Groupe interparlementaire d'amitié

France-Égypte (1 ( * ))

L'Égypte, un marché aux atouts multiples

Actes du colloque Sénat du 20 février 2017

Sous le haut patronage de
M. Gérard LARCHER, Président du Sénat

Palais du Luxembourg

Salle Clemenceau

Mme Catherine MORIN-DESAILLY,
Présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte

M. Tarek KABIL,
Ministre du commerce et de l'industrie de la République arabe d'Égypte

M. André PARANT, Ambassadeur de France en République arabe d'Égypte

Salle Clemenceau

OUVERTURE

Message de M. Gérard LARCHER,
Président du Sénat

lu par Mme Catherine MORIN-DESAILLY,
Sénatrice de la Seine-Maritime,
Présidente de la commission de la culture,
de l'éducation et de la communication
Présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte

Monsieur le ministre,

Monsieur l'ambassadeur,

Monsieur le directeur général,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

M. Gérard Larcher m'a chargé de vous transmettre le message suivant :

« Le Sénat se félicite d'accueillir aujourd'hui, en partenariat avec Business France, ce grand colloque économique consacré à l'Égypte.

Je tiens d'abord à saluer la qualité des intervenants inscrits au programme de cette manifestation, et à remercier tout particulièrement M. Tarek Kabil, ministre du commerce et de l'industrie de la République arabe d'Égypte, pour sa présence cet après-midi.

Le mérite en revient en particulier à notre partenaire Business France, qui oeuvre positivement en faveur du rapprochement entre le monde des entreprises et celui des responsables politiques, diplomatiques ou institutionnels.

Mes remerciements s'adressent aussi à notre ambassadeur au Caire, M. André Parant, pour son engagement en faveur de la réussite de ce colloque et la qualité de son action au service de nos relations bilatérales.

Cet événement traduit de fait l'excellence des relations entre l'Égypte et la France, mais aussi la qualité de nos liens interparlementaires.

Le Sénat a reçu le président Abdel Fattah al-Sisi à deux reprises, en 2014 et en 2015. À l'invitation des autorités égyptiennes, je me suis moi-même rendu en visite officielle en République arabe d'Égypte, en novembre 2016, accompagné d'une délégation de cinq sénateurs, membres du groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte, parmi lesquels sa présidente, Mme Catherine Morin-Desailly.

Lors de cette visite, nous avons eu des entretiens avec les plus hauts responsables égyptiens : le président al-Sisi, bien sûr, mais aussi le Premier ministre M. Chérif Ismaïl, le président du parlement, M. Ali Abdel Aal, et le secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Ahmed Aboul Gheit, parmi d'autres. Nous avons également rencontré les plus hauts dignitaires religieux, tels le pape Tawadros II et Cheikh Ahmed Al Tayeb, grand imam d'Al Azhar.

Cette visite nous a permis de tisser des liens étroits entre le Sénat français et le parlement égyptien, et a donné lieu à un dialogue approfondi sur la situation au Moyen-Orient, où l'Égypte joue un rôle clef en faveur de la stabilisation régionale. La lutte conjointe contre le terrorisme, notre partenariat stratégique et économique, la coopération entre les deux rives de la Méditerranée pour faire face aux défis communs ont été au coeur de nos échanges.

Je tiens à saluer ici le rôle éminent joué par le groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte, l'un des plus anciens du Sénat. Je tiens à remercier tout particulièrement sa présidente, notre collègue Catherine Morin-Desailly, qui fait vivre ces relations institutionnelles fortes. Le groupe d'amitié se rendra d'ailleurs prochainement en Égypte.

L'Égypte occupe à nouveau pleinement sa place sur la scène régionale et internationale. Ses atouts économiques sont nombreux, et les perspectives pour nos entreprises sont multiples : une position géographique stratégique, des réformes économiques ambitieuses et courageuses, de grands projets d'infrastructures alliés à la création de zones économiques spéciales, des capacités de projection vers l'Afrique et le Moyen-Orient... Il ne s'agit que de quelques exemples.

En outre, la France jouit en Égypte d'une image positive, grâce à la réussite de nos entreprises dans de nombreux domaines : matériaux de construction, électroménager, tourisme, agroalimentaire, distribution, téléphonie mobile, etc. Mais, si nos échanges avec l'Égypte ont connu ces dernières années une progression notable, notre présence n'est toutefois pas encore à la hauteur des potentialités.

Votre participation nombreuse témoigne de l'intérêt particulier que nos entreprises accordent aux perspectives prometteuses offertes par ce grand pays, et qu'avec mes collègues sénateurs nous souhaitons accompagner et encourager.

À tous, je souhaite donc des échanges féconds et d'excellents travaux ! ».

Mme Catherine MORIN-DESAILLY - Monsieur le ministre, Monsieur l'ambassadeur, Messieurs les directeurs, Frédéric Rossi et Ludovic Prévost, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs, en ma qualité de présidente du groupe d'amitié France-Égypte, je suis heureuse de vous accueillir au Palais du Luxembourg. C'est un après-midi fructueux qui s'annonce, consacré à l'Égypte et aux multiples atouts du marché égyptien.

