LE RÉGIME D'ADMINISTRATION DES PORTS MARITIMES
SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES (janvier 1998)
Table des matières
NOTE DE SYNTHESE
En France, les
six plus grands ports sont gérés et administrés par un établissement public
doté de
la personnalité morale et de l'autonomie financière, tandis que les ports
secondaires
sont administrés par l'Etat ou par le département.
L'examen du régime d'administration des ports maritimes chez nos voisins,
l'
Allemagne
,
la
Belgique
, l'
Espagne
, l'
Italie
, les
Pays-Bas
et
le
Royaume-Uni
,
fait apparaître
une grande différence entre les pays du Nord et ceux du
Sud
.
En effet, à l'intérieur de chacun des pays du Nord, le régime d'administration
des
ports maritimes n'est pas uniforme. En revanche, dans les pays du Sud, il est
déterminé
par la loi.
1) Le régime d'administration des ports allemands, belges, néerlandais et anglais n'est pas uniforme et n'est pas établi par la loi.
Il faut établir
une distinction entre le
Royaume-Uni
, où le gouvernement conservateur a
encouragé
la
privatisation des ports
, et les
trois autres pays où les communes
jouent un
rôle essentiel dans l'administration des ports maritimes
.
En effet,
aux Pays-Bas, presque tous les ports sont gérés par les communes,
soit
directement par l'administration municipale, soit par un organisme municipal
dépourvu de
la personnalité juridique
dans le cas d'Amsterdam et de Rotterdam, les deux
plus
importants.
En Belgique, les ports d'Anvers, de Gand et d'Ostende sont gérés par les
communes,
directement ou en régie
. En revanche, Zeebrugge est géré par une société de
droit
privée où la région flamande et la commune de Bruges détiennent respectivement
65 % et 31 % des parts.
En Allemagne, la plupart des ports des anciens Länder sont administrés par
les
Länder et/ou par les communes
. Ainsi, c'est l'administration locale,
commune au Land
et à la ville puisque les deux y sont confondus, qui gère les ports de Hambourg
et de
Brême. Les communes seules gèrent les ports, nettement moins importants, de
Lübeck et
Kiel. Quant au deuxième port du pays, Wilhemshaven, il est administré à la fois
par la
commune et par le Land. En revanche,
dans les ports de l'ex-RDA, la gestion
est
assurée par une société de droit privé où la commune est associée au Land.
2) Le régime d'administration des principaux ports espagnols et italiens est déterminé par une loi.
Les principaux
ports espagnols et italiens sont donc soumis à un régime uniforme.
a) Les " ports de l'Etat " espagnols
La loi du 25 novembre 1992
a créé un régime juridique unique qui
s'applique
aux ports principaux, qui relèvent de la compétence de l'Etat. Les
" ports de
l'Etat " sont gérés par des autorités portuaires qui sont des
établissements
publics dotés de la personnalité morale et de ressources propres. Les autorités
portuaires sont placées sous le contrôle d'un établissement public national qui
nomme
les membres de leur conseil d'administration.
Cependant, la loi de 1992 étant vivement critiquée par les communautés
autonomes, le
gouvernement a préparé
un projet de loi tendant à renforcer l'autonomie des
autorités portuaires et à transférer le pouvoir de nomination des membres de
leur
conseil d'administration aux communautés autonomes
. Ce projet de loi,
déposé au
début de l'année 1997, a été discuté en première lecture par chacune des deux
assemblées, mais son examen parlementaire n'est pas achevé.
b) Les autorités portuaires italiennes
La loi du 28 janvier 1994
a également créé un régime juridique
unique en
confiant l'administration des principaux ports à des autorités portuaires,
personnes
morales de droit public dotées de l'autonomie financière et placées sous
l'autorité du
ministre des Transports.
