M. Pierre Ouzoulias (Communiste républicain citoyen et Écologiste – Hauts-de-Seine), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Albanie du Sénat, M. Olivier Cadic (Union Centriste – Français établis hors de France), vice-président, M. Jean-Yves Leconte (Socialiste, Écologiste et Républicain – Français établis hors de France), secrétaire, ainsi que MM. Jean-Michel Arnaud (UC – Hautes-Alpes), Rémi Féraud (SER – Paris), Mmes Béatrice Gosselin (Les Républicains – Manche), Marie Mercier (LR – Saône-et-Loire), Angèle Préville (SER – Lot) et Nadia Sollogoub (UC – Nièvre), membres du groupe d’amitié, ont reçu le mercredi 16 février 2022 au Sénat S.E. M. Dritan Tola, ambassadeur d’Albanie en France, accompagné de Mmes Fioralba Laska, deuxième conseillère, et Ina Duda, chargée de mission à l’ambassade d’Albanie.

S.E. M. Dritan Tola a confirmé que l’attachement de l’Albanie à son objectif européen reste fort et partagé par ses dirigeants et sa population, en dépit du retard pris pour l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne (UE). Près de deux ans après la décision favorable prise en mars 2020 par le Conseil de l’UE, l’organisation de la conférence intergouvernementale qui doit rendre effective l’entrée dans cette nouvelle phase tarde à se concrétiser en raison d’un différend politique entre la Macédoine du Nord, candidate au même titre que l’Albanie, et la Bulgarie. L’ambassadeur a émis le souhait que la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) constitue l’occasion de trouver une solution à ce contretemps.

Comme l’a rappelé l’ambassadeur, l’ouverture des négociations d’adhésion n’est pas une fin en soi mais un instrument pour avancer sur la voie de l’intégration européenne. Il s’agit du point de départ d’un processus long et exigeant, que le premier ministre Edi Rama a qualifié de « chemin de croix » pour le pays. M. Jean-Yves Leconte a estimé que le processus d’adhésion devrait être engagé sans attendre dès lors qu’il y a des valeurs partagées entre l’Union et les pays candidats.

S’il a jugé excellente les relations politiques entre la France et l’Albanie, l’ambassadeur a regretté que la présence économique de la France en Albanie, pays francophone et francophile, ne soit pas plus importante. Il est en effet important pour la stabilité de la région et de toute l’Europe que les Balkans occidentaux ne restent pas un « angle mort » du continent.

L’ambassadeur a néanmoins mentionné les projets de transformation du port de Durrës, de construction d’une nouvelle ligne ferroviaire et de développement de l’énergie photovoltaïque dans lesquels des entreprises françaises sont ou pourraient être impliquées.

Interrogé sur la question migratoire, l’ambassadeur a rappelé que l’Albanie avait pris des mesures fortes depuis 2018 afin de limiter l’émigration. Il a estimé toutefois que le taux d’acceptation des demandes d’asile en France, qui ne se justifie pas dès lors que l’Albanie est considérée comme un pays d’origine sûr, contribue à donner de l’espoir à des candidats à l’émigration qui sont très majoritairement mus par des raisons économiques. Il reste par conséquent un travail en commun à accomplir afin de réguler ces flux migratoires. L’ambassadeur a également rappelé que l’Albanie reste par tradition un pays d’accueil, comme le montre l’arrivée récente de près de 2 000 Afghans.

L’Albanie soutient activement le développement d’un marché régional unifié qui préparerait mieux les pays des Balkans à l’adhésion à l’Union européenne. L’ambassadeur a indiqué que l’initiative Open Balkan (« Balkans ouverts »), lancée par l’Albanie, le Kosovo, la Macédoine du Nord et la Serbie, doit permettre de progresser en ce sens. S’agissant de la sauvegarde de la sécurité dans la région, l’Albanie est alignée sur les positions européennes et participe au renforcement du dialogue.

Saluant la contribution historique de la France à la recherche archéologique en Albanie, M. Pierre Ouzoulias, président, a rappelé le projet du groupe d’amitié d’organiser une manifestation sur le thème des liens entre tourisme, archéologie et environnement dans un pays au cœur de la civilisation méditerranéenne. L’ambassadeur a enfin jugé souhaitable que des visites croisées entre parlementaires français et albanais puissent à nouveau se dérouler, le dernier déplacement du groupe d’amitié en Albanie ayant eu lieu en 2019.

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