À mon tour, je souhaite remercier Business France de cette initiative et d'y avoir associé notre groupe interparlementaire d'amitié. Je salue ceux de mes collègues qui sont présents cet après-midi, attestant de l'intérêt que portent les sénateurs au développement des relations d'affaires entre la France et l'Égypte.

À cet égard, je voudrais saluer l'action positive de Business France pour favoriser l'implantation et le développement des marchés de nos entreprises partout dans le monde. Les informations que vous collectez, l'accompagnement et l'appui que vous offrez à nos entreprises, sont, nous le savons, très précieux, en particulier pour les plus petites d'entre elles. J'espère donc que cette rencontre facilitera vos démarches et favorisera le succès de vos projets de développement en Égypte.

Au total, c'est une vingtaine d'intervenants qui se succéderont à cette tribune tout au long de l'après-midi pour vous apporter tous les éclairages utiles, mais aussi pour répondre à vos questions sur ce pays, dont le tableau d'ensemble aura au préalable été dressé par deux experts, MM. Jérôme Baconin, de la direction générale du Trésor, et Ludovic Prévost, directeur de Business France Égypte, que j'ai grand plaisir à retrouver aujourd'hui.

Marché qui recèle un potentiel de 100 millions d'habitants à l'horizon de 2020, l'Égypte bénéficie d'un positionnement stratégique au carrefour de trois continents et de deux mers, sur la route des flux commerciaux de la région, avec le canal de Suez.

Influente dans le monde arabe et en Afrique, l'Égypte se trouve désormais au coeur d'une zone de libre-échange élargie, suite à la fusion, en juin 2015, du marché commun pour l'Afrique de l'Est et du Sud (COMESA), de la communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Malgré la fragilité de la situation sécuritaire et ses conséquences sur l'économie du tourisme, le climat des affaires y demeure néanmoins propice, du fait de la stabilisation progressive de la situation politique, suite à l'accession au pouvoir du président al-Sisi, en juin 2014, et la mise en place du parlement, il y a maintenant un peu plus d'un an. La mise en place du parlement marquait la dernière étape de la feuille de route constitutionnelle élaborée après la révolution du 30 juin.

Dans le domaine économique, la situation, bien que fragile, ouvre des perspectives très encourageantes, du fait des réformes structurelles engagées depuis 2004 et poursuivies par le président al-Sisi : ouverture aux échanges et aux investissements, réforme de la fiscalité des sociétés, restructuration et consolidation du secteur bancaire, développement des partenariats public-privé...

La mise en oeuvre de la réforme de la taxe générale sur les ventes, qui doit conduire à l'instauration d'un régime de TVA et à un système d'imposition simplifiée pour les PME, est aussi à l'agenda du gouvernement. La baisse des subventions et une loi sur le service public sont également attendues.

Les défis ne manquent pas, mais les opportunités qu'offrent le programme de réformes structurelles et le développement des projets en infrastructures font de ce pays un marché indéniablement attractif.

Il y a des opportunités à saisir dans la zone économique du canal de Suez en particulier, mais également dans les énergies renouvelables, le développement des PME, le tourisme, les infrastructures et les petits et moyens projets.

M'étant rendue l'an dernier à deux reprises en Égypte avec le président de la République et, plus récemment, avec le président du Sénat, je puis vous assurer que la France est réellement bienvenue et attendue en Égypte.

Elle est d'ailleurs déjà bien positionnée : huitième partenaire commercial, au moins cent quarante de nos entreprises y sont déjà présentes. Notre pays s'est récemment distingué par la signature de gros contrats, comme la vente d'avions Rafale et de matériel militaire de pointe, le développement du métro du Caire, l'accord entre AXA et la banque égyptienne CIB, pour ne citer que quelques exemples.

Nos relations économiques ont donc vocation à s'intensifier. Après la visite en Égypte du président de la République en avril dernier, et celle du Premier ministre en octobre, il s'agit en effet - je cite - de « porter le partenariat entre la France et l'Égypte à un niveau stratégique ».

À l'appui de cet objectif, l'Agence française de développement (AFD), présente au Caire depuis 2007, joue un rôle essentiel de pivot pour faciliter l'implantation de nos entreprises et leur contribution aux projets qu'elle soutient. Mme Marie-Hélène Loison, directrice pour la Méditerranée et le Moyen-Orient, en parlera en fin d'après-midi.

Bien entendu, le succès viendra de vous, de votre confiance dans ce marché, de votre implication, et de l'énergie que vous mettrez à faire valoir nos talents et notre expertise.

Soyez assurés que notre groupe d'amitié appuiera vos initiatives et vous soutiendra dans tous vos projets. Représentant des territoires ou représentant des Français qui valorisent l'image de la France à l'étranger, nous avons à coeur de faire gagner nos entreprises.

