Le 18 février 2021, à l’initiative du président délégué pour la Tanzanie, M. Ronan Dantec (Écologiste - Solidarité et Territoires – Loire-Atlantique), le groupe interparlementaire d’amitié France-Madagascar et pays de l’Océan indien, présidé par Mme Nassimah Dindar (Union Centriste – La Réunion), a reçu S. E. M. le Professeur Palamagamba Kabudi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine de Tanzanie.

Étaient également présents à l’entretien ou y assistaient en visioconférence : Mme Viviane Malet (Les Républicains – La Réunion), vice-présidente, Mme Valérie Létard (UC – Nord), présidente déléguée pour le Kenya, Mme Vivette Lopez (LR – Gard), secrétaire, Mme Viviane Artigalas (Socialiste, Écologiste et Républicain – Hautes-Pyrénées), M. Olivier Cadic (UC – Français établis hors de France), M. Abdallah Hassani (Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants – Mayotte), Mme Annie Le Houerou (SER – Côtes d’Armor) et M. Dany Wattebled (INDEP – Nord).

M. Palamagamba Kabudi a, tout d’abord, indiqué que sa venue en France répondait à une invitation de son homologue français, M. Jean-Yves Le Drian, et qu’elle s’inscrivait dans le cadre d’un approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays.

Il a aussi fait remarquer que les textes constitutionnels tanzaniens, révisés en 1977 et 1985, s’écartaient du modèle anglo-saxon et étaient fortement inspirés par le système français, s’agissant plus particulièrement du rôle du Président de la République et du Premier ministre dans le fonctionnement institutionnel de son pays.

Cette rencontre a été l’occasion d’aborder la situation économique de la Tanzanie. Le Professeur Palamagamba Kabudi a notamment souligné que les échanges commerciaux avec la France étaient insuffisants et avaient été marqués par une contraction des exportations françaises entre 2018 et 2020. Il a fait remarquer que notre pays constituait un modèle dans le domaine du tourisme et qu’à ce titre, il apportait son expertise aux autorités tanzaniennes. Il a ainsi remercié la France pour sa contribution à la construction d’un collège national du tourisme. En outre, le nombre de touristes français en Tanzanie a ainsi doublé ces trois dernières années.

La Tanzanie a réussi à se hisser, l’an dernier, au rang des pays à revenu intermédiaire selon les critères établis par la Banque mondiale, soit cinq années avant l’échéance prévue.

Elle s’est engagée dans un important programme d’investissements dans les secteurs de l’industrie, de l’agroalimentaire et de l’énergie. Plusieurs infrastructures destinées à accroître la production d’électricité d’origine hydraulique sont ainsi en cours de construction. À titre d’exemple, le barrage hydroélectrique sur les gorges Stieglers de la rivière Rufiji devrait, à terme, générer 2 115 mégawatts. Le pays investit aussi dans les énergies renouvelables afin de permettre notamment l’électrification de l’ensemble des villages tanzaniens d’ici 2022 grâce à l’énergie solaire produite hors du réseau national de distribution – la réalisation de ce programme qui concerne 12 000 communautés rurales est prévue en plusieurs étapes. Le développement de projets de parcs éoliens contribue aussi à résoudre les problèmes énergétiques que connaît le pays. Cette politique doit permettre de réduire la dépendance de la Tanzanie au bois-combustible et prévenir la déforestation du territoire.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine a également énuméré les investissements réalisés par la Tanzanie dans les infrastructures de santé depuis plusieurs années. Il a souligné qu’ils s’étaient accompagnés d’une amélioration de la qualité des soins dispensés aux populations et du développement de centres d’excellence spécialisés, notamment dans les greffes ou la cardiologie.

L’éducation constitue également une priorité du gouvernement tanzanien. Une meilleure collecte des impôts a ainsi permis d’investir dans la construction d’écoles et de promouvoir la scolarisation des filles – un programme spécifique de construction d’écoles destinées aux filles a été engagé afin d’en doter chacune des vingt-six régions du pays.

La Tanzanie, compte tenu de sa situation géographique, joue un rôle essentiel en termes d’accès aux infrastructures maritimes et de transport pour les pays voisins (accès à des ports, rénovation de lignes de chemin de fer).

Cette situation en fait aussi un acteur important du continent africain, qui se manifeste dans l’intégration régionale. La Tanzanie est engagée dans la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et est également membre de la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA). Le gouvernement tanzanien est très attentif aux évolutions politiques des différents pays de la zone : transition politique de la République démocratique du Congo (RDC), stabilité du Burundi après la crise qu’a connue ce pays, ou lutte contre le terrorisme en coopération avec le Mozambique.

Interrogé par Mme Nassimah Dindar sur le partenariat entre Dodoma et la ville de Paris, initié par le groupe d’amitié du Sénat, en avril 2019, qui doit aider au développement de la nouvelle capitale administrative de la Tanzanie, M. Palamagamba Kabudi a indiqué qu’il souhaitait que ce partenariat, dont il devait s’assurer de l’effectivité de la mise en œuvre, se concrétise par l’implantation d’un symbole culturel fort, en lien avec Paris, au cœur de la capitale tanzanienne.

Abordant enfin la question de la biodiversité, et en réponse à une sollicitation de M. Ronan Dantec, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine a apporté son soutien à la proposition de coopération sur des actions destinées à développer de nouveaux corridors pour permettre le transit de la faune dans les parcs naturels.

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