C. UN RÉSEAU DE COOPÉRATION À CONSOLIDER

1. Un exemple : la coopération avec la ville de Haïfa

Troisième ville d'Israël, avec environ 267 000 habitants, la ville de Haïfa est un symbole de mixité réussie, puisqu'elle rassemble des populations à la fois juives - à 90 % - mais aussi chrétiennes, musulmanes ou druzes.

Siège du Technion - l'Institut technologique d'Israël -, première université du pays fondée en 1924, accueillant aujourd'hui plus de 13 000 étudiants, Haïfa est un pôle de recherche et d'innovation de dimension mondiale. La délégation de votre groupe d'amitié a pu l'appréhender, en se rendant dans l'un de ses centres de recherche, au sein de la Faculté de biotechnologie et de technique alimentaire, dédié à la conception de médicaments de traitement du cancer, puis en rendant visite à des entreprises phares du domaine de la haute technologie, dans les secteurs médical ou de la défense.

La municipalité de Haïfa entretient des liens solides et anciens avec la ville de Marseille : sous l'impulsion du maire Gaston Defferre notamment, les deux villes ont conclu un protocole de jumelage en 1962 , réactualisé en 1999.

Par ailleurs, autour de notre collègue Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, un accord de coopération tripartite portant sur les métiers du tourisme a été signé, le 4 mars 2007, entre les villes de Marseille, Haïfa et Marrakech , toutes deux jumelées avec la cité phocéenne.

Dans le cadre de ce partenariat, des jeunes de Haïfa et de Marrakech viendront se former à Marseille à la stratégie de développement touristique d'une ville ou à la qualité des services et prestations touristiques.

Le maire de Haïfa, M. Yona Yahav, s'est félicité, devant la délégation de votre groupe d'amitié, de cette initiative forte, à la fois pragmatique et haute en symbole, visant à favoriser un rapprochement entre les populations des trois pays.

En outre, la municipalité de Haïfa coopère depuis 1984 avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA ), présidée par notre collègue Michel Vauzelle. Depuis octobre 1999, cette action a pris la forme d'une coopération décentralisée, axée sur les domaines suivants : relations institutionnelles, échanges économiques et partenariats interentreprises, échanges culturels, échanges de jeunes et de lycéens, coopération touristique et coopération universitaire.

2. Les enjeux liés au renforcement de notre partenariat économique et scientifique avec Israël

Israël représente un partenaire économique et scientifique privilégié, compte tenu de la vitalité de ses entreprises et de sa capacité d'innovation.

En effet, après la phase de récession due à la seconde Intifada, de 2000 à 2003, et les réformes profondes engagées par les Gouvernements successifs (privatisations, rigueur budgétaire...), une nouvelle dynamique de croissance s'est engagée : en dépit du coût et de l'impact de la guerre du Liban, le taux de croissance a très peu fléchi, atteignant 5 % en 2006.

Israël est ainsi une puissance économique régionale, ouverte sur l'extérieur : son PIB a progressé de 60 % en 12 ans ; le PIB par habitant est supérieur à 20 000 dollars ; les échanges commerciaux représentent plus de 60 % du PIB.

Le tissu industriel israélien s'est restructuré, dans les années 1990, autour du secteur des hautes technologies , qui représente près de 50 % des exportations industrielles. Le taux d'ingénieurs ou scientifiques - 140 pour 10 000 habitants - et le niveau de recherche et développement civil - plus de 4,5 % du PIB - sont parmi les plus élevés du monde. Au-delà de grands groupes leaders mondiaux, le pays abrite une pépinière de petites entreprises dynamiques et innovantes. Les principaux domaines d'excellence sont l'électronique civile et de défense, les réseaux de télécommunications, la sécurité informatique ou les biotechnologies.

La délégation a pu prendre la mesure de cette expertise en visitant la société Elbit Systems, dont le siège est basé à Haïfa. Ce groupe, qui investit près de 9 % de son budget dans la recherche et le développement, mène actuellement une politique d'ouverture en direction des grandes entreprises françaises, afin de renforcer sa coopération et dans le projet d'y implanter une antenne, qui serait un pôle d'excellence en Europe.

Ce potentiel doit être mieux pris en compte. En effet, le renforcement de la coopération économique entre la France et Israël est un élément fort du rapprochement entre les deux sociétés, d'une plus grande confiance et d'une meilleure connaissance mutuelle. Or, comme le relève la Mission économique de Tel-Aviv dans le plan d'action commerciale de la France en Israël pour la période 2005-2007, le marché israélien est « encore mal connu et non prioritaire pour nos PME face à une présence notamment allemande et italienne plus traditionnelle. »

La France est au 6 e rang des fournisseurs d'Israël (hors commerce de diamants), avec une part de marché de 4,5 %, derrière les États-Unis (20 %), l'Allemagne (10 %), l'Italie (6 %), le Royaume-Uni et la Chine. Israël est notre 41 e client et notre 43 e fournisseur dans le monde.

S'il existe de réelles marges de progression , il faut noter que les échanges franco-israéliens ont quasiment doublé en 10 ans et que des initiatives se mettent en place des deux côtés en vue de les renforcer.

Ainsi, la délégation a rencontré à Haïfa des représentants de la chambre de commerce franco-israélienne du Nord et la présidente du MAI-Nord (l'équivalent du MEDEF), qui lui ont présenté leurs projets de coopération de la région du Nord d'Israël - qui compte 2 millions d'habitants - avec la France : rencontres entre hommes d'affaires des deux pays, création d'un portail de propositions de coopération industrielle et commerciale, projet de création d'une pépinière technologique francophone à Tibériade dans les domaines des énergies nouvelles et des technologies de l'environnement, etc.

Dans le domaine de la recherche, un Haut Conseil scientifique franco-israélien a été mis en place en 2004, afin d'intensifier la coopération scientifique et technologique entre les deux pays, alors que la France est le 4 e partenaire d'Israël en ce domaine. Des thèmes prioritaires ont été définis : la génétique humaine, l'imagerie médicale et biologique, les mathématiques et l'agriculture durable.

L'implantation au Technion d'un laboratoire associé avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), dédié aux cellules souches, constitue une traduction concrète de cette coopération.

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