Je vous remercie de votre attention et vous souhaite un excellent après-midi au Sénat.

M. Tarek KABIL,
Ministre du commerce et de l'industrie de la République arabe d'Égypte

Madame la présidente,

Monsieur l'ambassadeur,

Mesdames, Messieurs,

Merci beaucoup de m'avoir invité à parler de l'Égypte aujourd'hui. C'est pour moi très important et je souhaite également remercier le Sénat français pour avoir organisé cette journée.

Ce type de réunion se prête normalement à l'échange d'expériences sur les investissements et les opportunités qui s'offrent aux personnes qui n'ont pas eu la chance de visiter l'Égypte. Permettez-moi de vous rappeler l'histoire passée, présente et future de l'Égypte, où nous en sommes et où nous allons.

Vous le savez, politique et économie sont intrinsèquement liées, même si on souhaite les séparer. Pour commencer, je souhaite donc vous exposer la situation politique.

Nous avons connu des turbulences politiques considérables en 2011 et avons subi presque deux révolutions en deux ans. Ceci a bien sûr eu d'énormes répercussions économiques, sociales et politiques sur le pays.

Le taux d'inflation a augmenté, et l'absence d'investissement des deux dernières années a eu un impact considérable sur la croissance industrielle. Les réserves de la Banque centrale d'Égypte se sont épuisées, et nous avons énormément de problèmes à régler.

Depuis la deuxième révolution, si on peut l'appeler ainsi, le président al-Sisi a établi sa feuille de route autour de trois piliers, l'élection présidentielle, la nouvelle Constitution et la formation d'un parlement.

En janvier 2013, la feuille de route politique a été achevée, et nous avons commencé à nous attaquer à la promotion de la croissance économique pour remettre notre pays en selle. Nous n'avions que très peu de réserves, et un problème de devises entravait la croissance du pays.

Les réformes économiques ont porté sur quatre volets, concernant d'une part les infrastructures, afin de récupérer ce qu'on avait perdu et promouvoir la croissance, clef des investissements étrangers, d'autre part la situation financière, la législation et la gouvernance, afin de faire avancer les réformes structurelles.

Les projets à grande échelle que nous avons lancés depuis 2014 devraient se poursuivre à l'avenir en matière d'infrastructures. Nous avons augmenté celles du canal de Suez, construit une plate-forme industrielle et logistique autour des couloirs qui entourent le canal. Ceci devait être très positif pour les échanges commerciaux et l'industrie.

Nous avons subi des pénuries d'énergie au cours des dernières années. Au cours des dix-huit derniers mois, nous avons augmenté la production d'énergie de près de 50 % et allons poursuivre en ce sens. Nous avons construit une centrale électrique avec Siemens. Elle est en train d'atteindre sa production maximum. Notre objectif, d'ici 2020, est de faire en sorte que 20 % de notre énergie provienne des énergies renouvelables, en particulier solaires, en recourant bien sûr au secteur privé.

Nous sommes en train de construire trois villes, dont une capitale administrative. Le chantier est en cours. Ceci est très important pour la croissance de la population, et constitue également pour nous un saut technologique.

Nous construisons trois nouveaux ports et en mettons trois autres à niveau autour de la plate-forme du canal de Suez et de la mer Rouge.

L'un de nos projets, parmi les plus ambitieux, vise à assainir 1,5 million d'hectares de terres désertiques destinées à l'agriculture. Nous avons lancé la première phase de ce chantier.

Nous avons également mis en place un plan industriel en 2016 et allons le poursuivre. Vous le savez, la réalisation d'infrastructures nécessite un certain temps.

En ce qui concerne le volet financier, nous avons décidé, le 3 novembre dernier, d'établir un taux de change flottant pour la livre égyptienne. Nous ne l'avions encore jamais fait. La dévaluation a été de 20 %. Cette dépréciation importante s'est atténuée au cours des dernières semaines. C'est un facteur très important, qui vise à adapter notre devise et à ne plus la défendre sur les marchés.

Nous souhaitons également supprimer certaines subventions. En juillet, nous avons augmenté le prix de l'eau et de l'électricité de 30 % et, en septembre, réduit d'autres subventions.

Tout est fait simultanément, et tout se passe normalement. On pourrait connaître une troisième révolution, mais le fait que la population accepte signifie qu'elle comprend la situation et soutient le gouvernement et le régime politique.

D'autres mesures ont été approuvées par le parlement, et tout ceci nous a aidés à réduire la dette publique de près de 1,5 %.

Nous avons également mis en oeuvre une réforme de la fonction publique et avons signé un accord avec le FMI pour 1,5 milliard de dollars. Cela paraît peu, mais il est important que le FMI ait entériné la politique économique du gouvernement égyptien.

Il était également important de prévoir pour la population un filet de sécurité du point de vue social. C'est ce que nous avons essayé de faire au fur et à mesure.

Sur le plan législatif, nous avons opéré une percée. Une grande partie de la législation a été adoptée en 2016.