ALLEMAGNE
Dans les
anciens Länder, la plupart
des ports appartiennent aux communes et/ou aux Länder
. Il n'existe pas
d'organisme
public autonome accomplissant les tâches habituellement dévolues aux
autorités
portuaires : c'est la collectivité concernée qui gère le port,
directement par
l'intermédiaire de sa propre administration ou grâce à une structure
ad hoc
de droit public ou privé.
|
1) Dans les anciens Länder
Certains ports
appartiennent au
Land
. C'est le cas de Emden et Cuxhaven (Land de
Basse-Saxe).
C'est aussi le cas de Hambourg et des deux ports de Brême (Bremerhaven, fondé
en 1827 à
l'embouchure de la Weser et Brême-ville situé au fond de l'estuaire de la
Weser), qui
constituent respectivement les premier et troisième ensembles portuaires
allemands. A
Hambourg et à Brême, le Land coïncide avec la commune.
D'autres, Lübeck, Kiel, par exemple, appartiennent à la
commune
.
Le port de Wilhemshaven appartient à la fois au Land de Basse-Saxe et à la
commune.
Le port de Nordenham appartient à une société de droit privé.
2) Dans l'ex-RDA
La part que détient le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale dans la société qui administre le port varie d'un port à l'autre. Elle atteint 25,1 % à Rostock, de loin le principal port, 25,1 % à Wismar et 10 % à Sassnitz-Mukran. Le solde est détenu par les communes concernées.
BELGIQUE
Le régime
d'administration des ports
belges
, produit de l'histoire,
n'est pas uniforme
.
|
1) Les ports municipaux
a) La gestion
directe
C'est le cas du port d'
Ostende
qui est géré par l'administration
municipale,
comme n'importe quel autre service, sans avoir de statut particulier.
b) La régie municipale
Les deux ports d'Anvers et de Gand sont gérés par des régies municipales, mais
sous
deux formes différentes.
Le port d'Anvers, qui appartient à la ville, est géré depuis le
1
er
janvier
1988 par une
régie portuaire, l'Autorité portuaire d'Anvers
.
Grâce la loi du 28 mars 1995 sur les
régies communales autonomes
,
l'Autorité portuaire d'Anvers a pu accéder à la
personnalité juridique
sans
perdre son caractère communal.
En effet, si le comité de direction, composé de cinq membres du personnel,
assume la
gestion quotidienne, les décisions sont prises par le
conseil
d'administration dont
tous les membres sont nommés par le conseil municipal, et dont au moins la
moitié des
membres sont des conseillers municipaux.
Chaque parti politique représenté
au
conseil municipal d'Anvers doit l'être au conseil d'administration de l'Autorité
portuaire.
Comme toute régie communale autonome, l'Autorité portuaire d'Anvers peut par
exemple
prendre des participations dans des sociétés dont l'objet correspond au sien.
En revanche, la régie municipale qui gère depuis le 1
er
janvier
1979 le
port de Gand, l'Autorité portuaire de Gand, est dépourvue de la personnalité
morale.
Elle est seulement autonome sur le plan comptable.
2) Le port de Zeebrugge
Il est géré
par la
Maatschappij van de Brugse Zeevaartinrichtingen
(MBZ - société des
installations maritimes brugeoises), fondée en 1895. Par accord entre la ville
de Bruges,
l'Etat et la MBZ, cette dernière a reçu la concession de l'exploitation du
port.
Le
contrat de concession expire le 31 décembre 1997.
La MBZ est une
société anonyme
par ailleurs considérée comme société
para-publique, et placée en tant que telle sous la tutelle du ministre des
Travaux
publics de la région flamande.
Les actions de la société sont détenues par :
- la région flamande (65,4 %)
- la commune de Bruges (31 %)
- quelques personnes privées (3,6 %)
En effet, à la suite du processus de régionalisation, la région flamande a
remplacé
l'Etat belge comme actionnaire et propriétaire des terrains sur lesquels le
port est
installé.
