Le 17 novembre 2021, sous la présidence de Mme Catherine Procaccia (Les Républicains – Val-de-Marne), présidente, le groupe d’amitié France-Vanuatu-Iles du Pacifique a rencontré M. Jimmy Uguro, ministre de l’éducation de Papouasie-Nouvelle-Guinée, accompagné du Dr Uke Kombra, secrétaire général du ministère, de M. Joshua Kalinoe, ambassadeur, et de Mme Daphne Hangatt, deuxième secrétaire à l’ambassade.

Ont également participé à l’entretien Mme Martine Berthet (Les Républicains – Savoie), vice-présidente, M. Jean-Jacques Lozach (Creuse – Socialiste, écologiste et républicain), vice-président, et M. Gilbert Favreau (Les Républicains – Deux-Sèvres).

Mme Catherine Procaccia, présidente, a remercié le ministre, de passage à Paris pour la Conférence générale de l’Unesco, d’avoir accepté son invitation. Elle a souligné que la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), forte de ses neuf millions d’habitants, était l’un des principaux pays suivis par le groupe d’amitié. Elle a indiqué avoir eu l’occasion de se rendre à Port-Moresby, capitale de la PNG, il y a une douzaine d’années. Elle a invité le ministre à présenter les priorités de son action. Rappelant qu’il avait également occupé les fonctions de vice-ministre en charge des mines, elle a suggéré d’aborder ensuite la question du développement économique et de sa conciliation avec la protection de l’environnement.

M. Jimmy Uguro, ministre de l’éducation de PNG, a souligné que la France et la PNG entretiennent des relations cordiales depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1976. La France est représentée en PNG par un ambassadeur, tandis que l’ambassadeur de PNG auprès du Royaume de Belgique et de l’Union européenne est compétent pour la France.

La France est un partenaire important dans le Pacifique et la PNG souhaite renforcer les liens qui unissent les deux pays, tant dans le domaine économique que sur les questions de sécurité. La PNG a conclu avec la France un accord d’amitié et de coopération, qui permet notamment à ses diplomates de bénéficier d’une formation à la langue française. L’Université de PNG a également conclu des accords avec des institutions françaises dans le champ de l’enseignement supérieur. La PNG souhaiterait donner un nouvel élan à ces partenariats et améliorer l’enseignement du français dans le système scolaire.

Le ministre a remercié la France pour l’aide apportée dans la lutte contre la transmission de la Covid-19. La pandémie a imposé la fermeture d’écoles, ce qui nécessite de trouver des palliatifs, tels que l’enseignement à distance, pour compenser les heures perdues en présentiel.

A l’interrogation de Catherine Procaccia, présidente, sur l’existence des infrastructures permettant d’assurer un tel enseignement, le Dr Uke Kombra a précisé qu’il pouvait être assuré via la télévision, la radio ou le réseau de téléphonie mobile. Mais 80% de la population vit dans des zones rurales isolées qui manquent d’électricité.  Il convient donc de développer les énergies renouvelables, par exemple en construisant des éoliennes qui alimenteront notamment les écoles et les dispensaires.

La PNG souhaite coopérer avec la France pour renforcer son action en matière d’information, de communication, de technologie et d’énergies renouvelables, afin notamment de rendre l’enseignement plus accessible aux communautés isolées.

Le ministre a déclaré que la PNG était sensible aux efforts du Gouvernement français depuis la COP 21 en matière de lutte contre le changement climatique, qui constitue une menace pour les efforts de développement et pour la survie même des habitants du Pacifique. L’éducation est essentielle pour faire face à ce défi et limiter l’élévation des températures à 1,5 degré, ainsi que pour favoriser, à travers la science et l’innovation, la conservation et l’exploitation durable des forêts. La PNG dispose de la forêt tropicale humide la plus étendue dans la région Asie Pacifique et de la troisième plus étendue dans le monde.

A l’occasion de la semaine consacrée au savoir et à l’éducation à l’Exposition universelle Dubaï 2021, la PNG va organiser, au mois de décembre, une table ronde sur le thème de l’éducation, de la science et de l’économie verte, dans le but de forger de nouveaux partenariats avec les nations qui partagent ses objectifs.

Mme Catherine Procaccia, présidente, a rappelé que la moitié de la population de la PNG a moins de trente ans, de sorte que l’éducation représente un enjeu majeur pour préparer l’avenir du pays et pour assurer la préservation de la forêt primaire.

M. Jean-Jacques Lozach a demandé si les programmes scolaires étaient les mêmes dans les vingt provinces que compte la PNG et quelles étaient les disciplines enseignées à l’Université.

Le ministre a répondu que les mêmes programmes étaient appliqués dans l’ensemble du pays, l’éducation étant une compétence de l’État. L’Université dispense des enseignements en sciences et technologie, en médecine, en droit mais aussi en sciences sociales et en management. Le ministère cherche à développer l’enseignement professionnel, ainsi que les dispositifs de seconde chance pour les jeunes qui ont quitté trop tôt le système scolaire grâce notamment à des programmes flexibles d’enseignement à distance.

M. Gilbert Favreau a souligné que la PNG disposait de vastes espaces boisés et d’une grande zone côtière, qui constituent des atouts pour son développement. Il a demandé si le gouvernement de PNG imposait aux entreprises qui investissent dans le pays, par exemple pour exploiter les ressources en gaz ou en pétrole ou pour cultiver le palmier à huile, des clauses de protection environnementale. Il a également demandé si la PNG souhaitait développer les activités touristiques.

Le ministre a expliqué que les activités minières sont autorisées à l’issue d’une évaluation de leur impact environnemental, qui conditionne l’obtention d’une licence d’exploitation. Il a indiqué que des travaux d’exploration ont été conduits sur le site de Yandera, qui contient des ressources aurifères, mais que l’entreprise américaine qui a mené ces opérations manque de capitaux pour en lancer l’exploitation. Il espère qu’une entreprise française sera intéressée.

La PNG gère par ailleurs une importante zone maritime riche notamment en thon, dont une grande partie de la production est exportée. Le tourisme fait partie des secteurs que les autorités souhaitent promouvoir mais la pandémie, toujours en cours, a tari les flux de voyageurs, en provenance principalement d’Australie, et gelé les projets.

En conclusion, M. Jimmy Uguro a noté que la France apporte, pour l’essentiel, son soutien à la PNG au travers de programmes mis en œuvre par l’Union européenne et a formé le vœu que sa visite à Paris favorise un approfondissement de la coopération bilatérale.

Mme Catherine Procaccia, présidente, a déclaré partager cet objectif et a souhaité qu’une délégation du groupe d’amitié puisse se rendre prochainement en PNG afin de poursuivre ces échanges.

Mme Catherine Procaccia et M. Gilbert Favreau  remercient
 le ministre pour l’entretien accordé au groupe d’amitié

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