements politiques habilités à
participer à la campagne en raison de leur représentation parmi
les parlementaires et les conseillers généraux élus
à Mayotte ;
2° De contrôler la régularité
du scrutin ;
3° De trancher les questions que peut poser, en dehors de
toute réclamation, le décompte des bulletins et de
procéder aux rectifications nécessaires ;
4° De
procéder au recensement général des votes et à la
proclamation des résultats.
Pour l'exercice de cette mission, le
président et les membres de la commission de contrôle
procèdent à tous les contrôles et vérifications
utiles. Ils ont accès à tout moment aux bureaux de vote et
peuvent exiger l'inscription de toutes observations au procès-verbal
soit avant, soit après la proclamation des résultats du scrutin.
Les autorités qualifiées pour établir les procurations de
vote, les maires et les présidents des bureaux de vote sont tenus de
leur fournir tous les renseignements qu'ils demandent et de leur communiquer
tous les documents qu'ils estiment nécessaires à l'exercice de
leur mission.
Article 7
Une durée totale de deux heures d'émission
radiodiffusée et deux heures d'émission
télévisée est mise à la disposition des partis et
groupements mentionnés au 1° de l'article 6 par la
société nationale chargée du service public de la
communication audiovisuelle à Mayotte. Cette durée est
répartie entre eux par la commission de contrôle en fonction de
leur représentativité. Toutefois, chacun de ces partis ou
groupements dispose d'une durée minimale de dix minutes
d'émission radiodiffusée et dix minutes d'émission
télévisée.
Les dispositions de l'article 16 de la loi
n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de
communication sont applicables à la consultation.
La loi n°
77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la
diffusion de certains sondages d'opinion est applicable à la
consultation.
Article 8
Le résultat de la consultation peut être contesté devant le Conseil d'Etat statuant au contentieux par tout électeur admis à participer au scrutin et par le représentant du Gouvernement à Mayotte. La contestation doit être formée dans les dix jours suivant la proclamation des résultats.
Article 9
Les dépenses de la consultation seront imputées au budget de l'Etat.
Article 10
Un décret en Conseil d'Etat détermine les
modalités d'application de la présente loi.
Délibéré en séance publique, à
Paris, le 23 mars 2000.
Le Président,
Signé :
Christian PONCELET.