LA REPRESENTATION DES CITOYENS EXPATRIES
SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES (janvier 2001)
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Table des matières
- NOTE DE SYNTHÈSE
- ALLEMAGNE
- BELGIQUE
- ESPAGNE
- ITALIE
- PAYS-BAS
- PORTUGAL
- ROYAUME-UNI
- SUISSE
- ÉTATS-UNIS
NOTE DE SYNTHÈSE
L'article 24 de la Constitution française
énonce
que : "
Les Français établis hors de France sont
représentés au Sénat
". En application de cette
disposition constitutionnelle, la loi organique 83-499 du 17 juin 1983
relative à la représentation au Sénat des Français
établis hors de France prévoit que douze sénateurs
représentent les Français établis hors de France
.
La représentation des Français établis hors de France est
également assurée par le
Conseil supérieur des
Français de l'étranger
(CSFE), créé en 1948. La
loi 82-471 du 7 juin 1982 relative au CSFE a été
amendée à plusieurs reprises. Le texte actuellement en vigueur
prévoit que le CSFE, qui est présidé par le ministre des
Affaires étrangères, est composé de
cent
cinquante membres élus pour six ans au suffrage
universel
direct par les Français établis hors de France
et inscrits
sur les listes électorales des différents consulats, et qu'il est
renouvelable par moitié tous les trois ans. Le mode d'élection
prévu par la loi de 1982, la représentation proportionnelle
intégrale, a été modifié : désormais,
la représentation proportionnelle n'est plus utilisée que dans
les circonscriptions qui élisent au moins trois
délégués, et, dans les autres circonscriptions,
l'élection a lieu au scrutin majoritaire à un tour. La liste des
circonscriptions électorales et le nombre de sièges qui sont
affectés à chacune figurent en annexe à la loi. Cette
dernière précise que siègent également au
CSFE :
- les sénateurs représentant les Français établis
hors de France et élus par les cent cinquante
délégués du CSFE ;
- vingt personnalités désignées par le ministre des
Affaires étrangères pour six ans et renouvelables par
moitié tous les six ans ;
- un représentant des Français établis en Andorre,
désigné par le ministre des Affaires étrangères.
Le CSFE donne au gouvernement des avis sur les questions intéressant les
Français établis hors de France, notamment sur les projets de loi
ou de règlement les concernant. Il donne également des avis sur
le développement de la présence française à
l'étranger. Il peut être saisi par le gouvernement ou intervenir
de son propre chef.
Dans la perspective d'une éventuelle réforme du Conseil
supérieur des Français de l'étranger, il a paru utile
d'analyser comment la représentation institutionnelle des citoyens
expatriés était assurée dans les principaux pays
européens, l'
Allemagne
, la
Belgique
, l'
Espagne
,
l'
Italie
, les
Pays-Bas
, le
Portugal
, le
Royaume-Uni
et la
Suisse
, ainsi qu'aux
États-Unis
.
Pour chacun de ces pays on a donc recherché :
- si les citoyens expatriés disposaient d'une représentation
spécifique au sein du Parlement ;
- s'il existait un organisme équivalent au CSFE, comment il était
constitué et quelles étaient ses principales compétences.
De cet examen, il ressort que :
- le Portugal et l'Italie sont les deux seuls pays où les citoyens
expatriés disposent, comme la France, d'une représentation
parlementaire spécifique ;
- en Espagne, en Italie, au Portugal et en Suisse, il existe un organisme
équivalent au CSFE.
1) Le Portugal et l'Italie sont les deux seuls pays où les citoyens
expatriés sont représentés au Parlement en tant que tels
a) Les citoyens expatriés disposent d'une représentation
parlementaire spécifique au Portugal et en Italie
L'Assemblée de la République portugaise compte deux cent
trente membres, parmi lesquels quatre représentent les Portugais
établis à l'étranger
: deux députés
sont élus dans chacune des deux circonscriptions qui assurent la
représentation des Portugais installés respectivement en Europe
et hors d'Europe.
Lors des prochaines élections législatives et
sénatoriales, les Italiens expatriés
éliront douze
députés et six sénateurs
. En effet, la Constitution
italienne a été modifiée à cet effet à deux
reprises au cours de l'année 2000 : d'abord pour créer une
circonscription " Étranger ", aussi bien à la Chambre
des députés qu'au Sénat, ensuite pour fixer le nombre des
parlementaires représentant les citoyens italiens expatriés.
b) Dans les autres pays, les citoyens expatriés disposent du droit de
vote aux élections législatives, au même titre que les
citoyens résidents
Ils l'exercent par procuration ou par correspondance. Les Belges établis
à l'étranger sont les derniers à avoir obtenu le droit de
vote aux élections législatives : c'est une loi du
18 décembre 1998 qui le leur a octroyé.