Ainsi, dans le domaine des licences industrielles, on a généralement besoin de six cent cinquante jours en moyenne pour obtenir un agrément. Nous avons fait voter une nouvelle loi qui va réduire cette période à moins de deux semaines. 80 % des industries pourront être agréées par notification, et 20 % pourront bénéficier d'un pré-agrément, comme l'industrie des engrais, qui peut avoir un impact sur l'environnement ou la sécurité.

Une loi sur l'investissement a été adoptée par le conseil des ministres et par le parlement. Ceci constituera un avantage considérable pour certains secteurs industriels. Nous avons besoin de soutenir notre industrie, de rationaliser nos importations et d'augmenter nos exportations. Cela passera par des réductions d'impôt en fonction du montant du capital versé. Cette loi est actuellement débattue au parlement et n'est pas encore adoptée.

Nous avons fait voter une loi concernant les denrées alimentaires et créé une agence de l'alimentation semblable à la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Ce débat dure depuis presque quinze ans, et la loi vient d'être promulguée. Nous devons la mettre en vigueur d'ici 2017.

Nous avons décidé de libérer des terres en Haute-Égypte. Nous savons que les compétences existent et que le chômage y est élevé. Nous voulons promouvoir l'investissement dans cette région. Tout ceci fait partie de la réforme globale de l'économie que nous avons menée en 2016.

Le quatrième aspect de la réforme concerne le volet gouvernemental et institutionnel. Nous avons créé plusieurs organisations afin de faciliter et de réorganiser les activités destinées aux investisseurs.

Nous avons créé pour les PME une organisation qui relèvera du ministère du commerce et de l'industrie. Nous allons encadrer les PME depuis l'évaluation de leur projet jusqu'à leur financement, en passant par les ressources humaines et le renforcement de leurs capacités.

Nous avons également prévu de soutenir les exportations grâce à une agence créée à cet effet. Celles-ci représentent un objectif très important pour réduire le déficit de la balance commerciale et augmenter les réserves de dollars américains.

Nous avons lancé ce que l'on appelle le « projet du triangle d'or ». Il s'agit d'un immense projet qui s'étale sur cinquante années, et couvre 9 000 km 2 en Haute-Égypte. Les études de faisabilité ont demandé un an. Ce projet concerne l'extraction des minéraux, l'agriculture, l'industrie, et le tourisme.

Nous avons instauré un Conseil suprême de l'investissement qui se réunit tous les mois et qui discute des sujets les plus importants pour les investisseurs. L'objectif était d'atténuer ou de supprimer la bureaucratie, afin d'avancer plus vite.

Nous avons adopté une stratégie industrielle et commerciale en vue de 2020 en analysant les industries que nous voulons promouvoir au cours des prochaines années. Nous désirons nous concentrer sur les secteurs industriels où nous pensons avoir un avantage concurrentiel, comme la chimie, le textile et les matériaux de construction. Ces secteurs se verront accorder des incitations spécifiques au cours des prochaines années.

Grâce à nos accords de libre-échange avec les États-Unis, l'Union européenne, le marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA), qui compte dix-neuf pays, et la grande zone arabe de libre-échange (GAFTA), nous touchons 1,6 milliard de personnes. Nous négocions par ailleurs avec l'Union économique eurasiatique (UEEA), qui regroupe la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Arménie.

Nous allons toutefois nous concentrer sur l'Afrique et les pays arabes. Nous avons ouvert des centres de logistique et lancé des lignes maritimes avec les pays africains, avec qui nous avons un avantage compétitif.

Où en sommes-nous depuis un an ? Il s'agit pour nous de réalisations majeures, alors que l'époque apparaît très problématique. Toutefois, les réserves de la Banque centrale d'Égypte ont augmenté de 30 % à 40 % au cours des deux derniers mois, bien que nous ayons laissé flotter notre devise.

En ce qui concerne la balance commerciale, nous avons réduit notre déficit de 18 %, soit 9 milliards de dollars, grâce à la réduction de 7 milliards de dollars des importations et à l'augmentation de 2 milliards de dollars des exportations. Nous pensons avoir compensé nationalement la réduction des importations.

En dépit du manque de devises étrangères, la croissance industrielle a augmenté de 4,2 %. Le tourisme a également progressé, en dépit de gros problèmes économiques et d'une pénurie de dollars ainsi que de devises étrangères. Ceci démontre la force et la résilience de notre économie.

On peut dire que l'économie égyptienne est très diversifiée. Le secteur industriel est le plus important - 17 % -, suivi par l'agriculture, les services et le tourisme. Les revenus issus de ce dernier domaine ont baissé, mais l'économie ne s'est pas effondrée. Il convient de le souligner.

Il faut certes régler les problèmes à court terme, mais il est crucial d'avoir une vision à long terme. Nous avons établi pour l'Égypte un plan de développement durable jusqu'en 2030 et voulons créer un secteur privé ouvert et moderne, qui sera la base de notre économie.