La MBZ est gérée, au nom de l'assemblée générale des actionnaires, par le
conseil
d'administration
, nommé pour 6 ans. Le conseil d'administration se
compose d'au
moins cinq membres et d'au plus quinze, dont deux sont choisis par l'exécutif
de la
région flamande, deux par la ville de Bruges et les autres par l'assemblée
générale
des actionnaires. C'est le président du conseil d'administration qui assume la
gestion
quotidienne de la MBZ.
La région flamande exerce son contrôle par l'intermédiaire d'un commissaire du
gouvernement désigné par le ministère des Travaux publics et d'un délégué du
ministère des Finances.
* *
*
Quel que soit le
régime administratif du port, chacun a, à sa tête, un haut fonctionnaire, le
directeur.
Nommé par arrêté royal sur recommandation du conseil municipal dans le cas
d'Ostende,
par le conseil municipal dans le cas d'Anvers et de Gand, et par le conseil
d'administration dans le cas de Zeebrugge, il coordonne les différents services
portuaires.
De même, chacun des établissements portuaires compétents pour la gestion,
l'exploitation, le développement et la promotion du port, concède ou loue les
zones
portuaires à des opérateurs privés.
ESPAGNE
La
constitution
attribue à l'
Etat
la compétence exclusive sur les
ports " d'intérêt
général
"
et elle laisse aux communautés autonomes la possibilité d'assumer les
compétences
relatives aux "
ports de refuge, aux ports et aéroports de
plaisance et, en
général, à ceux qui n'ont pas d'activité commerciale
".
|
1) Les " ports de l'Etat "
Il s'agit de
ports " d'intérêt général ", dont la liste -une quarantaine
(3(
*
))
- figure en annexe de la loi.
Ils répondent au moins à l'un des cinq critères énumérés à
l'article 5 :
- des activités commerciales internationales s'y déroulent ;
- leur zone d'influence commerciale déborde le territoire de la communauté
autonome dont
ils relèvent ;
- ils servent à des établissements stratégiquement importants pour l'économie
nationale ;
- le volume annuel et les caractéristiques de leurs activités sont importants ou
correspondent à des éléments essentiels de l'activité économique
nationale ;
- ils constituent des éléments essentiels pour la sécurité du trafic maritime.
2) Le statut juridique des " ports de l'Etat "
La gestion de
chacun d'eux
(
4(
*
)
)
est confiée à
une
autorité
portuaire, personne morale de droit public
bénéficiant de
l'autonomie
financière
et de l'autonomie de gestion
, et dont l'action est soumise pour l'essentiel
au droit
privé. Lorsqu'elles exercent une mission de service public, les autorités
portuaires
relèvent du droit public.
Les deux missions principales des autorités portuaires consistent à :
- gérer et contrôler les opérations maritimes et terrestres liées au trafic
portuaire ;
- gérer les services portuaires.
Toutes les infrastructures portuaires et toutes les opérations portuaires, y
compris
celles qui se déroulent sur terre mais qui sont directement liées aux activités
portuaires, sont placées sous la responsabilité des autorités portuaires.
Le projet de loi ne modifie que formellement l'article définissant les missions
des
autorités portuaires. En revanche, il modifie celui consacré aux moyens dont
elles
disposent pour accomplir leurs missions.
En particulier, il leur demande de planifier leurs objectifs sur une période
d'au moins
quatre ans, d'avoir une politique commerciale internationale, et leur
permet de
prendre des participations dans des sociétés privées, dans la mesure où ces
engagements ne dépassent pas 5 % de leurs revenus annuels, et où ces
opérations ne
provoquent pas de changements de majorité. En tout état de cause, les prises de
participation sont limitées aux sociétés dont l'activité est liée à
l'exploitation
portuaire.