2) L'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Suisse sont les seuls pays qui
disposent d'un organisme équivalent au CSFE
Il s'agit du
Conseil général de l'émigration en
Espagne
, du
Conseil
général des Italiens de
l'étranger
, du
Conseil des communautés portugaises
et
de l'
Organisation des Suisses de l'étranger
. Les trois premiers
organismes ont été, à l'image du CSFE, créés
par la loi, tandis que l'Organisation des Suisses de l'étranger est une
fondation de droit privé regroupant plusieurs centaines d'associations
suisses implantées dans le monde entier et qui est reconnue par la
Confédération helvétique.
Si ces quatre organismes ont peu ou prou les mêmes compétences que
le CSFE, en revanche les modalités de désignation de leurs
membres diffèrent beaucoup.
a) Des compétences similaires
Ces organismes assurent en effet la représentation collective des
citoyens expatriés, notamment en donnant leur avis sur les mesures
concernant les expatriés. Ils agissent de leur propre initiative ou
à la demande des administrations nationales. Ils permettent
également de tenir les expatriés au courant des mesures les
concernant adoptées par les autorités de leur pays d'origine.
b) Des modalités de désignation très diverses
Le Conseil des communautés portugaises n'est composé que de
délégués élus, alors que les organismes espagnol,
italien et suisse comportent également des membres
désignés.
Les membres du
Conseil des communautés portugaises
, au
nombre de cent, sont les seuls à être élus, comme les
membres du CSFE, au
suffrage universel direct
par les citoyens
expatriés recensés par les postes consulaires. La circonscription
électorale est constituée, en fonction de l'importance de la
communauté portugaise locale, par un pays ou par un groupe de pays.
Chaque circonscription est représentée par plusieurs
délégués et l'élection a lieu tous les quatre ans
au
scrutin de liste, à la représentation proportionnelle
.
Les listes de candidats qui ne sont pas présentées par des
associations d'expatriés agréées par l'administration
portugaise doivent être parrainées par au moins cent citoyens
expatriés.
Outre les membres élus, participent aux réunions du Conseil des
communautés portugaises, mais sans avoir le droit de vote, le
secrétaire d'État pour les communautés portugaises,
chargé de l'exécution de la politique nationale en faveur de la
diaspora, les députés représentant les Portugais
établis à l'étranger et un député de chaque
groupe politique.
Le Conseil général de l'émigration espagnol compte
cinquante-huit membres, dont quarante-trois sont élus au suffrage
universel indirect par les citoyens expatriés
inscrits sur les
listes consulaires.
En effet, les Espagnols expatriés élisent tous les quatre ans au
suffrage universel direct, dans chaque circonscription consulaire, un
conseil de résidents espagnols
, dont l'effectif dépend du
nombre d'Espagnols vivant dans la région.
Les conseils de résidents élisent ensuite, tous les quatre ans
également, quarante-trois des délégués du Conseil
général de l'émigration. Dans chaque pays, les membres des
conseils de résidents élisent, en fonction de l'importance de la
population espagnole, un, deux ou trois délégués au
conseil, l'élection ayant lieu au scrutin majoritaire.
Les quinze autres membres du Conseil général de
l'émigration sont désignés de la façon
suivante :
- huit par les syndicats représentatifs au niveau national (six pour les
salariés et deux pour le patronat) ;
- trois par le ministre du Travail sur proposition des communautés
autonomes, qu'ils représentent ;
- quatre par les principaux ministres concernés (justice,
économie, intérieur et éducation).
Le Conseil général des Italiens de l'étranger comporte
quatre-vingt-quatorze membres, qui siègent pendant cinq ans :
soixante-cinq sont élus
et vingt-neuf sont nommés par le
gouvernement.
Les membres élus sont désignés, dans chaque pays, par un
collège formé de représentants des associations italiennes
et des membres des
comités des Italiens de l'étranger
,
lesquels sont élus tous les cinq ans au suffrage universel direct par
les citoyens italiens recensés au consulat. Les comités des
Italiens à l'étranger peuvent également comporter des
membres cooptés. Ces membres cooptés, qui ne peuvent pas avoir la
nationalité italienne, mais qui doivent être d'origine italienne,
sont proposés par les associations et élus par les membres
élus.
Les vingt-neuf membres du Conseil des Italiens de l'étranger
nommés par le gouvernement sont choisis, pour dix d'entre eux, par le
milieu associatif, les autres étant désignés par les
syndicats, par les partis politiques et par la presse.
