CLÔTURE DES DÉBATS
M. Philippe DALLIER, Premier Vice-président du Sénat, Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Israël
J'ai l'honneur de clôturer ce colloque en tant que Vice-président du Sénat, mais surtout en qualité de Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Israël, l'un des plus importants du Sénat, qui rassemble plus de 50 parlementaires. Son activité est régulière : nous rentrons d'ailleurs d'un déplacement en Israël, il y a à peine deux semaines de cela.
Le Président du Sénat l'a rappelé : c'est à la suite de son voyage en Israël, en janvier 2017, qu'il a invité Yuli-Yoel Edelstein. Huit années s'étaient écoulées sans que le Président de la Knesset effectue de visite en France.
C'est à cette époque qu'a germé l'idée d'organiser une série d'événements nous permettant d'échanger au sujet de la relation franco-israélienne.
Bien évidemment - et ce fut encore le cas lors de notre dernier déplacement - nous évoquons systématiquement la lutte contre le terrorisme, les problèmes géopolitiques, les problèmes de sécurité, ainsi que ce qui se passe en Syrie et la menace que représente l'Iran, mais on aborde aussi les sujets d'économie, d'innovation, de recherche et de coopération entre la France et Israël. C'est ce que nous avons fait de manière spécifique ce matin.
J'adresse mes remerciements à ceux qui ont organisé ce colloque, ce qui est particulièrement compliqué le mercredi matin, car le règlement du Sénat nous impose de siéger en commission. Je remercie donc les sénateurs présents ici ce matin, ainsi que mes collègues Sophie Primas, qui a animé la première table ronde, et Élisabeth Lamure, qui a animé la seconde.
L'année 2018 est très particulière. La célébration du soixante-dixième anniversaire d'Israël constitue un événement important. Cette année est aussi celle de la « Saison croisée France-Israël », qui s'ouvrira dans quelques semaines. Par ailleurs, le Premier ministre se rendra en Israël fin mai. J'aurai le plaisir de l'accompagner. Emmanuel Macron effectuera vraisemblablement une visite vers le mois d'octobre, et j'y retournerai avec lui. C'est donc une année chargée, mais j'en suis particulièrement heureux.
Il y a quinze jours, nous avions demandé à rencontrer des chercheurs et des entreprises. Nous nous étions donc déjà croisés une première fois. Je remercie toutes les intervenantes et tous les intervenants ici présents, particulièrement ceux qui ont fait le voyage depuis Israël.
À l'Université hébraïque de Jérusalem, nous avons rencontré un chercheur qui cherche à faire « pousser » de la viande. Pour un Français, le sujet peut paraître particulier... Quand on y réfléchit, il est vrai qu'avec 10 milliards d'habitants sur la planète dans quelques années, l'élevage va devenir extrêmement difficile et coûteux en eau et en ressources.
Il nous a expliqué comment il fonctionnait. Pour des Français - cela a été dit ce matin - c'est exceptionnel : les chercheurs prennent un problème, cherchent à le résoudre et passent en parallèle de la recherche fondamentale à la recherche appliquée.
C'est un pari gagnant-gagnant : une partie des bénéfices tirés de la recherche va aux chercheurs et à la start-up qu'il aura développée, une autre au laboratoire de l'université, et la dernière partie à l'université.
Philippe Adnot l'a fort bien dit : il y a encore beaucoup à faire avant de faire évoluer les mentalités françaises et de passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée. Les choses bougent cependant, mais si cela prend du temps. C'est le problème de notre pays.
Nous avons rencontré en Israël beaucoup de start-up et de grosses entreprises, comme Thalès, dont le représentant nous a dit combien il avait été difficile de franchir le pas. STMicroelectronics l'a fait depuis plus longtemps, et on voit bien que les choses ont bougé de ce point de vue.
Nous avons enfin rencontré des Franco-Israéliens qui ont développé leur propre entreprise, et tout ceci a été extrêmement enrichissant.
S'il fallait une image pour conclure ce colloque, ce serait peut-être celle du hors-bord et du paquebot. Israël est plutôt un hors-bord avec un très gros moteur, qui file sur l'eau. La France est un gros paquebot avec un intérieur magnifique, comme au siècle dernier mais, entre le moment où l'on se dit qu'il faudrait changer de cap et le moment où le navire vire de bord, il faut du temps.
Je ne désespère pas que notre pays prenne la bonne direction. Je suis certain que la coopération entre la France et Israël sera bénéfique pour nos deux pays.
Merci d'avoir assisté à cette matinée qui, je l'espère, aura été intéressante pour vous.
Je vous donne rendez-vous tout au long de l'année pour cette belle saison croisée entre la France et Israël.