3) Le rôle des pouvoirs publics dans la gestion des " ports de l'Etat "
a) Les principes
La loi de 1992
|
Le projet de loi
|
En vertu de la constitution, l' Etat a la compétence exclusive sur les ports " d'intérêt général ". |
Le projet réaffirme le principe de compétence de l'Etat sur les ports " d'intérêt général ", en ajoutant que les communautés autonomes désignent les organes de direction des autorités portuaires. |
C'est l'administration de l'Etat qui assume la gestion des ports relevant de sa compétence, en la déléguant aux différentes autorités portuaires et en confiant la coordination et l'efficacité du système portuaire à Puertos del Estado . |
Les autorités portuaires assument de façon autonome la gestion des ports. Puertos del Estado conserve ses missions antérieures. |
b) Les organes de direction des autorités portuaires
La loi de 1992
|
Le projet de loi
|
Tous les
membres du conseil
d'administration sont nommés par le comité de direction de
Puertos del
Estado
.
|
Le nombre
des membres du conseil
d'administration est fixé par les communautés autonomes dans la fourchette
prévue par
la loi.
|
c) Puertos
del Estado
Puertos del Estado
est un organisme public rattaché au ministère des
Travaux publics
et des transports qui dispose de la personnalité morale et d'un budget propre.
Son action
est soumise au droit privé, sauf pour ce qui concerne les prérogatives de
puissance
publique, qui relèvent du droit public.
Tous ses membres sont nommés par le ministère de tutelle.
Le projet de loi prévoit de modifier les compétences de cet organisme. Il
resterait
chargé d'exécuter la politique portuaire du gouvernement, de contrôler, de
coordonner
et de conseiller les autorités portuaires, mais n'aurait plus pour mission
l'amélioration de l'efficacité du système portuaire. En effet, celle-ci serait
obtenue
grâce aux plans d'entreprise élaborés par chaque autorité portuaire en
collaboration
avec
Puertos del Estado
.
En outre, le projet de loi prévoit de lui adjoindre un
comité
consultatif
chargé
de l'assister, et qui serait composé du président de
Puertos del Estado
et d'un
représentant de chaque autorité portuaire.
d) L'autonomie de gestion des autorités portuaires
La liberté tarifaire
Le projet de loi prévoit de donner aux autorités portuaires,
dans un délai
de trois
ans
, la
liberté tarifaire
, les tarifs des services portuaires étant
établis
de façon à garantir l'autofinancement de chaque établissement. Actuellement,
aux termes
de la loi de 1992, les autorités portuaires approuvent leurs tarifs à
l'intérieur des
limites établies par le ministère.
Le fonds de compensation
Sous l'empire de la loi de 1992, les autorités portuaires ont l'obligation de
financer un
fonds de compensation, le
fonds de financement des investissements
portuaires
,
géré au niveau national par
Puertos del Estado
qui détermine la
contribution de
chaque autorité. Les ports les plus riches sont ainsi amenés à financer les
investissements des autres.
Le projet maintient ce fonds qui serait désormais alimenté par des contributions
volontaires des autorités disposant d'un excédent de trésorerie. Ces versements
seraient rémunérés au taux du marché et les crédits fournis grâce à lui ne
devraient pas entraîner de distorsions de concurrence entre les différentes
autorités
portuaires.
ITALIE
La
loi
n° 84 du 28 janvier
1994
, modifiée ultérieurement, confie l'administration des dix-huit
principaux ports
à des
autorités portuaires
,
personnes morales de droit public
dotées de
l'autonomie budgétaire et financière, placées sous le
contrôle du
ministre des
Transports
.
|
1) Les ports soumis à la loi de 1994
La loi de 1994 concerne les principaux ports c'est-à-dire les ports d'Ancône, de Bari, de Brindisi, de Cagliari, de Civitavecchia, de Gênes, de La Spezia, de Livourne, de Marina di Carrara, de Messine, de Naples, de Palerme, de Ravenne, de Savone, de Tarente, de Trieste et de Venise.