Le
Conseil des Suisses de l'étranger
, organe suprême de
l'Organisation des Suisses de l'étranger, comporte actuellement cent
soixante-cinq membres : cent trente délégués
désignés par les communautés expatriées, par
l'intermédiaire du milieu associatif, et trente-cinq " membres de
l'intérieur " cooptés par le Conseil des Suisses de
l'étranger parmi des personnalités de tous les milieux
résidant en Suisse, mais ayant une bonne connaissance de
l'étranger et donc susceptibles de défendre efficacement la cause
des expatriés.
*
* *
Si l'on
excepte l'exemple espagnol, les textes qui régissent les organismes
assurant la représentation des citoyens expatriés laissent une
place plus ou moins importante au milieu associatif.
En Suisse, les associations choisissent la plupart des
délégués. Au Portugal, elles peuvent présenter des
listes de candidats. En Italie, elles constituent une partie du collège
électoral du Conseil général des Italiens de
l'étranger et désignent le tiers des
délégués non élus.
ALLEMAGNE
Les
citoyens allemands expatriés ne disposent pas d'une
représentation spécifique au Parlement
. Cependant, depuis
1985, ils bénéficient du droit de vote aux élections
législatives, qu'ils exercent par correspondance. Au préalable,
ils doivent se faire inscrire sur les listes électorales de la commune
où ils votaient avant leur départ. Pour les citoyens allemands
vivant dans un pays qui n'est pas membre du Conseil de l'Europe, cette
inscription n'est toutefois possible que s'ils ont quitté le territoire
allemand depuis moins de vingt-cinq ans (depuis moins de dix ans avant la
réforme de 1998).
|
BELGIQUE
La
Constitution ne prévoit pas la représentation parlementaire des
Belges qui résident à l'étranger.
|
ESPAGNE
La
représentation au Parlement des Espagnols qui résident à
l'étranger n'est pas prévue par la Constitution.
|
1) La représentation au Parlement des citoyens expatriés
Actuellement, elle n'est pas prévue par la Constitution.
Toutefois, la commission des droits civils du Conseil général de
l'émigration a demandé que soit étudiée la
possibilité d'une représentation parlementaire des Espagnols
résidant à l'étranger : à la Chambre des
députés, au Sénat, ainsi que dans les Parlements des
communautés autonomes.
En application de l'article 68 de la Constitution, selon lequel
" la loi reconnaîtra et l'Etat facilitera l'exercice du droit de
suffrage aux Espagnols qui se trouvent hors du territoire de l'Espagne ",
les Espagnols qui résident à l'étranger votent aux
élections législatives.
2) Les conseils de résidents espagnols
Les conseils de résidents espagnols sont constitués dans les circonscriptions consulaires comptant au moins sept cents personnes inscrites sur les listes électorales du consulat.
a) Les missions des conseils de résidents
Les
conseils de résidents espagnols sont des
organes consultatifs
,
dont les domaines d'activité sont définis à
l'article 2 du décret qui les institue : droit civil,
droit du travail, scolarisation des enfants, participation à la vie
politique espagnole, action sociale et culturelle.
Les missions qui leur sont confiées sont précisées
à l'article 3 du même décret :
- faire connaître au poste consulaire l'opinion de la communauté
espagnole expatriée ;
- proposer des mesures susceptibles d'améliorer le fonctionnement du
consulat dans sa circonscription ;
- informer et conseiller le responsable du poste consulaire sur tous les sujets
pouvant l'intéresser ;
- diffuser, auprès de la communauté expatriée, les mesures
d'intérêt général adoptées par les
autorités espagnoles ;
- coopérer, à la demande du poste consulaire ou d'autres
institutions, qu'elles soient espagnoles ou locales, à certaines
manifestations afin de leur donner une coloration espagnole ;
- collaborer avec les autorités espagnoles à l'occasion de la
révision des listes électorales ou de l'envoi des documents
électoraux.
b) La composition des conseils de résidents
Le
ministère des Affaires étrangères fixe l'effectif de
chaque conseil de résidents, en tenant compte des indications
démographiques communiquées par les consulats. Cet effectif, qui
varie en fonction de la population expatriée, est de :
- sept pour les circonscriptions consulaires comptant moins de
50 000 Espagnols ;
- onze pour celles comptant entre 50 000 et 100 000 Espagnols ;
- vingt et un pour celles en comptant plus de 100 000.
Les membres des conseils de résidents sont
élus pour quatre
ans, au suffrage universel direct, par les citoyens espagnols inscrits sur les
listes électorales
. Ils sont rééligibles.
Pour chaque scrutin, le ministère des Affaires étrangères
donne au consulat général de chaque pays les instructions
relatives à l'organisation des élections
(2(
*
))
.
Les responsables des postes consulaires peuvent participer personnellement aux
délibérations des conseils de résidents espagnols ou
habiliter à cet effet un employé du consulat, mais ils n'ont pas
de droit de vote.
Les membres du Conseil général de l'émigration qui
résident dans la circonscription consulaire participent également
aux délibérations des conseils de résidents espagnols. Ils
ont le droit de vote.
