D. VISITE DE BETHLÉEM ET COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE AVEC LE MAIRE CHRÉTIEN, M. HANNA NASSER, LE MERCREDI 18 MAI 2005, À BETHLÉEM
Le maire de Bethléem a estimé que le mur qui coupait sa ville en deux était une honte non seulement pour Bethléem, ville berceau de la chrétienté et de la nativité, mais aussi pour l'ensemble du pays.
Il a déploré que l'enceinte construite autour du tombeau de Rachel, véritable cicatrice pour Bethléem, soit également une catastrophe économique pour la ville, privée des retombées engendrées par les différents pèlerinages autour de ce lieu de culte.
Il a indiqué qu'il restait vigilant sur toutes les constructions en cours, et qu'il continuerait à remettre en cause le tracé en portant devant la Cour constitutionnelle tous les cas qu'il estimait manifestement illégaux, c'est-à-dire en contradiction avec le tracé de la ligne verte.
Il a présenté Abou Mazen comme un homme sage et prêt à négocier, représentant un véritable espoir pour le peuple palestinien, même s'il a reconnu qu'il devait encore acquérir le monopole de la force légitime dans les territoires.
Il s'est indigné du sort des minorités arabes en terre d'Israël déplorant que l'égalité de leurs droits ne leur soit pas assurée.
Il a appelé de ses voeux le soutien de l'Europe, et en particulier de la France, pour faire pression sur les Israéliens en ce sens.
Interrogé sur le sort réservé aux juifs par les Palestiniens, il a considéré qu'on ne laissait même pas à ces derniers le territoire suffisant pour y élever leurs enfants, et que l'arrêt de la colonisation devait constituer un préalable à toute éventuelle négociation.
Conscient que de véritables pourparlers ne pourraient avoir lieu avant la mise en place d'un Etat palestinien à part entière, il a souhaité que les conditions qui permettraient l'installation de cet Etat voient le jour le plus vite possible.
Il a estimé que la seule voie possible vers la paix passait par la séparation des deux peuples : les Palestiniens en Palestine et les Israéliens en Israël.
Abordant la question du retrait de la bande de Gaza, il a estimé que le recul de la colonisation était une bonne chose, même si les modalités imposées par Ariel Sharon allaient à l'encontre du droit du Peuple palestinien à disposer de son territoire : ainsi, il a espéré que ne se reproduise pas le scénario du retrait, non coordonné également, du Nord Liban, qui avait laissé les populations aux mains du Hezbollah et des troupes syriennes, faute de négociations préalables.