Nous avons des indicateurs de performance clefs tout à fait clair. Notre objectif est de faire partie des trente économies les plus performantes du monde. Je pense que nous pouvons y parvenir. En Afrique, nous sommes la troisième économie et souhaitons revenir au deuxième rang que nous occupions auparavant. L'objectif est également d'améliorer la vie et le bien-être des Égyptiens.

Si, en 2016, nous avons touché le fond, nous progressons actuellement de manière significative. Les exportations ont augmenté de 25 % le mois dernier par rapport à l'an passé. Nous disposons d'une source importante de main-d'oeuvre compétente, que nous envoyons dans les autres pays arabes. Beaucoup d'Égyptiens travaillent hors de leur pays. La main-d'oeuvre égyptienne qualifiée est en effet extrêmement bon marché, son coût avoisinant 100 dollars par mois.

Nous nous efforçons par ailleurs d'améliorer l'environnement commercial, en accordant des incitations et des encouragements aux investisseurs.

Notre objectif est de doubler les investissements au cours des deux prochaines années. Ils ont déjà augmenté de 20 % ces deux derniers mois. Les exportations augmentent aussi considérablement.

Environ 92 millions de personnes vivent en Égypte, et le taux de croissance est élevé. Nous occupons un emplacement géographique stratégique, et la croissance démographique est importante. Il est donc difficile d'ignorer notre pays.

La croissance de l'Union européenne est lente et basse. La plupart des pays recherchent de nouveaux marchés à l'exportation afin de doper leur économie. L'Égypte constitue un marché qu'on ne peut laisser de côté. Nous allons donc faire tout notre possible pour améliorer notre façon de conduire les affaires et faciliter la vie des investisseurs.

La plupart des sociétés françaises font un remarquable travail en Égypte. Implantées dans notre pays depuis très longtemps, nous les considérons d'ailleurs comme des entreprises égyptiennes.

Sur le plan politique, les relations entre la France et l'Égypte sont uniques et excellentes. Nous partageons également des liens économiques étroits. L'an passé, la balance commerciale entre nos deux pays s'élevait à 2 milliards d'euros, mais ceci ne reflète pas la force de nos relations. Les investissements des entreprises françaises en Égypte ont dépassé 4 milliards d'euros, et continuent à augmenter chaque année.

Ces entreprises ont accompli un travail remarquable dans beaucoup de domaines, comme le métro égyptien, et je crois que nous pouvons encore améliorer nos relations. J'ai à cette fin rencontré le conseiller commercial franco-égyptien pour déterminer la meilleure façon d'y parvenir.

Voici le tableau de la situation passée, présente et future, qui représente l'histoire de l'Égypte.

M. Arnaud FLEURY - Monsieur le ministre, je vous remercie . Je me tourne maintenant vers M. André Parent, ambassadeur de France en Égypte.

M. André PARANT,
Ambassadeur de France en République arabe d'Égypte

Monsieur le ministre du commerce et de l'industrie de la République arabe d'Égypte,

Madame la présidente du groupe d'amitié France-Égypte du Sénat,

Mesdames et Messieurs les sénateurs,

Monsieur le directeur de Business France,

Mesdames et Messieurs les dirigeants et représentants d'entreprises,

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de me trouver parmi vous à l'occasion de cette journée consacrée à l'Égypte.

Je voudrais commencer par féliciter Business France, qui est à l'origine de cette initiative.

Je veux aussi remercier le Sénat, qui nous accueille dans ses locaux prestigieux. J'ai hélas derrière moi une assez longue carrière diplomatique : j'ai toujours été frappé par l'ouverture de cette maison aux réalités du monde et par la contribution très positive qu'elle apporte au développement des relations de la France avec un certain nombre de pays, y compris dans le domaine économique.

Je voudrais enfin saluer tous les responsables et représentants d'entreprises qui participent à cette journée. Leur nombre témoigne de leur intérêt pour l'Égypte. Je pense sincèrement que cet intérêt est justifié : vous avez raison de regarder du côté de l'Égypte, et de le faire maintenant. J'espère que la suite de mon propos contribuera à vous en convaincre.

Mme Catherine Morin-Desailly et M. Tarek Kabil ayant déjà dit beaucoup de choses, je limiterai mon propos à quelques considérations.

Cela a déjà été dit et peut paraître évident, mais il ne coûte rien de le rappeler : l'Égypte est un grand pays, berceau d'une des plus anciennes et des plus riches civilisations du monde. C'est un pays d'une profondeur et d'une richesse historique, culturelle et touristique inouïes, situé à un carrefour stratégique entre l'Afrique et l'Asie. Il a toujours joué un rôle de premier rang dans le monde arabe et, plus largement, dans la région. C'est encore le cas aujourd'hui.

Ce pays a traversé une période très agitée entre 2011 et 2014, mais a retrouvé depuis la stabilité. Il est doté d'institutions solides qui, comme dans beaucoup d'autres pays, fonctionnent malgré de nombreuses imperfections.