3) Le Conseil général de l'émigration
La
création de ce conseil avait été prévue par
l'article 8 du décret royal 530/1985 du 8 avril 1985
organisant la structure de base du ministère chargé du travail,
mais a été réalisée seulement en 1987.
Le Conseil général de l'émigration est un organe
consultatif dépendant de la Direction générale des
migrations du ministère du Travail et des Affaires sociales
.
a) Les missions du Conseil général de l'émigration
L'article 8 du décret 1339/1987 définit les
missions du Conseil général de l'émigration :
- réaliser des études sur les questions concernant les
expatriés ;
- formuler des propositions relatives à la politique
migratoire ;
- être informé de l'activité des organes
administratifs compétents en matière d'émigration ;
- émettre des avis sur les avant-projets de loi ainsi que sur les
projets de décrets royaux et d'ordonnances touchant le droit civil, le
droit du travail, la protection sociale, l'éducation et la culture.
Les propositions, recommandations, informations ou décisions que le
Conseil adresse au gouvernement sont transmises par le ministère du
Travail et des Affaires sociales.
b) La composition du Conseil général de l'émigration
Le
Conseil général de l'émigration comprend
cinquante-huit
membres, dont quarante-trois élus
par les conseils de
résidents espagnols. Quel que soit leur mode de désignation, la
durée du mandat des conseillers est de
quatre ans
.
Les conseillers élus, au nombre de quarante-trois, sont choisis par
les conseils des résidents espagnols
des trente et un pays où
existe de tels conseils. Les pays comptant moins de 25 000 Espagnols
inscrits sur les listes électorales élisent un conseiller, ceux
comptant entre 25 000 et 100 000 inscrits en élisent
deux, et ceux en comptant plus de 100 000 (Argentine et France) en
élisent trois. Un nombre égal de conseillers suppléants
est élu dans chaque pays.
Pour l'élection des conseillers titulaires et des suppléants, les
listes présentées doivent comprendre :
- au moins deux candidats pour les pays élisant un conseiller ;
- au moins quatre candidats pour ceux en élisant deux ;
- au moins six candidats pour ceux en élisant trois.
Lors du vote, les bulletins doivent comporter deux noms lorsqu'il y a un
conseiller à élire, trois noms lorsqu'il y en a deux et quatre
noms lorsqu'il y en a trois. Les candidats recueillant le plus grand nombre de
voix seront élus comme titulaires, les suivants étant
suppléants.
Les membres non élus du Conseil général de
l'émigration
sont choisis de la façon suivante :
- deux sont désignés par les organisations patronales
représentatives au plan national
;
- six sont désignés par les syndicats représentatifs
au plan national
;
- trois représentent les communautés autonomes
et
sont désignés par le ministre du Travail et des Affaires
sociales, en accord avec le ministre des Affaires étrangères, sur
proposition desdites communautés autonomes ;
- quatre
sont désignés par les ministres de la Justice, de
l'Économie et des Finances, de l'Intérieur, ainsi que de
l'Éducation et de la Culture.
Le
président
du Conseil général de
l'émigration est nommé par le ministre du Travail et des Affaires
sociales après consultation des membres qui composent le Conseil. Au
moins vingt-huit d'entre eux doivent approuver cette nomination. Les
deux
vice-présidents
sont des hauts fonctionnaires, l'un
du ministère des Affaires étrangères et l'autre du
ministère des Affaires sociales. Ils peuvent déléguer
leurs pouvoirs aux personnes de leur choix. Le
secrétaire
du
Conseil est le directeur général de l'émigration.
*
* *
Les élections aux conseils de résidents espagnols et celles au Conseil général de l'émigration doivent si possible avoir lieu la même année, pendant le dernier trimestre de l'année précédant celle où arrivent à échéance les mandats des conseillers.
ITALIE
La loi
constitutionnelle n° 1 du 17 janvier 2000 a modifié
l'article 48 de la Constitution en créant une
circonscription
" Étranger "
à la
Chambre des
Députés et au Sénat.
La loi constitutionnelle qui a
été adoptée le 18 octobre 2000 a fixé le
nombre de parlementaires représentant les Italiens qui résident
à l'étranger :
douze députés et
six sénateurs
|
1) La représentation au Parlement des citoyens expatriés
La
création d'une circonscription " Étranger " au
Parlement a modifié la répartition des sièges à la
Chambre des députés et au Sénat, puisque le nombre total
de députés et de sénateurs est resté
inchangé.
Sur les six cent trente sièges de députés, douze ont
été attribués à la circonscription
" Étranger ". Au Sénat, six des trois cent quinze lui
ont été accordés.