2) Le statut juridique des ports soumis à la loi de 1994
L'administration
des grands ports est confiée à une
autorité portuaire, personne morale de
droit
public
disposant de l'
autonomie budgétaire et financière
.
Ses principales tâches consistent à :
- contrôler les opérateurs privés chargés des diverses opérations
portuaires ;
- programmer, orienter et favoriser le développement du port.
La loi interdit aux autorités portuaires de gérer
elles-mêmes,
directement ou
par l'intermédiaire d'une société de droit privé,
les opérations portuaires.
3) Le rôle des pouvoirs publics dans la gestion des autorités portuaires
a) Les
principes
L'Etat est propriétaire de la zone portuaire. Le port est placé sous la tutelle
d'un
organisme de droit public indépendant, l'autorité portuaire, qui attribue les
autorisations d'exploiter les différentes zones du port à des opérateurs
privés.
b) Les organes de direction des autorités portuaires
Il s'agit du
comité portuaire,
du
président
et du
secrétariat
général
.
Le comité portuaire
C'est l'organe de décision. Il est présidé par le président de l'autorité
portuaire
et comporte quatorze autres membres :
- le commandant du port ;
- le responsable local du service des douanes ;
- un fonctionnaire du génie civil ;
- le président de l'assemblée régionale ;
- le président de la province ;
- le maire de la commune ;
- le président de la chambre de commerce ;
- trois représentants des employeurs des entreprises portuaires ;
- trois représentants des employés des entreprises portuaires ;
- un représentant des entreprises ferroviaires actives dans le port.
Le président
Il est l'organe de représentation de l'autorité portuaire. Il préside le comité
portuaire et prépare ses décisions.
Il est nommé par
décret du ministre des Transports, après approbation de la
région
intéressée
, sur une liste de trois personnes qualifiées désignées
respectivement
par la province, les communes et les chambres consulaires concernées
(c'est-à-dire
correspondant aux limites géographiques de compétence de l'autorité).
Le secrétariat général
Chargé du fonctionnement quotidien de l'autorité portuaire, il comprend
plusieurs
personnes, salariées de droit privé. Le secrétaire général est nommé par le
comité
portuaire, sur proposition de son président.
c) L'autonomie de gestion des autorités portuaires
Les autorités portuaires sont soumises au
contrôle du ministre des
Transports
.
Celui-ci doit approuver :
- le budget et le bilan ;
- les décisions relatives au personnel du secrétariat général ;
- les attributions de concession.
Faute d'approbation dans les 45 jours, ces décisions sont effectives.
Par ailleurs, la
Cour des comptes
exerce un contrôle de légalité sur les
actes
de gestion des autorités portuaires.
PAYS-BAS
La gestion des
ports relève de la
compétence des communes. C'est pourquoi
presque tous les ports sont des
ports
municipaux
(voir annexe page 25),
gérés directement par
l'administration
municipale ou,
dans le cas des deux plus importants, Amsterdam et
Rotterdam,
par un
organisme municipal dépourvu de la personnalité juridique
.
|
1) Les ports municipaux
Les deux
principaux, ceux de Rotterdam et d'Amsterdam, ne sont pas gérés directement par
l'administration de la commune mais par une entité distincte, le
Havenbedrijf
, qui
n'a pas la personnalité juridique. Ses comptes sont cependant séparés de ceux
de la
commune. L'un des adjoints au maire est spécialement chargé des questions
relatives au
port, et le directeur est un fonctionnaire, nommé par le conseil municipal.
La gestion de tous les autres ports municipaux, nettement moins importants que
Rotterdam
et Amsterdam, est assurée directement par un service municipal.
2) Les ports intercommunaux
Ils sont
administrés par un organisme public doté de la personnalité juridique
(
Havenschap
).
Chaque
Havenschap
a été institué par un texte spécifique. C'est pourquoi
leur
organisation interne diffère.