C'est enfin un pays confronté, comme bon nombre, au fléau du terrorisme, mais qui est déterminé à le combattre. C'est également un pays, je tiens à le souligner parce que cela ne se sait pas suffisamment, globalement sûr, sauf dans des portions très limitées et périphériques de son territoire : à l'extrême Nord de la péninsule du Sinaï, à la frontière avec Gaza ou dans le dessert occidental et à la frontière avec la Libye.

Second élément : l'Égypte est un grand marché, avec une population extrêmement jeune, souvent bien formée et entreprenante, et avec une classe moyenne nombreuse et en pleine expansion.

C'est un marché de 92 millions d'habitants, avec des perspectives de croissance très fortes, puisqu'on estime que sa population atteindra 150 millions d'habitants en 2050. Il n'y a pas là que des aspects positifs. Je conçois même que cela puisse faire peur. Les plus hauts responsables égyptiens sont d'ailleurs conscients de la nécessité de mieux maîtriser la croissance démographique et envisagent de renforcer l'action conduite en ce domaine. En attendant, cette population nombreuse, très jeune, dont la moitié à moins de vingt-cinq ans, est aussi un gage de vitalité et de dynamisme.

Tous ces jeunes Égyptiens ne sont pas bien formés, mais beaucoup le sont, notamment dans les disciplines techniques ou le numérique.

Je voudrais à cet égard citer deux exemples, qui concernent à la relation entre la France et l'Égypte, et qui illustrent bien ce potentiel de l'Égypte, notamment dans les domaines des sciences et de la technologie.

Valeo, équipementier automobile bien connu, qui est d'ailleurs, je crois, représenté dans cette salle, a établi à Smart Village, à côté du Caire, son deuxième site pour la recherche et le développement dans le monde. Mille six cent ingénieurs égyptiens y travaillent sur la voiture de demain pour les plus grands constructeurs automobiles. Ces ingénieurs égyptiens sont à l'origine, en 2016, de quelque vingt-deux brevets.

Autre exemple : lors des deux premières éditions du concours « French Tech Ticket », lancé par les autorités françaises en 2015, pour aider les start-up du monde entier à se développer à l'international, l'Égypte a été l'un des pays qui a présenté le plus de projets ou de candidats individuels derrière l'Inde, les États-Unis et la Russie. Elle arrivait en quatrième position en termes de projets ou de candidats.

Les habitudes et les aspirations de la classe moyenne égyptienne qui se développe sont semblables à celles des consommateurs européens.

Les distributeurs français l'ont d'ailleurs bien compris. Carrefour, avec une trentaine de magasins, fait déjà partie depuis longtemps du paysage égyptien.

Une grande marque de produits sportifs s'intéresse également à l'Égypte, non plus comme auparavant pour y produire des articles destinés à ses magasins en Europe et dans le monde, mais aussi - et c'est nouveau - pour y distribuer ses produits destinés à cette classe moyenne en pleine expansion.

Le troisième point est peut-être le plus important : l'Égypte a engagé des réformes ambitieuses et courageuses, qui doivent lui permettre, à terme, de rétablir ses équilibres internes et externes, et d'améliorer la compétitivité de l'économie.

Le ministre en a beaucoup parlé : ces réformes étaient inévitables. Le tarissement concomitant de la plupart des sources de devises du pays s'était traduit par une pénurie sans précédent qui asphyxiait totalement l'économie ainsi que par une dégradation très sévère de la balance des paiements et des comptes publics. La situation, à l'été 2016, était devenue quasiment intenable.

Cela étant, l'ampleur des mesures adoptées par les autorités égyptiennes pour remédier à cette situation, la détermination et le courage démontré dans ces circonstances par les autorités méritent à mon sens d'être salués.

Flottement de la livre égyptienne, consolidation fiscale, avec notamment l'institution de la TVA, réforme de la fonction publique, du système des subventions à l'électricité et aux carburants, nouvelle loi sur l'investissement étranger en préparation, toutes ces réformes vont dans le même sens. Elles commencent à produire des résultats positifs. Si le coût social est correctement maîtrisé - il y a là un enjeu extrêmement important dont les autorités égyptiennes sont bien conscientes - toutes ces mesures devraient permettent à l'Égypte de réduire ses déficits et de restaurer la compétitivité de son économie.

Deux réformes méritent à mon sens une mention particulière. Il s'agit de la décision de laisser flotter la livre égyptienne, qui s'est aussitôt dépréciée d'environ 50 % par rapport aux devises fortes, comme l'euro ou le dollar.

Cette dépréciation a naturellement eu pour conséquence immédiate d'augmenter fortement le prix des produits importés, mais elle a eu aussi pour effet de renforcer considérablement la compétitivité des produits fabriqués en Égypte. Produire en Égypte, que ce soit pour servir le marché égyptien ou pour exporter depuis l'Égypte, en profitant de son positionnement géographique exceptionnel et des accords de libre-échange conclus avec l'Afrique et le Proche-Orient, peut et va même désormais devenir plus intéressant que d'y exporter.