2) Les comités des Italiens de l'étranger
Les comités des Italiens de l'étranger sont constitués dans les circonscriptions consulaires où résident au moins 3 000 Italiens.
a) Les missions des comités
Au
service des expatriés, ces comités ont pour mission de
promouvoir, en collaboration avec l'autorité consulaire ainsi qu'avec
les organismes et les associations d'Italiens de la circonscription, la vie
sociale et culturelle, l'assistance sociale et scolaire, la formation
professionnelle, le sport et les loisirs.
L'autorité consulaire organise, de sa propre initiative ou à la
demande du comité, des réunions avec ce dernier pour l'examen des
projets revêtant une importance particulière pour la
communauté expatriée.
Les comités coopèrent avec l'autorité consulaire pour
défendre les droits et les intérêts des citoyens
émigrés (travail, sécurité, hygiène,
logement, scolarisation des enfants), pour favoriser l'intégration dans
le pays d'accueil et pour maintenir les liens avec l'Italie.
b) La composition des comités
Les
comités sont composés de :
- douze membres dans les circonscriptions consulaires comptant de
3 000 à 100 000 citoyens italiens ;
- vingt-quatre membres dans celles qui en ont plus de 100 000.
Pour être électeurs, les résidents italiens doivent
être majeurs, inscrits sur les listes électorales et
résider dans la circonscription depuis au moins six mois. Pour
être éligibles, ils doivent, de plus, avoir vingt-cinq ans
révolus et être inscrits sur l'une des listes de candidats de leur
circonscription.
Ces listes doivent être parrainées par au moins
100 électeurs dans les circonscriptions comptant jusqu'à
50 000 résidents italiens, et par 200 électeurs
dans les autres. Les électeurs parrainant des listes ne sont pas
éligibles.
Les membres des comités sont élus au
suffrage universel
direct
pour
cinq ans.
Ils sont rééligibles.
L'élection a lieu à la
représentation
proportionnelle
, avec répartition des restes à la plus forte
moyenne.
Ces comités peuvent également comporter des
membres
cooptés
,
citoyens
étrangers d'origine
italienne
, dans la proportion d'un tiers des membres élus pour les
comités des pays européens, et de deux tiers pour les
comités des pays situés hors d'Europe. Les associations de la
communauté italienne présentent les candidats à la
cooptation (au moins le double des candidats à coopter), et les membres
élus du comité désignent, à bulletins secrets, les
membres cooptés.
Dans les pays où il n'est pas possible de procéder à
l'élection de comités des Italiens de l'étranger, ou
lorsque le nombre des résidents italiens est inférieur à
3 000, le responsable consulaire peut instituer ces comités et en
nommer les membres.
3) Le Conseil général des Italiens de l'étranger
a) Les missions du CGIE
La loi
le définit comme l'organe de représentation de la
communauté italienne à l'étranger, qui doit faciliter ses
conditions de vie, renforcer ses liens avec l'Italie, garantir le respect des
droits des citoyens italiens à l'étranger, oeuvrer pour le
maintien de l'identité culturelle et linguistique, et pour
l'intégration dans le pays d'accueil.
Les missions du CGIE sont précisées à l'article 2 de
la loi :
- examiner les problèmes de la communauté expatriée,
en particulier ceux qui concernent les conditions de vie et de travail, la
formation scolaire et professionnelle, la réinsertion dans la vie
active, le rapatriement ;
- formuler des avis, à la demande du gouvernement ou des
présidents des deux chambres du Parlement, et, de sa propre initiative,
soumettre des propositions et des recommandations concernant la
communauté italienne à l'étranger ;
- promouvoir des études sur des sujets intéressant la
communauté italienne ;
- accompagner et promouvoir le processus d'intégration de la
communauté italienne dans les structures du pays d'accueil, et de
valorisation de l'identité nationale de la communauté italienne
à l'étranger ;
- établir un rapport annuel présenté par le
gouvernement au Parlement, évaluant les réalisations de
l'année écoulée et prévoyant les orientations pour
les trois prochaines années ;
- contribuer à l'élaboration de la législation
économique et sociale relative à l'émigration.
Par ailleurs, l'article 3 prévoit que le CGIE émet
obligatoirement des avis sur les propositions du gouvernement concernant :
- le budget de l'Etat en faveur de la communauté italienne à
l'étranger ;
- les programmes pluriannuels relatifs au financement de la politique
scolaire, de la formation professionnelle et de la sécurité
sociale ;
- les critères d'attribution des subventions aux associations
nationales, aux organismes de formation scolaire et professionnelle et aux
organes d'information qui soutiennent la communauté italienne
expatriée ;
- l'information et les programmes radiotélévisés
destinés à la communauté italienne à
l'étranger ;
- la réforme des services consulaires, scolaires et sociaux.
