2. Le statut particulier des îles Åland
La Finlande compte deux langues officielles, le finnois et le suédois. Environ 5,6 % de la population finlandaise « continentale », vivant principalement à l'ouest du pays et dans la région d'Helsinki, est suédophone. Les îles d'Åland constituent une exception : avec ses coutumes locales et sa culture propre, ces îles jouissent de l'autonomie politique. Elles ne connaissent qu'une langue officielle : le suédois. Situé à l'ouest de l'archipel de Turku, à mi-distance des côtes suédoises et finlandaises, l'archipel constitué de quelques 6 500 îles, est peuplé de 26 200 habitants pour une superficie terrestre totale de 1 527 km 2 . Åland a longtemps été l'objet de rivalités entre la Suède et la Finlande, jusqu'à l'obtention, en 1921, d 'un statut particulier lui conférant une large autonomie. Un député est spécifiquement chargé de représenter ses habitants au Parlement.
a) L'origine de l'autonomie : une zone territoriale longtemps convoitée
Le sort des îles d'Åland est intimement lié à celui de la Finlande : d'abord intégrées au royaume de Suède, elles ont par la suite fait partie du grand-duché de Finlande de l'empire de Russie. En 1917, alors que ce dernier se disloquait, la Finlande proclama son indépendance. Åland revendiqua alors son rattachement à la Suède. La Finlande, qui n'y était pas favorable, lui proposa une certaine forme d'autonomie. Face au rejet de la population, et compte tenu du caractère international de ce conflit, la Société des Nations s'empara alors de cette question et décida d'un compromis équitable en juin 1921. Ainsi la Finlande s'engagea sur la sécurité des habitants de l'île, la protection de l'usage de leur langue et de leur culture. En contrepartie, Åland accepta l'autonomie proposée. Enfin, la démilitarisation constituerait désormais une sûreté pour la sécurité de la Suède.
b) Une compétence législative réservée dans certains domaines
La loi sur l'autonomie lui reconnaît le pouvoir de légiférer dans de nombreux secteurs (enseignement, culture, santé, environnement, développement économique, transports, police...) tandis que les domaines régaliens continuent de relever de l'État. Il s'agit des affaires étrangères, du droit civil et pénal, de la justice, des douanes et de l'impôt.
Les îles d'Åland disposent d'un parlement, le « Åland lagting », d'un gouvernement et d'une administration propres.
c) L'autonomie budgétaire
Le Parlement d'Åland vote son budget. L'État finlandais recouvre l'impôt. En contrepartie, il verse une subvention équivalente à 0,45 % des recettes globales hors emprunt. Par un mécanisme de reversement, si l'impôt recouvré dans les îles d'Åland excède 0,5 % du même impôt au niveau national, la différence est reversée au budget d'Åland.
d) Le Gouvernement
Il compte au maximum huit membres, placés sous l'autorité du chef du Gouvernement, le «Landrådet».