D. POLITIQUE EXTÉRIEURE

La question du Sahara occidental est pour le Maroc la première des priorités . Depuis le départ des troupes espagnoles en 1975 et la Marche verte initiée par Hassan II, le Maroc exerce une autorité de fait sur ce vaste espace désertique, qui demeure un « territoire non autonome » au sens de la Charte des Nations Unies. Un mur de sable construit par le Maroc dans les années 1980 sépare la partie qu'il administre, à l'Ouest (80 %) de la zone occupée par les soldats du Front Polisario (20 %), mouvement indépendantiste fondé en 1976.

Le Maroc a présenté au Secrétaire général des Nations Unies (SGNU), le 11 avril 2007, une proposition de large autonomie pour le territoire sous souveraineté marocaine , destinée à servir de base pour les négociations avec le Front Polisario, revendiquant l'indépendance du territoire et l'organisation d'un référendum d'autodétermination sur cette question.

La mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) est déployée au Sahara occidental depuis 1991. Elle a été créée en avril 1991 par la résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU). Malgré l'instauration d'un cessez-le-feu en 1991, l'organisation d'un référendum s'est heurtée au manque de coopération des parties et à la difficile identification du corps électoral. L'activité de la MINURSO se limite aujourd'hui à l'observation du cessez-le-feu et au déminage. Le renouvellement pour six mois de son mandat a été adopté le 31 octobre 2018 par le Conseil de sécurité.

La question du Sahara occidental cristallise les tensions entre le Maroc et l'Algérie , relayée par la presse des deux pays et plus ponctuellement au niveau gouvernemental. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994 . Leur différend entrave la coopération au Maghreb et la concrétisation de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Cependant, le 6 novembre 2018, lors de son discours commémorant la Marche verte, Mohammed VI a appelé à la mise en place d'un « dialogue direct et franc » avec l'Algérie.

L'Afrique est une priorité de la diplomatie marocaine . Le Maroc entend étendre son influence économique sur le continent, consent d'importants efforts diplomatiques en ce sens, notamment via les nombreuses tournées africaines de Mohammed VI. Sur le plan politique, le Maroc opère un rapprochement avec les États africains. Plus de trente ans après s'être retiré de l'Organisation de l'Unité africaine (1984) pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Maroc l'a réintégrée le 31 janvier 2017, à l'occasion du 28 e sommet de l'institution panafricaine à Addis-Abeba . Cette décision s'inscrit dans sa stratégie africaine, visant à développer une influence multiforme sur ce continent (économique, coopération, religieuse, militaire). Le rapprochement avec la Mauritanie s'inscrit dans cette politique après des années de tension sur la question du Sahara occidental ; le risque terroriste dans la région sahélienne en est sans doute un facteur important.

Le Maroc entretient un dialogue politique régulier avec les États-Unis, avec lesquels il a conclu un accord de libre-échange entré en vigueur en 2006. Les deux pays poursuivent une relation stratégique, le Maroc étant pour les États-Unis un « allié non-OTAN majeur ». Le 1er mai 2018, le Maroc a rompu ses relations avec l'Iran, qu'il accuse d'armer le Front Polisario via le Hezbollah, ce que Téhéran nie.

Avec l'Union européenne et le « statut avancé » obtenu en 2008 , le Maroc bénéficie d'un partenariat particulièrement étendu et approfondi.

Le Maroc est l'un des seuls pays de la région à être particulièrement actif sur la question des migrations . Depuis l'appel du Roi en septembre 2013 pour une gestion plus humaine de ces dernières, des mesures fortes en direction des réfugiés ont été prises, avec la régularisation de dizaines de milliers de demandeurs d'asile entre 2013 et 2017, parallèlement au maintien d'un contrôle étroit sur les flux irréguliers. À l'été 2018, la route Maroc-Espagne est devenue la voie la plus empruntée pour entrer en Europe (25 101 personnes entre le 1er janvier et le 14 août 2018, selon l'Organisation internationale pour les migrations).

Le pays est également engagé dans la transition écologique . Après le succès de la COP 22 à Marrakech , en novembre 2016, le Roi a pris part, en présence du Prince héritier, au One Planet Summit (Paris, 12 décembre 2017). Des projets ambitieux dans le domaine des énergies renouvelables - dont certains soutenus par l'Agence française de développement - ont été lancés ces dernières années : centrale solaire Noor d'Ouarzazate, parcs éoliens ou encore instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables.

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