Les administrations nationales et les collectivités territoriales
doivent fournir au CGIE les informations qu'il demande sur les sujets relevant
de sa compétence.
b) La composition du CGIE
Il
comprend
quatre-vingt-quatorze membres :
soixante-cinq sont
élus
et
vingt-neuf sont nommés par le gouvernement
.
Quel que soit le mode de désignation, la durée du mandat des
conseillers est de cinq ans. Le CGIE est
présidé par le
ministre des Affaires étrangères
.
S'agissant des
conseillers élus
, chaque pays constitue une
circonscription électorale, qui est représentée par un
nombre de délégués proportionnel à celui des
électeurs inscrits. Dans chaque pays, les membres du CGIE sont
élus par un
collège formé des membres des
comités et de représentants des associations
de la
communauté italienne. Ces représentants sont
désignés directement par les associations ou par les ambassades,
après une large consultation locale et nationale. Leur nombre ne doit
pas excéder 30 % des membres des comités pour les pays
européens, et 45 % pour les pays situés hors d'Europe.
L'élection a lieu au scrutin majoritaire. En effet, d'après le
décret relatif à l'organisation du CGIE, chaque membre de ce
collège inscrit sur son bulletin de vote un nombre de noms
inférieur à celui des conseillers à élire (sauf
s'il n'y en a qu'un).
Dans les pays représentés par au moins deux conseillers, le
collège peut élire des représentants n'ayant pas la
nationalité italienne, mais qui sont fils ou descendants de citoyens
italiens, dans une proportion qui ne peut excéder la moitié des
membres à élire.
Les vingt-neuf conseillers nommés par le gouvernement
sont
désignés de la façon suivante :
- dix par les associations nationales actives dans le domaine de
l'émigration ;
- sept par les partis représentés au Parlement ;
- neuf par les confédérations syndicales
représentatives sur le plan national ;
- un par la Fédération nationale de la presse ;
- un par la Fédération unitaire de la presse italienne
à l'étranger ;
- un par l'organisation la plus représentative des travailleurs
frontaliers.
PAYS-BAS
Les
Néerlandais qui ne résident pas aux Pays-Bas ne disposent pas
d'une représentation particulière au Parlement
, mais ils
peuvent participer aux élections législatives. A moins d'avoir
exprimé le souhait de voter dans le bureau de vote de leur choix, ils
sont inscrits sur les listes électorales de La Haye. Cette
inscription n'est cependant pas automatique. Elle doit être
sollicitée dans les six mois précédant les
élections.
|
PORTUGAL
L'article 150 de la Constitution énonce :
"
L'Assemblée de la République est l'assemblée
représentative de tous les citoyens portugais
". Cette
disposition justifie que
deux des vingt-deux circonscriptions
électorales
qui constituent le cadre des
élections
législatives
soient réservées aux
Portugais qui
résident à l'étranger
.
|
1) La représentation au Parlement des citoyens expatriés
Le
territoire de la République est divisé en vingt circonscriptions
électorales. En outre, deux circonscriptions permettent d'assurer la
représentation parlementaire des Portugais installés
respectivement en Europe et hors d'Europe. Chacune de ces deux circonscriptions
étant représentée par deux députés,
les
Portugais établis à l'étranger désignent donc
quatre députés
(sur un effectif total de 230).
En 1980, une proposition de loi tendant à faire passer de deux à
trois ( pays lusophones, Europe, reste du monde) le nombre des circonscriptions
assurant la représentation parlementaire des citoyens expatriés a
été déposée, mais sans être discutée.
L'idée a été reprise récemment. Elle a reçu
le soutien de la diaspora, et une pétition pour l'augmentation de la
représentation parlementaire des Portugais résidant à
l'étranger circule actuellement.
2) Le Conseil des communautés portugaises
a) Les missions du CCP
A
l'article premier, la loi de 1996 définit le CCP à la fois
comme l'organe que le gouvernement consulte pour la politique de
l'émigration et les mesures concernant les citoyens expatriés, et
comme celui qui représente les différents organismes (en
particulier les associations) qui assurent, dans quelque domaine que ce soit
(social, culturel, économique...) l'expression collective des Portugais
expatriés. La loi exige que ces organismes, qu'ils relèvent de la
loi portugaise ou de la loi locale, soient, en fonction de leur aire
d'activité, reconnus par le consulat portugais concerné ou par
l'ambassade.
