Le jeudi 17 novembre 2011, le groupe d’amitié France-Asie centrale a organisé au Sénat un colloque marquant le 20ème anniversaire de l’accession à l’indépendance des cinq Républiques centrasiatiques issues de l’ex-URSS (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan), auquel ont participé de nombreuses personnalités, ainsi qu’une délégation de députés du Turkménistan, en visite en France à l’invitation du groupe homologue de l’Assemblée nationale.

Dans son allocution d’ouverture, le Président du groupe, M. André Dulait, a salué les bonnes relations bilatérales entre la France et chacun de ces pays, jugeant souhaitable qu’ils puissent de leur côté accentuer leur coopération régionale. Il a par ailleurs récapitulé l’action du groupe sénatorial d’amitié depuis sa création dès 1992, et exhorté tous les responsables politiques et économiques européens à être plus attentifs aux évolutions de ces États, encore relativement mal connus en dépit de leur fort potentiel et des nombreuses opportunités qu’ils offrent.

Le sénateur Aymeri de Montesquiou, Président délégué pour le Kazakhstan et vice-président de la Commission des Finances, dans son intervention sur « l’Asie centrale, cœur du grand jeu », a souligné la position stratégique de l’Asie centrale, au carrefour de quatre mondes et de quatre civilisations : la Russie au nord, la Chine à l’est, le monde arabo-musulman et le sous-continent indien au sud, et l’Europe à l’ouest, ensembles géopolitiques avec lesquels les pays centrasiatiques possèdent tous plusieurs points communs. Dans le même sens, M. de Montesquiou a insisté sur les immenses ressources de l’Asie centrale, notamment en hydrocarbures et en potentiel hydroélectrique, suscitant une multiplicité de projets d’axes d’évacuation (oléoducs, gazoducs, ...) et de transport (ferroviaire, autoroutier, ...) formant des réseaux structurants intéressant l’ensemble des grandes puissances. Pour sa part, il a estimé que l’Asie centrale offrait une voie beaucoup plus rationnelle que le transport maritime pour assurer le transit des marchandises entre les marchés occidentaux et la Chine, tandis qu’une partie des hydrocarbures centrasiatiques gagnerait à être évacuée par le sud, à travers le territoire de l’Iran, en direction des grands ports sur l’Océan indien ; il n’a cependant pas caché la défiance que cette formule pourrait susciter dans les chancelleries occidentales.

Outre quatre exposés thématiques de M. Didier Maus, Professeur à l’université Paul Cézanne Aix-Marseille III, Président émérite de l’Association internationale de droit constitutionnel (sur les évolutions constitutionnelles en Asie centrale), du Pr. Pierre Chuvin, Professeur émérite à l’Université Paris Ouest-Nanterre (« l’Asie centrale à l’épreuve des indépendances : destins divergents et convergences de fond »), de M. Julien Denormandie, Chef du bureau CEI à la sous-direction des Relation économiques bilatérales de la Direction générale du Trésor (sur la situation économique et nos relations financières et commerciales bilatérales avec les pays d’Asie centrale) et du Pr. Bohdan Krawchenko, Directeur général de l’Université de l’Asie centrale (sur la contribution des agences du réseau de l’Aga Khan AKDN au développement éducatif, social et sanitaire des pays d’Asie centrale), deux tables rondes originales ont marqué cette rencontre :

- une première table ronde sur la présence et l’action de la France en Asie centrale depuis 1991, à laquelle ont pris part les cinq ambassadeurs de France dans les pays concernés (MM. Jean-Charles Berthonnet, ambassadeur au Kazakhstan, Thibaut Fourrière, ambassadeur au Kirghizistan, François Gauthier, ambassadeur en Ouzbékistan, Henry Zipper de Fabiani, ambassadeur au Tadjikistan et Pierre Lebovics, ambassadeur au Turkménistan) ; ces diplomates ont constaté les avancées non négligeables déjà obtenues par ces cinq pays en vingt ans, et confirmé qu’ils offraient dans de nombreux domaines d’intéressantes perspectives aux opérateurs européens ; les ambassadeurs ont par ailleurs salué l’action positive du groupe d’amitié du Sénat au service du resserrement des liens entre la France et l’Asie centrale :

- une seconde table ronde réunissant les représentants des cinq États d’Asie centrale (M. Nourlan Danenov, ambassadeur du Kazakhstan, le représentant de M. Azylov, ambassadeur du Kirghizistan, MM. Bahromjon Aloev, ambassadeur d’Ouzbékistan, Rustam Soliev, ambassadeur du Tadjikistan et Tchary Niiazov, ambassadeur du Turkménistan), qui ont tour à tour effectué une rapide présentation de leur pays et fait part de leur point de vue sur leurs relations bilatérales avec la France depuis 1991.

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