L'autre série de réformes que je souhaite évoquer ici sont celles qui visent à l'amélioration du climat des affaires. Je sais que c'est un sujet auquel les entreprises, françaises en particulier, sont légitimement très sensibles.

Plusieurs projets de loi sur les investissements, les licences industrielles, la dématérialisation et l'allégement des procédures sont actuellement en gestation. Je prends bonne note à cet égard des indications apportées par M. Tarek Kabil concernant leur adoption prochaine. Elles sont bien évidemment attendues avec beaucoup d'intérêt par l'ensemble des investisseurs, notamment français.

Enfin, l'Égypte est un pays qui offre, dans un certain nombre de secteurs, des opportunités exceptionnelles. Il serait trop long de tous les énumérer. Le ministre en a déjà cité quelques-uns. Je me concentrerai sur deux d'entre eux, qui correspondent à mon sens à des domaines d'excellence de l'offre française, par conséquent particulièrement susceptibles d'intéresser nos entreprises.

Le premier concerne le secteur des infrastructures. Les besoins dans ce domaine sont considérables, et un certain nombre de grands projets ont été lancés sous l'impulsion du président al-Sisi.

Ils concernent notamment la construction de plusieurs villes nouvelles, des villes que les autorités égyptiennes veulent conformes aux standards les plus avancés en matière de développement durable, c'est-à-dire dotées des solutions les plus modernes en matière de construction, de services et d'aménagements divers, respectueuses de l'environnement. Il y a incontestablement là une chance à saisir pour nos entreprises.

Sous l'égide de l'ambassade, un club « villes durables » rassemblant les entreprises françaises du secteur déjà présentes en Égypte a d'ailleurs étés constitué, et nous comptons saisir bientôt l'occasion du premier salon Batimat Égypte, qui aura lieu du 9 au 11 mars, au Caire, pour valoriser l'ensemble de l'offre française dans ce domaine auprès de nos amis Égyptiens. Je saisis cette occasion pour inviter tous ceux d'entre vous qui sont potentiellement intéressés par ce salon à s'inscrire auprès de Business France pour faire partie de la délégation d'entreprises en cours de constitution.

Le second secteur qui me semble très prometteur est celui de l'énergie. Beaucoup de choses vont se produire dans ce domaine au cours des prochaines années. Le gisement offshore de Zohr, découvert en 2015 par le fournisseur de gaz naturel Eni au large des côtes égyptiennes, va entrer en exploitation l'an prochain, ce qui devrait permettre à l'Égypte de redevenir au moins autosuffisante pour son approvisionnement en gaz.

L'effort engagé au niveau de la production d'électricité va se poursuivre, avec notamment des perspectives très intéressantes dans le domaine des énergies renouvelables. L'augmentation de la production et la modernisation du réseau de distribution vont devenir un sujet majeur.

Enfin, la disparition progressive des subventions à l'énergie va poser de façon de plus en plus aiguë la question de l'efficacité énergétique : quand l'énergie est moins subventionnée, on fait davantage attention à ne pas la gaspiller. Il y a donc là encore beaucoup d'opportunités à saisir pour les entreprises françaises.

J'aurais pu évoquer la qualité exceptionnelle des relations bilatérales entre l'Égypte et la France, l'image très positive de la France, des technologies et des produits français en Égypte, et bien d'autres choses encore. Ce sera pour une autre fois. Je compte sur les entreprises françaises déjà présentes en Égypte pour convaincre celles qui n'y sont pas encore que ce pays est un pari qui vaut la peine d'être tenté.

Ces entreprises qui sont dans la salle aujourd'hui se trouvent en Égypte depuis longtemps. Elles lui sont fidèles. Elles y restent, même lorsque ce pays traverse les périodes difficiles, parce qu'elles croient en son potentiel et en son avenir.

Leurs représentants vous raconteront mieux que moi leur expérience, lors des tables rondes qui vont suivre. Ils vous diront pourquoi l'Égypte a été pour leur entreprise une success story , et pourquoi elle peut le devenir pour vous, particulièrement en ce moment.

M. Arnaud FLEURY - Je vous remercie, Monsieur l'ambassadeur. Je me tourne à présent vers M. Frédéric Rossi, directeur général délégué à l'export de Business France, co-organisateur de ce rendez-vous autour de l'Égypte, pour un mot d'introduction.

M. Frédéric ROSSI,
Directeur général délégué à l'export de Business France

Monsieur le ministre du commerce et de l'industrie,

Madame la présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte,

Monsieur l'ambassadeur,

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de participer à ce colloque France-Égypte.

Je commencerai par remercier le Sénat, avec lequel nous collaborons fort bien et de longue date pour promouvoir des destinations importantes pour nos entreprises. Je remercie également HSBC, le cabinet d'avocats Matouk Bassiouny, de leur participation et de leur soutien à cet événement, le Conseil franco-égyptien des affaires et la section Égypte des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), ainsi que le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Économie et des finances.