A l'article 2, la loi de 1996 définit les missions du Conseil des
communautés portugaises. Les principales sont les suivantes :
- contribuer à la définition d'une politique globale de
promotion et de renforcement des liens qui existent entre les
différentes communautés portugaises implantées à
l'étranger, notamment en encourageant la vie associative, ainsi
qu'à l'établissement de politiques particulières à
chacune des communautés ;
- fournir les avis que le gouvernement lui demande sur les questions
relatives à l'émigration et aux communautés portugaises
implantées à l'étranger ;
- contribuer à la définition et à
l'amélioration des droits qu'ont les Portugais expatriés à
la fois dans leur pays d'accueil et au Portugal, notamment en proposant des
mesures qui leur paraissent nécessaires ;
- coopérer avec les différents services publics
compétents pour toutes les questions relatives à
l'émigration et à la diaspora, notamment en les questionnant et
en leur faisant des recommandations.
b) La composition du CCP
Le
Conseil des communautés portugaises comprend
cent membres
élus pour quatre ans au suffrage universel direct
par les
citoyens portugais recensés par les postes consulaires. Un texte
réglementaire définit les circonscriptions électorales,
chacune étant représentée par un nombre de membres
proportionnel au nombre des électeurs inscrits.
Il s'agit d'un scrutin de liste et l'élection se déroule à
la
représentation proportionnelle
, avec
répartition des
restes
selon la méthode de Hondt
(3(
*
))
,
c'est-à-dire
à la plus forte moyenne.
La loi de 1996 cherche à créer des liens entre le CCP et le monde
associatif.
C'est pourquoi les associations d'expatriés qui sont
agréées par l'administration portugaise peuvent présenter
des listes de candidats. Des listes de candidats
" indépendants " peuvent également être
présentées. Chacune d'elles doit avoir le soutien d'au moins cent
citoyens expatriés. Lors des élections de 1997, les dirigeants
des associations d'expatriés représentaient plus de 80% des
candidats.
Outre les membres élus, participent aux réunions du CCP, mais
sans avoir le droit de vote :
- le ministre responsable des questions relatives à
l'émigration ;
- les députés représentant les Portugais
résidant à l'étranger, ainsi qu'un député de
chaque groupe politique.
Par ailleurs, différentes personnes (les ministres du gouvernement de la
République, les membres des exécutifs des deux archipels des
Açores et de Madère, les députés de
l'Assemblée de la République, des experts...) peuvent être
invitées à participer aux réunions du CCP.
Le Conseil des communautés portugaises se réunit en principe tous
les quatre ans.
Il se subdivise en
cinq sections régionales
(Afrique, Asie et
Orient, Amérique du Nord, Amérique centrale et Amérique du
Sud, Europe), lesquelles peuvent tenir des réunions
séparées.
Le CCP élit en son sein un
conseil permanent de quinze membres
.
La composition géographique du conseil permanent doit refléter
celle du CCP. Le Conseil permanent, qui se réunit au moins une fois par
an au siège de l'Assemblée de la République, constitue
l'organe exécutif du CCP.
*
* *
Parmi les trois secrétariats d'État qui dépendent du ministère des Affaires étrangères, le secrétariat d'État pour les communautés portugaises assure l'exécution de la politique que le gouvernement mène en faveur de la diaspora.
ROYAUME-UNI
Les
citoyens britanniques expatriés
ne disposent pas d'une
représentation
spécifique au Parlement
. Depuis 1985,
ils bénéficient du droit de vote aux élections
législatives, qu'ils exercent par procuration. Au préalable, ils
doivent se faire inscrire sur les listes électorales de la
circonscription où ils votaient avant leur départ à
l'étranger. Le
Representation of the People Act
de 1985 ne
permettait cette inscription que s'il ne s'était pas
écoulé plus de cinq ans depuis la dernière inscription en
qualité de résident. Ce délai a été
porté à vingt ans par le
Representation of the People Act
de 1989. Le
Representation of the People Act
de 2000 avait
conservé ce délai, mais le
Political Parties, Elections and
Referendums Act
de 2000, qui l'amende, l'a réduit à quinze
ans.
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SUISSE
L'article 40 de la Constitution fédérale
est
consacré aux citoyens expatriés
. Il énonce :
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1) La représentation au Parlement des citoyens expatriés
Les
citoyens suisses expatriés ne disposent pas d'une représentation
parlementaire spécifique
, mais ils peuvent participer aux
élections législatives.
Ils choisissent comme commune de vote leur commune d'origine ou l'une de celles
où ils ont résidé avant de quitter leur pays, les cantons
ayant la possibilité de limiter le nombre de communes où les
Suisses de l'étranger exercent leurs droits.
2) L'Organisation des Suisses de l'étranger
L'OSE a été créée en 1916 et a pris la forme d'une fondation en 1989. Elle regroupe plus de 750 sociétés et institutions suisses dans le monde entier. Elle constitue l'organisation représentative des expatriés. Elles est placée sous la surveillance de la Confédération.
a) Les missions de l'OSE
Reconnue
par les autorités suisses comme le porte-parole des expatriés,
l'OSE fournit également à ces derniers de nombreuses
prestations : informations, aides, consultations, notamment juridiques.
