Le mercredi 8 décembre 2021, S.E. M. Ghazi ALRAWAS, Ambassadeur du Sultanat d’Oman en France, a reçu à sa résidence une délégation du groupe d’amitié France-Pays du Golfe. Présidée par M. Olivier CADIC (Union Centriste – Français établis hors de France), président du groupe d’amitié, celle-ci était composée, en outre, de MM. Hervé MAUREY, président délégué pour le Sultanat d’Oman, Emmanuel CAPUS (Maine-et-Loire – Les Indépendants), Guillaume CHEVROLLIER (Les Républicains – Mayenne), Fabien GENET (LR Ratt. – Saône-et-Loire), Pierre MEDEVIELLE (Haute-Garonne – Les Indépendants) et Rémy POINTEREAU (LR – Cher).
Rappelant que le Sultanat d’Oman avait fêté le 18 novembre la 51ème journée nationale de la Renaissance, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a mentionné le lancement du plan national Vision 2040 dans cinq premiers secteurs économique d’importance.
M. Olivier CADIC, président, ayant rendu brièvement compte de son déplacement dans les pays du Golfe aux côtés du Président de la République, M. Emmanuel MACRON, l’ambassadeur a estimé que ce voyage officiel profiterait à l’ensemble des États de la région, dont Oman. Indiquant que 40 sociétés françaises investissaient aujourd’hui dans son pays, il a souligné l’importante coopération franco-omanaise en matière militaire, donnant lieu à des exercices communs et à l’achat d’armes françaises.
M. Hervé MAUREY s’étant enquis des possibles relais dans les collectivités et assemblées territoriales de projets de coopération franco-omanais, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a indiqué que le ministre-adjoint omanais en charge de la pêche avait signé un accord avec la ville de Lorient pour l’exploitation et la création d’un port de pêche dans la zone de Duqm à Oman.
Après que M. Pierre MEDEVIELLE a souligné les défis communs aux agricultures française et omanaise et la nécessité de tisser des partenariats entre les deux pays dans ce secteur, tout comme M. Rémy POINTEREAU, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a fait observer que l’agriculture et la pêche constituaient l’un des principaux axes du plan Vison 2040, Oman comptant 1 800 km de côtes, et même 3 000 en comptant ses iles. L’histoire témoigne d’excellentes relations avec la France non seulement dans le domaine maritime, mais également dans d’autres secteurs. Le Sultanat cherche aujourd’hui à diversifier ses partenariats.
Interrogé par M. Guillaume CHEVROLLIER sur l’approche omanaise du changement climatique et sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur du tourisme, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a rappelé, s’agissant du premier point, que son pays était le premier de la région du Golfe à s’être doté d’un ministère de l’environnement aux années 70, et qu’il travaillait aujourd’hui au développement des énergies renouvelables.
L’épidémie de Covid-19 a actuellement un impact mesuré sur le Sultanat, a ajouté l’ambassadeur, les cas de contamination étant limités, de l’ordre d’une dizaine par jour, et 87% de la population ayant reçu deux doses de vaccin. L’accès au pays est restreint uniquement pour les voyageurs de quelques pays africains, ceux en provenance de France étant admis dès lors qu’ils sont en mesure de présenter un passe sanitaire et un test PCR. Oman constituait en 2018, dernière année de référence, la première destination touristique dans la région du Golfe, du fait de son offre culturelle et patrimoniale importante, ainsi que de l’absence de risques sécuritaires – d’ordre terroriste notamment – sur son territoire. L’ambassadeur a appelé, à cette occasion, au soutien de la France, dans le cadre de sa présidence à venir de l’Union européenne, en vue d’obtenir l’octroi de visas Schengen pour ses ressortissants, comme en bénéficient déjà d’autres pays de la région. Il a souligné, à l’appui de cette demande, le travail diplomatique et de médiation effectué par son pays dans nombre de dossiers internationaux, ainsi que sa tradition de tolérance et de recherche pacifique de règlement des différends.
Interrogé par M. Fabien GENET sur sa vision géopolitique de la région du Golfe, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a souligné sa grande sensibilité du fait de l’importance des réserves de pétrole qu’elle recèle et de l’intensité du trafic dans le détroit d’Ormuz, puis a mentionné la coopération entre la France et Oman sur le dossier iranien.
M. Olivier CADIC, président, ayant évoqué la question libanaise, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a précisé que le Sultanat d’Oman a conservé tous les canaux de dialogue ouverts avec le Liban afin de contribuer à résoudre la crise dans ce pays.
Puis M. Olivier CADIC, président, a évoqué la proposition de résolution du groupe communiste républicain citoyen et écologiste (CRCE) invitant le Gouvernement à relancer une initiative internationale multilatérale visant à la concrétisation d’une solution à deux États et à la reconnaissance d’un État palestinien par la communauté internationale aux côtés d’Israël, devant être discutée en séance publique au Sénat le lendemain. Il a également fait état d’un projet de colloque sur les accords d’Abraham au Sénat, à son initiative, courant février.
Rappelant que son pays avait été le premier à dialoguer avec Israël, mais aussi à se féliciter de la conclusion des accords d’Abraham, S.E. M. Ghazi ALRAWAS a jugé cependant que l’État hébreu devait proposer une solution pacifique et juste au règlement du conflit palestino-israélien afin qu’Oman puisse soutenir le processus de normalisation. Enfin, l’ambassadeur s’est dit prêt à prendre part au colloque, estimant toutefois que les États-parties aux accords d’Abraham auraient sans doute plus de légitimité à y intervenir.
La délégation du groupe d’amitié aux côtés de S.E. M. Ghazi Alrawas
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