Tous sont dirigés par un
conseil d'administration
où sont représentés
selon des
modalités variables la province et la (les) commune(s) concernée(s). Le
président du
conseil d'administration est généralement nommé par la province, la direction
étant
assurée par un directeur nommé par le conseil d'administration parmi une liste
de
candidats présentée par son bureau.
A titre
d'exemple, le conseil
d'administration du port intercommunal de Delzijl-Eemshaven se compose de
douze membres
titulaires :
|
Il existe
trois
ports intercommunaux
: Delzijl-Eemshaven, Moerdijk et
Vlissingen-Terneuzen.
Vlissigen et Terneuzen viennent en effet de fusionner et ne forment donc plus
qu'une
entité.
Dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, le gouvernement
avait décidé
que l'Etat participerait à la gestion de trois ports intercommunaux, (Delfzijl,
ainsi que
Vlissigen et Terneuzen avant leur fusion). Cette politique ayant été
abandonnée, l'Etat
s'est retiré et n'a donc plus de représentant dans les ports intercommunaux.
* *
*
Le directeur du port de Rotterdam a, au printemps de 1997, lancé l'idée d'une holding coiffant l'ensemble des établissements portuaires municipaux et intercommunaux néerlandais, qui seraient alors exploités comme filiales de la holding . Cette proposition, qui vise à renforcer la position des ports néerlandais face à ses concurrents étrangers, se traduirait par une perte de compétence des communes et des provinces.
3) Les ports privés
Les deux principaux sont situés à Ijmuiden. Ils sont gérés par des sociétés anonymes . La province et la commune de Velsen et la province détiennent une participation minoritaire dans l'un d'eux.
ROYAUME-UNI
Les ports
britanniques se répartissent
en trois grandes catégories :
|
1) Les ports des autorités locales
La plupart des
ports détenus par les autorités locales sont
petits
. Font exception le
port de
Portsmouth, ainsi que les deux grands ports pétroliers de Sullum Voe et Flotta,
créés
dans les îles Shetland et Orcade, et qui appartiennent à chacun des deux
archipels.
Les ports des autorités locales sont gérés par une commission de la collectivité
concernée. Les employés du port, y compris le directeur, font partie du
personnel de la
collectivité, qui est totalement responsable du fonctionnement, du financement
et du
développement du port. La seule contrainte exercée par le gouvernement central
consiste
à limiter les emprunts.
2) Les ports gérés par des trusts
Au nombre d'une
centaine, ces ports sont des établissements indépendants établis par une loi
votée par
le Parlement (la gestion du port de Tyne avait été confiée par le
Tyne Port
Act
de 1969 à un
trust
), par une charte royale (charte royale du
XVII
ème
siècle pour le port de Douvres) ou par décision d'une autorité locale.
Le port est alors géré pour le compte du propriétaire, la collectivité locale,
par les
administrateurs du
trust
. Ce statut permet au port d'avoir la même
indépendance
de gestion qu'un port privé, mais il limite leur capacité d'emprunt.
La privatisation des ports des trusts
La loi de 1991 sur les ports permet leur privatisation, volontaire ou non. Les
ports
privatisés doivent prendre la forme d'une
société par actions
. Au moment
de la
privatisation, l'Etat perçoit un droit de 50 % du produit de la vente.
Six ports gérés par des
trusts
, Clyde, Dundee, Forth, Medway, Tees and
Hartlepool
et Tilbury, ont choisi de se transformer en ports privés. Certains ont été
rachetés
par le personnel, d'autres par un groupe portuaire.
La loi permet également la
privatisation forcée des ports dont le volume
d'activité
dépasse un certain niveau
(5(
*
))
. Fixé à
5 millions
de livres par la loi, il a ensuite été réévalué à 5,4 millions.