A l'article 2, les statuts de l'OSE précisent que la fondation a
pour but :
"
1. (...) de renforcer les liens des Suisses de l'étranger
entre eux et avec leur patrie et de faire valoir leurs intérêts.
" 2. Pour atteindre ce but, elle encourage la formation et les
activités de groupes à l'étranger.
" 3. Elle traite les problèmes importants de la politique
relative aux Suisses de l'étranger et représente les Suisses de
l'étranger devant l'opinion publique, les autorités et
auprès des institutions suisses. "
b) La composition de l'OSE
L'OSE
dispose de plusieurs organes :
- le Conseil des Suisses de l'étranger (CSE) ;
- le Comité ;
- le Secrétariat des Suisses de l'étranger.
Le Conseil des Suisses de l'étranger
C'est l'organe suprême de l'OSE. Il est souvent qualifié de
" Parlement de la cinquième Suisse " (par
référence aux quatre communautés linguistiques). Il
siège en général deux fois pas an.
Il se compose de
délégués choisis par les communautés suisses
expatriées ainsi que de " membres de l'intérieur "
.
D'après le règlement de l'OSE, les premiers représentent
au moins les trois cinquièmes des membres et les seconds au moins
le quart. Tous sont élus pour quatre ans et sont
rééligibles. C'est le CSE lui-même qui fixe le nombre de
ses membres.
Les délégués désignés par les
communautés expatriées, actuellement au nombre de cent trente,
sont élus pour quatre ans par les "
associations
reconnues
" c'est-à-dire par les fédérations,
créées dans le cadre d'un ou plusieurs pays, des
"
groupes à l'étranger
", ces derniers
étant définis comme les "
organisations à
l'étranger animées par des citoyens suisses et dont
l'activité est
compatible avec les buts de l'OSE
".
De telles fédérations existent en France, en Allemagne, en
Italie, au Royaume-Uni, en Autriche, en Belgique, aux Pays-Bas, dans les pays
scandinaves et la péninsule ibérique, ainsi qu'en Australie et en
Nouvelle-Zélande. Dans les autres pays, les groupes s'entendent entre
eux pour attribuer les mandats des délégués.
Le CSE fixe le nombre des délégués d'une association en
fonction de l'importance de la communauté suisse vivant dans la
région considérée, tout en veillant à ce que chaque
région du monde soit représentée.
Les " membres de l'intérieur " (35 actuellement) sont
proposés par le Comité et élus par le CSE. Il s'agit de
personnalités de tous les milieux (politique, économique, social,
culturel...) résidant en Suisse, mais ayant généralement
vécu à l'étranger, et susceptibles de défendre
efficacement la cause des citoyens expatriés.
Le Comité
Il se compose du président du CSE et de huit membres que le CSE
élit pour quatre ans en son sein. Tous sont rééligibles.
Le Comité doit comprendre une majorité de Suisses de
l'étranger.
De manière générale, le Comité exerce toutes les
compétences qui ne sont pas expressément attribuées
à un autre organe. En pratique, ses tâches principales consistent
à préparer les travaux du CSE et à le représenter.
Le Secrétariat des Suisses de l'étranger
Avec ses dix-sept collaborateurs, il constitue l'administration de l'OSE.
Il assiste les Suisses expatriés dans leurs démarches.
En outre, il est l'organe exécutif du CSE et du Comité.
ÉTATS-UNIS
Les
citoyens américains expatriés ne disposent pas d'une
représentation spécifique au Parlement.
Cependant, depuis
1975, ils bénéficient du droit de vote aux élections
législatives. Le droit de vote est exercé par correspondance. Une
loi fédérale, le
Uniformed and Overseas Citizens Absentee
Voting Act
de 1986, prévoit que les États et territoires
américains doivent autoriser les citoyens américains
résidant à l'étranger à s'inscrire sur les listes
électorales de leur dernier domicile et à voter. Les
modalités d'inscription et le déroulement du vote par
correspondance sont du ressort des États.
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2,29 €
(1)
Pour les élections du 13 juin 1999, seuls vingt-six Belges, sur
185 000 immatriculés auprès d'un poste diplomatique ou
consulaire belge dans l'Union européenne, s'étaient inscrits
comme électeurs (chiffres du ministère des Affaires
étrangères). Le conseil des ministres a approuvé, le 10
novembre 2000, un avant-projet de loi réformant le système actuel.
(2) Lors des dernières élections des conseils de résidents
espagnols en France, c'est le scrutin de liste qui a été
adopté. Généralement, les fédérations des
associations d'Espagnols émigrés en France présentent des
listes, bien que la réglementation permette l'élaboration de
listes de candidats indépendants.
(3) C'est également le système utilisé pour
l'élection des députés à l'Assemblée de la
République.