L'Égypte, aujourd'hui, est pour nous un marché important du fait de sa culture et de sa démographie (plus de 90 millions d'habitants), une croissance démographique de 2,4 %, autant de consommateurs potentiels, de ses atouts économiques, de son poids régional et de sa situation vis-à-vis de l'Afrique du Nord et de l'Est, mais aussi, plus généralement, de l'ensemble du marché africain.

Deuxième point important, les opportunités d'affaires pour nos entreprises sont aujourd'hui nombreuses en Égypte : équipements agroalimentaires, transports, infrastructures, ouvertures de nouveaux ports, smart cities - équipements médicaux et énergie. Ce sera le thème de la première table ronde.

L'Égypte est aussi une destination particulièrement attrayante pour les entreprises qui souhaitent investir sur le territoire africain et se projeter à la fois en Égypte et dans les pays environnants. On en aura des témoignages tout à l'heure, comme celui de Seb qui est bien implanté sur le sol égyptien.

On attend également de connaître les dispositions de la nouvelle loi sur les investissements en cours de préparation, pour savoir si l'on va pouvoir investir encore plus dans ce pays, thème de la deuxième table ronde.

La présence française en Égypte est aujourd'hui relativement importante : cent cinquante entreprises implantées dans ce pays ont su rester sur ce marché, malgré les difficultés rencontrées il y a quelques années. Trois mille entreprises - surtout des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Entreprises de taille intermédiaire (ETI) - font des affaires avec ce pays et y exportent régulièrement. C'est certes déjà beaucoup, mais il existe encore un potentiel de développement important.

L'Égypte est redevenue stable depuis quelques années. Lorsque j'étais directeur du réseau international de Business France, on a failli fermer notre bureau en Égypte, en 2011-2012. Fort heureusement, on a maintenu une présence minimale dans ce pays pendant deux ou trois ans. Depuis deux ans maintenant, notre bureau du Caire a recruté du personnel supplémentaire, et compte maintenant six personnes. Le développement de l'activité et la demande française y sont de plus en plus importantes.

Cette demande n'est pas uniquement le fait de grands groupes. Beaucoup de PME et d'ETI s'intéressent à nouveau au marché égyptien. Depuis deux ans, on commence même à connaître des success stories avec des PME que l'on a accompagnées et qui réussissent sur ce marché. 50 % des sociétés qui sont accompagnées par Business France sur le marché égyptien réussissent à nouer des courants d'affaires, à trouver un distributeur et à développer leurs produits dans les six mois à deux ans qui suivent leur première mission.

C'est le cas de la société Dubrulle, qui fabrique des machines agroalimentaires notamment destinées aux exploitations de pommes de terre. Elle a signé en 2016 un accord de partenariat avec une société égyptienne et a déjà remporté des contrats.

C'est aussi le cas de la société Prozis, qui réalise des logiciels pour la gestion de projets, et qui est maintenant implantée sur le marché égyptien.

On est encore trop frileux par rapport à ce marché, dont on a l'impression qu'il est difficile. Finalement, les PME qui sautent le pas - il y en a environ cinquante par an - réussissent et obtiennent des contrats. Nous sommes là pour vous y aider, avec notre bureau au Caire.

On a également réussi à ouvrir à nouveau le marché égyptien au volontariat international en entreprise (VIE), qui aide au développement des flux d'affaires des entreprises françaises à l'étranger. On compte 9 500 VIE à travers le monde, et les premiers commencent à revenir en Égypte. N'hésitez pas : les grands groupes comme les PME peuvent avoir recours à cette procédure.

J'espère que nous retrouverons beaucoup d'entre vous au Caire dans les mois à venir !


* ( 1 ) Membres du groupe interparlementaire d'amitié France-Égypte : Mme Catherine MORIN-DESAILLY, Présidente , Mme Leila AÏCHI, Vice-présidente, Mme Christiane KAMMERMANN, Vice-présidente, Mme Bariza KHIARI, Vice-présidente, Mme Françoise LABORDE, Vice-présidente, M. Bernard SAUGEY, Vice-président, M. Michel AMIEL, Mme Annick BILLON, M. Jean-Marie BOCKEL, M. Philippe BONNECARRÈRE, M. Olivier CADIC, M. Yvon COLLIN, Mme Hélène CONWAY-MOURET, M. Jean DESESSARD, Mme Françoise FÉRAT, M. Christophe-André FRASSA, Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, M. Loïc HERVÉ, Mme Sophie JOISSAINS, M. Claude KERN, M. Daniel LAURENT, M. Jean-Yves LECONTE, M. Jean-Pierre LELEUX, M. Hervé MARSEILLE, M. Hervé MAUREY, M. Jacques MÉZARD, M. Jean-Jacques PANUNZI, M. Jean-Pierre VIAL

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N° GA 144 - Avril 2017

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