Dans les deux ans suivant l'adoption de la loi, le ministère des Transports
peut exiger
des ports concernés qu'ils présentent un plan de privatisation. Le plan doit
tenir
compte de l'avis du gouvernement et, si ce dernier est en désaccord avec le
projet
présenté, il peut imposer son propre plan de privatisation. La privatisation
est alors
réalisée par un
texte réglementaire
qui doit être
approuvé par une
résolution votée par chacune des deux Chambres du Parlement
.
Le ministre des Transports a ainsi consulté les ports de Douvres, Tyne (près de
Newcastle) et Ipswich (dans l'East Anglia) en juin 1995. S'il a été décidé de
reporter
la privatisation du port de Douvres afin d'évaluer à moyen terme les effets du
tunnel
sous la Manche sur le trafic du port, en novembre 1995, les ports de Tyne et
d'Ipswich ont
été priés de présenter des plans de privatisation.
Compte tenu du désaccord du gouvernement avec les projets présentés par les
ports, le
ministère des Transports a fait approuver à la fin de l'année 1996 son propre
plan de
privatisation par le Parlement.
Le processus de privatisation s'est achevé au début de l'année 1997 pour le port
d'Ipswich, racheté par le groupe privé
Associated British Ports
. En
revanche, le
changement de majorité a suspendu les opérations en cours pour Tyne.
3) Les ports privés
Le principal
groupe privé est ABP (
Associated British Ports
) qui résulte de la
privatisation,
en 1983, des ports de l'Etat. Celui-ci conserva dans un premier temps une
participation
dans ABP, puis s'en défit.
ABP possède actuellement 22 ports.
ANNEXE
Pays-Bas : classement des ports inscrits au Conseil national portuaire
Estuaire de l'Ems |
Delfzijl-Eemshaven |
Havenschap auquel participent la province de Groningue et les deux communes de Delfzijl et Hefshuizen |
Région du canal de la Mer du Nord |
Velsen-Ijmuiden |
1. Société anonyme du port
d'Ijmuiden, dans laquelle la province de
Hollande septentrionale et la commune de Velsen détiennent une
participation
|
Beverwijk |
Port municipal géré par l'administration municipale |
|
Zaanstad |
Port municipal géré par l'administration municipale |
|
Amsterdam |
Port municipal géré par le Havenbedrijf |
|
Estuaire du Rhin et de la Meuse |
Maassluis |
Port municipal géré par l'administration municipale |
Vlaardingen |
Port municipal géré par l'administration municipale |
|
Schiedem |
Port municipal géré par l'administration municipale |
|
Rotterdam |
Port municipal géré par le Havenbedrijf |
|
Dordrecht |
Port municipal géré par l'administration municipale |
|
Moerdijk |
Havenschap auquel participent la province du Brabant septentrional et les communes de Zevenbergen, Klundert, Hoge Zwaluwe et Lage Zwaluwe |
|
Estuaire de l'Escault |
Flessingue-Terneuzen |
Havenschap auquel participent la province de Zeeland et les communes de Flessingue, Borssele, Terneuzen et Sas van Gent |
Autres ports |
Harlingen |
Port municipal géré par l'administration municipale |
Den Helder |
1. Port militaire
|
|
Scheveningen (La Haye) |
Port municipal géré par l'administration municipale |
(
1
)
Tous les ports de l'ex-RDA sont situés dans ce Land.
(
2
) La façade maritime belge est entièrement située en Flandre.
(
3
)
Depuis la promulgation de la loi de 1992, quelques-uns ont été rayés de la
liste par
décret royal pris sur proposition du ministère des Travaux publics et des
transports.
(
4
) La loi de 1992 prévoit qu'un décret peut confier la gestion de
plusieurs
ports à une même autorité portuaire. Il y a actuellement 26 autorités
portuaires.
(
5
) Pour que le port soit susceptible de faire l'objet d'une
privatisation
forcée, il faut que le volume d'activité enregistré au cours de deux des trois
dernières années dépasse la limite fixée par la loi.