ALLEMAGNE
La
plupart des transactions immobilières sont réalisées par
des agents immobiliers, dénommés « courtiers en
immobilier ». La profession est régie par
l'ordonnance de
1974 relative aux obligations des courtiers, des intermédiaires
financiers, des maîtres d'oeuvre et des maîtres d'ouvrage
.
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1) Le monopole des agents immobiliers
L'activité de transaction immobilière est
exercée non seulement par les courtiers en immobilier, mais aussi par
les banques et les établissements de crédit immobilier.
Les agents immobiliers ne disposent donc pas du monopole.
Il y a environ 15 000 agents immobiliers. Les principaux groupements
professionnels sont le
Ring Deutscher Makler
(Cercle des courtiers
allemands, RDM), qui fédère quinze associations et qui compte
près de 5 000 membres et le
Verband Deutscher Makler
(Fédération des courtiers allemands, VDM), qui rassemble seize
associations, soit environ 2 500 membres.
2) L'accès à la profession d'agent immobilier
a) Les conditions générales
Le
demandeur, personne physique ou morale, doit être
digne de confiance
et sa
situation patrimoniale
doit être saine.
Selon l'ordonnance sur les métiers, le demandeur ne peut pas, en
principe, être considéré comme digne de confiance, si, au
cours des cinq années précédant la demande, il a
été condamné pour crime, vol, malversation, extorsion de
fonds, escroquerie, abus de confiance, faux en écritures, recel, usure
ou faillite frauduleuse. De même, sa situation patrimoniale n'est pas
jugée satisfaisante si un jugement de faillite a été
prononcé à son encontre ou si une procédure de faillite
est en cours.
Le demandeur doit fournir des justificatifs qui permettent d'établir que
les deux conditions requises sont remplies, par exemple un certificat de bonnes
moeurs, un extrait du registre du commerce et des sociétés, une
attestation fiscale, un certificat judiciaire. Les autorisations
professionnelles étant délivrées par les services
municipaux, la liste des documents requis varie d'une commune à
l'autre.
b) La formation
La
réglementation en vigueur ne contienne pas d'exigence en la
matière,
mais les organisations professionnelles vérifient le
niveau de connaissances de leurs
adhérents.
Il existe une
formation professionnelle reconnue par l'État
,
celle de « professionnel en immobilier
diplômé »,
sanctionnée par un examen
organisé par les chambres de commerce et d'industrie et régi par
une ordonnance du 23 décembre 1998.
Cette ordonnance prévoit que, pour se présenter à
l'examen, il faut remplir l'une des trois conditions suivantes :
- avoir achevé avec succès une formation de
« vendeur » en biens immobiliers (qui est de niveau
inférieur), et avoir au moins deux années d'expérience
professionnelle dans ce domaine ;
- avoir achevé avec succès une formation dans un autre
métier de la vente et avoir au moins trois années
d'expérience professionnelle en immobilier ;
- avoir au moins six années d'expérience professionnelle en
immobilier.
Une
expérience professionnelle
préalable est donc
nécessaire pour se présenter à l'examen.
Celui-ci comporte des épreuves écrites et une épreuve
orale. Les épreuves écrites sont destinées à
vérifier, d'une part, «
les connaissances de
base
» du candidat dans trois domaines constituant un tronc
commun (gestion d'entreprise et économie ; management,
communication et gestion du personnel ; droit immobilier) et, d'autre
part, sa maîtrise d'une spécialité commerciale parmi les
spécialités proposées (management ;
développement et réalisation de projets ; transactions
foncières). L'épreuve orale consiste en un cas pratique.
La préparation à ce diplôme est proposée par
différents organismes de formation professionnelle, notamment par
l'Académie immobilière allemande et par l'Académie
immobilière européenne, deux établissements de formation
permanente fondés respectivement par le RDM et le VDM.
c) L'assurance des risques professionnels
L'article 2 de l'ordonnance relative aux obligations des
courtiers, des intermédiaires financiers, des maîtres d'oeuvre et
des maîtres d'ouvrage oblige l'agent immobilier soit à garantir
préalablement les valeurs que le mandant lui remet ou qu'il l'autorise
à employer en vue de l'exécution du mandat soit à
souscrire une assurance couvrant les dommages pécuniaires que leur
activité professionnelle peut susciter.
Le RDM oblige ses membres à s'assurer pour au moins
103 000 €.
d) L'enregistrement
L'autorisation administrative est permanente
.
Sa délivrance donne lieu au versement d'une taxe. Versée une
seule fois au moment de l'entrée dans la profession, son montant,
variable d'un Land à l'autre, dépend de l'étendue de
l'activité et peut atteindre 2 500 €.
3) Le contrôle de la profession d'agent immobilier
L'autorité administrative
qui a
délivré
l'autorisation peut la révoquer et interdire à l'agent immobilier
d'exercer son activité, par exemple lorsqu'elle soupçonne que les
conditions d'honorabilité ou de solvabilité ne sont plus
remplies.
Un tel retrait peut également être décidé lorsqu'un
agent immobilier n'exerce pas son activité dans le cadre établi
par l'ordonnance de 1974. En effet, ce texte impose aux agents immobiliers de
faire vérifier chaque année par un
commissaire
aux
comptes
qu'ils respectent toutes les obligations que l'ordonnance de 1974
leur impose. Ces derniers ont accès à tous les documents dont ils
ont besoin et peuvent requérir toutes les explications dont ils ont
besoin. Cette vérification donne lieu à la présentation
d'un rapport à l'administration. En dehors de ces contrôles
annuels, l'administration a la possibilité de faire procéder, aux
frais des professionnels concernés, à de telles
vérifications.
En outre, les associations professionnelles de courtiers en immobilier
appliquent des
sanctions disciplinaires
à l'encontre de leurs
membres qui ne respectent pas les règles qu'elles édictent.
L'échelle des sanctions s'étend du blâme à
l'exclusion.