Débat
Luc
DEGUILLAUME, Spie SA
Spie, une entreprise du secteur du BTP, est présente en Algérie.
Il y a plus de deux ans, une nouvelle convention de non double imposition a
été signée. Elle n'a été ratifiée ni
par le Parlement français, ni par le Parlement algérien. Pour
quelles raisons ?
Mourad MEDELCI
Les processus de ratification sont très lents. Après la signature
de l'accord de participation avec l'Union européenne, il faudra
probablement attendre plus de deux ans avant que toutes les parties aient
ratifié cette convention. Sachez en tous les cas que du
côté algérien, rien ne s'oppose à une ratification
rapide.
Claude ESTIER
Les délais de ratification des conventions sont effectivement toujours
longs ; nous devons faire en sorte de les réduire.
Sadek ALLAG, Chambre de commerce et d'industrie de Paris
La lenteur des systèmes administratifs et financiers,
l'instabilité politique et la violence endémique en
Algérie préoccupent nombre de nos adhérents. Quelles
réponses pouvez-vous apporter ? Par ailleurs, nous souhaiterions
savoir si les aides accordées par l'APSI seront maintenues.
Noureddine BOUKROUH
Je confirme que toutes les aides octroyées par l'APSI seront maintenues
pour la durée initialement prévue, généralement
cinq ans.
S'agissant de la sécurité, maintenant, je pose la question
suivante : depuis les évènements du 11 septembre, quel
pays du monde peut se prévaloir d'un risque pays nul ? Les
investisseurs internationaux devront sans doute, de ce point de vue,
procéder à des révisions déchirantes.
Quant aux lenteurs que vous avez évoquées, toutes les
réformes que je vous ai présentées visent
précisément à simplifier et à alléger les
circuits de décision. L'Algérie est désormais dotée
d'une instrumentation juridique performante.
Serge GORSKI, cabinet TTI - Techno Transfert International
TTI est un petit cabinet de formation spécialisé à
l'international. Nous sommes présents depuis une dizaine d'années
en Algérie. Je souhaitais souligner que l'économie se construit
aussi avec des hommes et des femmes. En Algérie, nous constatons
d'importantes déficiences dans le système de formation. Quels
sont les projets du gouvernement algérien dans ce domaine ?
Mourad MEDELCI
Vous me donnez l'occasion de souligner l'importance des questions
d'éducation et de formation, ce que je n'ai pas pu faire au cours de mon
exposé, faute de temps. Une importante réforme de
l'éducation est en préparation et devrait entrer en application
dans les prochains mois. Il s'agit là aussi d'adapter le système
algérien d'éducation et de formation à l'économie
de marché.
S'agissant des lenteurs qui ont été évoquées par
Monsieur ALLAG, j'ajouterai, pour ce qui relève de ma
responsabilité, que les investisseurs disposeront désormais d'un
guichet fiscal unique. J'ajoute que des outils nouveaux seront mis en place
dans les ports et aéroports pour accélérer et faciliter le
dédouanement.
Seddik LARKECHE, European North Africans
Comment lever les facteurs de blocage en facilitant l'identification des
partenaires et le montage de projets ? Il n'existe aucune structure dans
ce domaine. De véritables relations de partenariat entre les PME des
deux rives de la Méditerranée ne pourront se nouer que si une
telle structure est mise en place en France comme en Algérie.
René HANS, société FTL
Nous souhaitons acquérir la majorité des parts d'une
société textile publique, dont nous essayons depuis trois mois de
connaître la valorisation. Par ailleurs, les effectifs de cette
société ne correspondent pas à sa production. Comment les
réduire ?
Michel HABIB-DELONCLE, président de la Chambre de commerce
franco-arabe
Comment l'Algérie peut-elle financer son programme de réformes
avec des ressources aussi soumises aux fluctuations imprévisibles du
cours du pétrole ?
Habib ZERHOUNI, ONG Promotion relations économiques
Algérie-France
Le droit des affaires n'a fait l'objet, jusqu'ici, d'aucune réforme.
Comment le gouvernement entend-il faire participer les avocats algériens
spécialisés à cette réforme ?
Prévoit-il une remise à niveau de ce volet stratégique du
dispositif économique de l'Algérie ?
Noureddine BOUKROUH
S'agissant du partenariat algéro-français, d'excellentes
relations auraient normalement dû prévaloir entre nos deux pays,
non pas du fait des politiques, mais du simple fait de la proximité des
agents économiques de nos deux pays. Un système de
coopération, me semble-t-il, doit être basé sur les
individus, sur les relations entre les agents économiques
eux-mêmes. Il ne faut pas tout attendre de l'Etat ! Il existe
déjà des espaces de relations, comme la Chambre de commerce
franco-algérienne. Il reste à trouver des mécanismes plus
durables, capables de résister à l'épreuve du temps.
Monsieur Hans, concernant les relations de votre société avec une
entreprise de textile, sachez que mes services sont là pour vous aider
dans votre recherche de partenariat ou dans votre négociation. Il faut
préciser que cela fait seulement un mois que nous en avons le pouvoir.
Mais nous avons maintenant les moyens d'aller vite, car le circuit de
décision est grandement simplifié.
Je précise que lorsque j'ai travaillé sur les projets
d'ordonnances, j'ai fait appel à toutes les expertises nationales et
même étrangères. Nous travaillons
régulièrement avec les représentants de la
société civile, par exemple l'Ordre des experts-comptables.
Mourad MEDELCI
Quatre voies sont suivies dans le cadre de la gestion des fluctuations du
baril :
-
• la création en avril dernier d'un fonds de régulation,
qui jusqu'à présent fonctionne bien ;
• la recherche de financements longs pour nos projets d'infrastructure ;
• la bonne gestion des finances publiques ;
• la sortie de l'impasse budgétaire.