II. UN RENOUVEAU DES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET ISRAËL
A. UN « RÉCHAUFFEMENT » DES RELATIONS BILATÉRALES
La volonté commune de la France et d'Israël, exprimée depuis 2002, de donner une impulsion nouvelle à leur relation bilatérale s'est d'abord traduite par la mise en place d'un groupe de haut niveau , coprésidé par le docteur David Khayat et l'ancien ambassadeur d'Israël en France, Yehuda Lancry.
Au niveau politique, la visite en France du Président de l'État d'Israël, Moshé Katsav, en février 2004, et des Premiers ministres, Ariel Sharon en juillet 2005, puis Ehoud Olmert en juin 2006 , quelques semaines seulement après son entrée en fonction, ont marqué des temps forts, après une phase de tensions et parfois de malentendus.
Ces rencontres ont été le signe d'un véritable « réchauffement » des relations entre les deux pays, partageant désormais une convergence de vues sur plusieurs sujets majeurs, tels que l'intransigeance à l'égard de la nucléarisation de l'Iran et la condamnation des déclarations de son président Mahmoud Ahmadinejad, affirmant vouloir « effacer Israël de la carte » .
La volonté des deux Gouvernements de prolonger cette dynamique au-delà de l'action diplomatique, en ancrant notamment ce rapprochement au sein des deux sociétés civiles, a abouti à la proposition, lors de la rencontre à Paris entre Jacques Chirac et Ariel Sharon, de créer une Fondation France-Israël . Il s'agit notamment de faire en sorte que les populations des deux pays apprennent à mieux se connaître.
A cette fin, cette fondation non gouvernementale, fédérant des acteurs publics et privés, a pour principale vocation de développer les liens entre les deux sociétés françaises et israéliennes , en apportant son soutien à la réalisation de projets communs, dans les domaines économique, scientifique, social, éducatif, culturel ou artistique.
La création de la Fondation France-Israël, présidée par l'ancien ambassadeur Jacques Huntzinger, a été officiellement annoncée le 24 novembre 2005. Depuis son lancement, celle-ci a notamment participé à l'organisation des premières journées de l'amitié franco-israélienne, qui ont eu lieu en France en mai 2006, et d'un colloque sur « le judaïsme et la francophonie », tenu en mars 2007 à l'université de Tel-Aviv.
Comme l'a souligné le Président Jacques Chirac le 30 mars 2007, lors d'une rencontre avec les membres de la Fondation, « le défi est de taille, car les sociétés françaises et israéliennes se connaissent mal . » L'ambition est donc de faire évoluer, par ces liens renforcés entre les peuples des deux pays, les quelques stéréotypes qui se sont installés, des deux côtés, au fil des années.